L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a préparé le présent document dans le but de fournir aux organismes de soins de santé et aux travailleurs de la santé des lignes directrices sur la prévention et le contrôle des infections aux fins de gestion des patients qui se présentent dans des établissements de soins de santé au Canada après avoir voyagé dans les régions toucheéesNote de bas de pageb dans les 14 jours précédant l’apparition de symptômes et chez qui l’on soupçonne une infection par le MERS-CoV ou chez qui l’infection est confirmée, ou encore qui, au cours des 14 jours précédant l’apparition des symptômes, ont été en contact étroit avec un cas confirmé ou probable d’infection par le MERS-CoV, alors que le cas en question présentait des symptômes.
Le contenu du document repose sur des conseils techniques fournis par des membres du groupe d’experts sur la prévention et le contrôle des infections de l’Agence. Les lignes directrices, fondées sur des données scientifiques disponibles à jour, peuvent être révisées ou modifiées au fur et à mesure que de nouveaux renseignements sont connus.
Les lignes directrices doivent être interprétées de concert avec les lois, les politiques et les règlements locaux, provinciaux et territoriaux pertinents.
(Consultez la section Mesures de prévention et de contrôle des infections recommandées pour obtenir plus de détails)
Port de gants et d’une blouse d’hôpital à manches longues dans la chambre du patientNote de bas de paged
Port d’une protection faciale (masqueNote de bas de pagee et lunettes de protection, écran facial, ou masque doté d’une visière) dans un rayon de deux mètres d’un patient soupçonné d’être infecté par le MERS-CoV ou chez qui cette infection est confirmée.Les lignes directrices qui suivent sont principalement fondées sur les recommandations tirées des documents de l’Agence Pratiques en matière d’hygiène des mains dans les milieux de soinsNote de bas de page1, Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les milieux de soinsNote de bas de page2, Mesures de prévention et de contrôle des infections à l'intention des travailleurs de la santé dans les établissements de soins actifs et les établissements de soins de longue durée pour la grippe saisonnièreNote de bas de page3, Lignes directrices pour la prévention et le contrôle des infections – Prévention de la pneumonie associée aux soins de santéNote de bas de page4, et Plan canadien de lutte contre la pandémie d’influenza dans le secteur de la santé : Annexe FNote de bas de page5, ainsi que des lignes directrices de l’Organisation Mondiale de la SantéNote de bas de page6.
En plus des pratiques de base, les patients soupçonnés d’être infectés par le MERS-CoV ou chez qui cette infection est confirmée devraient être soumis à des Précautions contre la transmission par contact et par gouttelettes et à des Précautions à prendre pendant les interventions médicales générant des aérosols (IMGA).
Mesures techniques
Le plan de l’établissement devrait comprendre des chambres individuelles pour les soins de base des patients (chambres avec toilettes privées, lavabos désignés pour les patients, distributeurs de désinfectant pour les mains à base d’alcool [DMBA] et lavabos désignés pour le lavage des mains du personnel), avec un approvisionnement adéquat en équipement de protection individuelle (EPI); poubelles mains libres pour y jeter des serviettes et des mouchoirs de papier, des gants, etc. accessibles; distributeurs de produits pour l’hygiène des mains (savon, lotion, serviettes de papier et DMBA) qui fonctionnent bien; lavabos désignés pour le lavage des mains du personnel; distributeurs de DMBA facilement accessibles au point de service.
L’Organisation mondiale de la Santé a publié des recommandations provisoires pour les analyses en laboratoire du MERS-CoV(disponible en anglais seulement).
Il est recommandé de confiner à leur chambre les patients soupçonnés d’être infectés par le MERS-CoV ou chez qui l’infection est confirmée et de leur interdire de participer à des activités de groupe jusqu’à ce que les symptômes aient disparu. De plus, ces patients ne doivent être déplacés ou transportés que pour subir des tests diagnostiques et des traitements essentiels. Si un patient doit sortir de sa chambre, il doit porter un masque et des vêtements propres. Il faut s’assurer de lui donner des consignes sur l’hygiène respiratoire et l’hygiène des mains, et lui fournir de l’aide au besoin pour assurer l’hygiène des mains.
Il faut éviter les transferts au sein des installations, sauf en cas d’indication médicale. Si un transfert est requis sur le plan médical, il faut prendre les mesures qui suivent.
