ARCHIVÉ : Préface : Leçons de la crise du SRAS – Renouvellement de la santé publique au Canada

 


En réponse à l'éclosion du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), l'honorable A. Anne McLellan, ministre de la Santé, a créé le Comité consultatif national sur le SRAS et la santé publique au début du mois de mai 2003, en lui confiant le mandat « d'évaluer - à titre d'organe tiers indépendant - les efforts actuels et les leçons de santé publique tirées de la flambée du SRAS, et d'étudier des approches à long terme sur la façon de mieux préparer le Canada à lutter contre d'éventuelles maladies infectieuses ».

La ministre a demandé au Comité de faire fond sur les interventions actuelles en santé publique, de favoriser et d'encourager la collaboration entre les autorités, les professionnels et les institutions. On nous a exhortés à ouvrer pour la coordination et l'intégration des activités sur tous les fronts de la lutte contre le SRAS (épidémiologiques, gestion, communications et coordination internationale). Comme nous nous y attendions, la poussée du SRAS dans la région du Grand Toronto a pu être enrayée au cours de notre mandat. Nous avons donc placé l'approche intégrée de notre analyse dans un contexte élargi en y ajoutant des recommandations sur de nouvelles maladies infectieuses et sur la santé publique en général.

Le présent rapport reprend essentiellement deux des principaux éléments de notre mandat : évaluation à court terme des leçons tirées des interventions des autorités de santé publique pour enrayer le SRAS et conseils sur les divers aspects devant faire l'objet de mesures à long terme pour le contrôle et la prévention des maladies infectieuses.

Nous avons constaté rapidement que la capacité du Canada à lutter contre une crise comme celle du SRAS repose davantage sur certains atouts de notre système de santé publique que sur la capacité générale de notre régime des services personnels de santé, qui est financé par les deniers publics. Nous entendons par santé publique les systèmes axés sur la population, y compris les fonctions telles l'évaluation et la surveillance de la santé et des maladies, la prévention des maladies et des blessures (dont la maîtrise des épidémies) et la protection et la promotion de la santé. Dans notre analyse et nos recommandations, nous avons par conséquent opté pour l'élaboration d'un plan de renouveau global du système de santé publique en général et de la capacité de notre pays à détecter, prévenir, comprendre et gérer les foyers des grandes maladies infectieuses en particulier.

On trouvera ci-après une description de la méthodologie suivie par le Comité pour la collecte et l'analyse des données.

Nous avons passé en revue une grande diversité de documents sources, de résultats de recherches et de rapports du Canada et d'autres pays sur le SRAS, la maîtrise des maladies infectieuses et de manière plus générale l'infrastructure de santé publique. Le président et un membre du personnel ont interviewé en personne ou au téléphone un grand nombre d'intervenants sur l'évolution de la situation à Toronto. Le Comité a également pu compter dans ses délibérations sur le concours précieux d'un conseiller en politique et en recherche à temps plein et de deux adjoints à la recherche et à la rédaction à temps partiel.

Nous avons demandé deux rapports fondamentaux à des experts-conseils indépendants. Le premier, du professeur Sujit Choudhry de la faculté de droit de l'Université de Toronto, portait sur la question délicate des autorités et des compétences. Le professeur nous a autorisés à reproduire des extraits de son rapport dans ce document, mais il y a lieu de préciser qu'il ne sera pas toujours d'accord sur les conclusions que nous en avons tirées. Le second, rédigé par la firme HayGroup de Toronto, comprend les résultats d'entrevues et d'un sondage ainsi qu'un profil analytique des services hospitaliers, décrit le degré de préparation du système de santé de la région du Grand Toronto à la lutte contre le SRAS et fait état des lacunes relevées par les intervenants ainsi que des mesures adoptées ou à envisager pour mieux s'équiper face à une crise de cette envergure à l'avenir. Nous avons travaillé de concert avec la firme HayGroup pour intégrer ses constatations directement dans notre rapport. Le Bureau de la politique des soins infirmiers de Santé Canada a organisé pour sa part des tables rondes avec la participation de professionnels de la santé mobilisés en première ligne dont les résultats ont également été incorporés au rapport.

Les discussions entre les membres ont nécessité une trentaine d'heures de rencontres en personne, ainsi que de nombreuses communications électroniques et téléphoniques. Nous vivons, travaillons et nous acquittons de nos devoirs de contribuables dans des provinces différentes. Les membres de notre comité incarnent une multitude de disciplines et de points de vue, et plusieurs d'entre nous avons participé à la lutte contre le SRAS sur le terrain, dans nos domaines de compétence respectifs.

Comme nous l'avons signalé dans la section Remerciements, nos travaux sont inspirés non seulement de notre propre expérience et de celle de nos collègues, mais encore de celle de nombreux intervenants d'organisations non gouvernementales et du secteur bénévole qui nous ont fait parvenir des mémoires et des lettres, ont consenti à nos demandes d'entrevues et nous ont énormément aidés dans nos délibérations et recommandations en y apportant des renseignements précieux. Dans ce contexte, nous avons pris connaissance d'une trentaine de documents, dont la liste figure en annexe au présent rapport.

Nous avons enfin demandé au personnel de la Direction générale de la santé de la population et de la santé publique de Santé Canada de nous préparer toutes les fiches documentaires et autres documents disponibles. La Direction générale nous a permis de consulter à notre guise les principaux professionnels qui y travaillent en leur donnant même pour consigne de nous fournir leur avis et leurs conseils d'experts directement, sans passer par la hiérarchie d'usage. Certains cadres supérieurs ont rédigé des articles pour le rapport proprement dit. À la demande du Comité, ces écrits ont été révisés par le personnel et nos membres les ont remaniés de nouveau par la suite.

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