ÉQUIPEMENT DE PROTECTION INDIVIDUELLE
Les travailleurs de la santé doivent utiliser une approche d’évaluation du risque au point de service (Annexe A) avant toute interaction avec un patient afin d’évaluer la probabilité d’exposition au virus.
L’équipement de protection individuelle (EPI) contre la transmission par contact et par gouttelettes doit être fourni à l’extérieur de la chambre du patient soupçonné d’être infecté par le MERS-CoV ou chez qui l’infection est confirmée. Les travailleurs de la santé, les membres de la famille et les visiteurs doivent porter l’EPI suivant :
Il faut mettre des gants avant d’entrer dans la chambre du patient (pour lui prodiguer des soins et en prévision d’un contact avec l’environnement du patient).
Il faut mettre une blouse à manches longues avant d’entrer dans la chambre du patient.
Il faut porter une protection faciale (masques et protecteur oculaire, protecteur facial, masque comportant une visière) dans un rayon de deux mètres d’un patient soupçonné d’être infecté par le MERS-CoV ou chez qui l’infection est confirmée.
Dans une chambre partagée ou une pièce où sont regroupés des patients infectés par le MERS-CoV, la protection faciale peut être portée pour soigner plusieurs patients successifs.
Le port d’un appareil de protection respiratoire est recommandé pendant la réalisation d’interventions médicales générant des aérosols sur des patients soupçonnés d’être infectés par le MERS-CoV ou chez qui l’infection est confirmée (voir la section 12).
Les gants, la blouse et la protection faciale doivent être retirés avant de sortir de la chambre du patient et déposés dans un récipient mains libres.
L’appareil de protection respiratoire doit être retiré après avoir quitté la chambre du patient et jeté dans une poubelle mains libres.
Il faut appliquer les pratiques d’hygiène des mains après avoir retiré les gants et la blouse, avant d’enlever la protection faciale et l’appareil de protection respiratoire, et à la sortie de la chambre du patient.
Des IMGA ne doivent être pratiquées sur des patients soupçonnés d’être infectés par le MERS-CoV ou chez qui l’infection est confirmée que si cela est nécessaire sur le plan médical. Seuls les travailleurs de la santé essentiels pour l’offre de soutien et de soins au patient doivent être présents pendant une IMGA. Il est recommandé que tous les travailleurs de la santé présents dans la chambre d’un patient soupçonné d’être infecté par le MERS-CoV ou chez qui l’infection est confirmée portent un appareil de protection respiratoire et une protection faciale ou oculaire pendant une IMGA.
Dans la mesure du possible, il faut effectuer les IMGA dans des chambres d’isolement pour infections à transmission aérienne. Si ce n’est pas possible, il faut effectuer les IMGA selon un processus et dans un environnement qui réduisent le risque d’exposition des travailleurs de la santé, et faire en sorte que les patients non infectés, les visiteurs et les autres personnes présentes dans les milieux de soins ne soient pas exposés inutilement au MERS-CoV.
Il faut identifier et entreposer toutes les fournitures et tout l’équipement de façon à prévenir leur utilisation par ou pour d’autres patients. L’équipement non critique réutilisable (p. ex. brassard de tensiomètre, stéthoscope, sphygmo-oxymètre, chaise d’aisance, bassin de lit et déambulateur), ainsi que les jouets, les jeux électroniques, les effets personnels, etc., doivent être réservés à l’usage du patient, et doivent être nettoyés et désinfectés avant d’être réutilisés pour un autre patient. Les appareils à usage unique doivent être jetés dans une poubelle mains libres après usage.
Les agents de nettoyage et de désinfection habituellement utilisés dans les hôpitaux conviennent au nettoyage de l’environnement dans le contexte du MERS-CoV. Il faut nettoyer toutes les surfaces horizontales et les surfaces touchées fréquemment au moins deux fois par jour et lorsqu’elles sont sales. Le nettoyage de l’environnement doit se faire conformément au protocole de nettoyage final de l’établissement de soins de santé, pour ce qui a trait au nettoyage de la chambre du patient après son congé ou son transfert, ou après l’arrêt des précautions contre la transmission par contact ou par gouttelettes.
Aucune précaution spéciale n’est recommandées; les pratiques de base suffisent.
Aucune précaution spéciale n’est recommandées; les pratiques de base suffisent.
L’arrêt des mesures de précaution contre la transmission par contact ou par gouttelettes pour les patients infectés par le MERS-CoV se fait lorsque le patient ne présente plus de symptômes ou conformément aux lignes directrices provinciales ou territoriales, ou à la politique de l’organisation. La durée des mesures de précaution doit être déterminée au cas par cas lorsque les symptômes du patient persistent ou lorsque le patient est immunodéprimé. Il faut réévaluer la présence d’une maladie sous-jacente chronique ou d’une infection secondaire chez le patient dont les symptômes persistent. Il peut être parfois nécessaire de répéter les analyses microbiologiques. La décision d’arrêter les mesures de précaution doit être prise de concert avec le spécialiste ou le responsable de la prévention et du contrôle des infections.
Il faut donner à tous les travailleurs de la santé de l’information sur le MERS-CoV, notamment sur les mesures à prendre pour limiter sa transmission et renforcer les pratiques de base, les mesures de précaution contre la transmission par contact et par gouttelettes et les pratiques de travail sécuritaires (p. ex. ne pas manger ni boire dans les aires de soins aux patients).
Il faut expliquer aux patients, aux membres de la famille et aux visiteurs les mesures de précaution prises, la durée de ces mesures, la prévention de la transmission de l’infection à d’autres personnes, l’utilisation de l’équipement de protection individuelle approprié.
Les personnes présentant des symptômes d’infection respiratoire aiguë devraient être référées pour une évaluation médicale. Les visites pour cette personne devraient être restreintes, sauf pour des motifs de compassion. Il faut expliquer aux visiteurs les règles d’hygiène respiratoire, l’utilisation de l’EPI et les mesures d’hygiène des mains. De plus, il faut demander aux visiteurs de se rendre directement au chevet du patient et de sortir de l’établissement immédiatement après la visite afin de limiter leurs déplacements dans l’établissement.
Il faut indiquer aux visiteurs de parler avec le personnel infirmier avant d’entrer dans la chambre d’un patient qui fait l’objet de mesures de précaution contre la transmission par contact ou par gouttelettes, pour permettre l’évaluation du risque pour la santé du visiteur et de la capacité du visiteur à observer les mesures de précaution, notamment expliquer l’utilisation de l’EPI et l’hygiène des mains. Dans le cas des patients qui font l’objet de mesures de précaution contre la transmission par contact ou par gouttelettes, il faut garder le nombre de visiteurs au strict nécessaire (p. ex. membres de la famille immédiate ou parent, tuteur ou principal fournisseur de soins). Les visiteurs ne doivent avoir accès qu’à un seul patient qui fait l’objet de mesures de précaution contre la transmission par contact ou par gouttelettes. Si un visiteur doit voir plus d’un patient, il faut lui montrer comment utiliser l’EPI comme un travailleur de la santé et comment bien se laver les mains avant de se rendre à la chambre d’un autre patient.
Les pratiques de base doivent être appliquées, ainsi que les mesures de précaution contre la transmission par contact, au besoin, durant la manipulation, la préparation pour une autopsie ou le transport des personnes décédées vers des établissements de services mortuaires.
Avant toute interaction avec les patients, tous les travailleurs de la santé ont la responsabilité d’évaluer le risque d’infection pour eux-mêmes et pour les autres patients, les visiteurs et les autres travailleurs de la santé. L’évaluation du risque se fonde sur l’exercice du jugement professionnel en fonction de la situation clinique et des renseignements courants sur les mesures techniques et administratives conçues et mises en place par l’établissement de soins de santé, et sur la disponibilité et l’utilisation de l’équipement de protection individuelle (EPI).
L’évaluation du risque au point de service (ERPS) doit être réalisée par les travailleurs de la santé avant toute interaction avec un patient :
L’ERPS n’est pas un nouveau concept. En effet, les travailleurs de la santé utilisent déjà ce type d’évaluation plusieurs fois par jour afin d’assurer leur propre sécurité ainsi que celle des patients et des autres personnes présentes dans les milieux de soins de santé. Ils le font, par exemple, lorsqu’ils évaluent un patient et une situation afin de déterminer la possibilité d’exposition à du sang ou à des liquides corporels, ou lorsqu’ils choisissent un équipement de protection individuelle adéquat pour prodiguer des soins à un patient atteint d’une maladie infectieuse.
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