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Recommandations canadiennes pour la prévention et le traitement du Paludisme (Malaria) chez les voyageurs internationaux - 2009

*Ce document peut être copié et distribué sans restrictions.

Annexe III - Foire aux questions (FAQ) au sujet du paludisme

1. Le paludisme est-il une maladie grave chez les gens en santé?

Le paludisme est une importante cause de mortalité dans le monde et c'est la principale maladie infectieuse mortelle à laquelle les Canadiens sont exposés lorsqu'ils voyagent dans des régions impaludées. Les voyageurs canadiens qui sont nés, ont été élevés ou ont déjà vécu dans une région impaludée NE SONT PAS protégés contre le paludisme et demeurent à risque même s'ils ont déjà été exposés à la maladie ou en ont souffert. De 400 à 1 000 cas de paludisme sont signalés chaque année parmi les voyageurs canadiens, et un ou deux de ces voyageurs en meurent chaque année.

2. Est-ce que tous les voyageurs qui se rendent dans les Antilles doivent prendre une prophylaxie antipaludique?

Dans un grand nombre de destinations dans les Antilles, le risque de paludisme est inexistant ou tellement faible qu'une prophylaxie n'est pas nécessaire. Par ailleurs, même s'ils se rendent dans des pays où il existe un risque connu de paludisme, certains voyageurs n'ont pas besoin de prophylaxie antipaludique parce que la maladie ne se transmet que dans des régions précises du pays (habituellement des régions rurales) ou est saisonnière. Par exemple, la plupart des gens qui ne voyagent que dans de grands centres urbains ou qui restent dans des stations balnéaires en Amérique centrale, en Amérique du Sud ou en Asie du Sud-Est n'ont pas besoin de suivre un traitement prophylactique. Cependant, TOUS les voyageurs (adultes et enfants) qui se rendent dans des régions où il existe un risque, même faible, de paludisme doivent recourir à des mesures de protection individuelle, comme l'utilisation d'insectifuges et de moustiquaires de lit imprégnées d'insecticide, pour éviter les piqûres de moustiques. Le risque de paludisme peut changer rapidement dans les régions exemptes de la maladie, mais situées dans un pays où un risque est présent. Par conséquent, il est essentiel de disposer d'information à jour pour déterminer le risque.

3. Que dois-je faire si je ne vois aucun moustique lorsque j'arrive à destination? Est-ce que je peux arrêter de prendre les médicaments préventifs ou d'utiliser les précautions contre les moustiques?

Non, même si vous ne voyez pas de moustiques, vous devriez continuer de prendre les médicaments préventifs contre le paludisme. Les moustiques qui transmettent le paludisme aux humains sont habituellement au repos durant le jour et deviennent actifs la nuit et au crépuscule, alors qu'ils sont difficiles à voir. De plus, les humains n'entendent pas ces espèces de moustiques.

4. Doit-on administrer une prophylaxie antipaludique aux femmes enceintes, aux bébés et aux enfants?

Les femmes enceintes, les bébés et les jeunes enfants sont particulièrement à risque de paludisme grave ou de ses complications. Si ces personnes doivent se rendre dans une région à risque élevé, elles doivent prendre les meilleurs médicaments préventifs disponibles et respecter à la lettre les mesures de protection individuelle. Il existe plusieurs traitements prophylactiques efficaces qui sont sans danger pour ces catégories de personnes. Il faut cependant rappeler que le médicament pris par une femme qui allaite ne protège pas son nourrisson.

5. La plupart des personnes qui suivent une prophylaxie contre le paludisme présententelles des effets indésirables graves?

Pour les voyageurs qui se rendent dans des régions à risque élevé, le risque de contracter le paludisme et d'en mourir est sensiblement plus grand que le risque de présenter des effets secondaires graves à cause des médicaments utilisés pour la prophylaxie. La grande majorité des sujets (de 95 % à 99 %) ne présentent aucun effet indésirable ou n'ont que des effets bénins et passagers. Dans la plupart des études, 1 % à 6 % seulement des personnes changent de médicament en raison d'effets secondaires. Les réactions aux médicaments prophylactiques antipaludiques sont presque toujours réversibles. La mort attribuable au paludisme ne l'est cependant pas. En définitive, le choix du médicament à utiliser doit se fonder sur une évaluation individuelle du risque faite par un spécialiste de la médecine des voyages et tenant compte de facteurs comme l'efficacité des médicaments, l'acceptation par le voyageur des éventuels effets indésirables, la commodité du schéma posologique (prise quotidienne ou hebdomadaire), le coût des médicaments et les antécédents du voyageur, y compris les contre indications des antipaludéens.

6. Existe-t-il des antipaludéens particulièrement sûrs ou efficaces?

Pour les régions à risque élevé où le paludisme est résistant à la chloroquine, il existe trois médicaments homologués au Canada qui ont une efficacité équivalente : l'association atovaquone-proguanil (MalaroneMD ), la doxycycline et la méfloquine (LariamMD ). Chacun d'eux présente des avantages et des inconvénients. Les voyageurs doivent savoir que les médicaments moins coûteux achetés sur place, tels la chloroquine, le proguanil (PaludrineMD ), l'amodiaquine (CamoquineMD ), la pyriméthamine (DaraprimMD ), la pyriméthamine en association avec la sulfadoxine (FansidarMD ) et la pyriméthamine en association avec la dapsone (MaloprimMD ), peuvent être inefficaces, contrefaits, plus toxiques ou inadéquats pour les personnes à risque élevé. Les voyageurs peuvent obtenir des conseils auprès de nombreuses sources différentes, dont des sites Web, d'autres voyageurs et des résidents ou travailleurs de la santé des pays d'endémicité. Cependant, avant de quitter le Canada, les voyageurs devraient consulter un professionnel de la santé ayant de bonnes connaissances en médecine des voyages qui saura leur donner des conseils judicieux au sujet de la prophylaxie antipaludique, en fonction de l'itinéraire prévu.

7. Si je prends un médicament préventif contre le paludisme, est-il possible que je contracte tout de même la maladie?

L'utilisation adéquate d'un médicament préventif efficace contre le paludisme offre un degré de protection élevé et peut réduire le risque de paludisme de plus de 90 %. Cependant, aucun médicament préventif n'est efficace à 100 %. Par conséquent, même si vous prenez un médicament préventif, vous pouvez tout de même contracter le paludisme, et cette possibilité devrait vous venir à l'esprit si vous êtes atteint d'une maladie accompagnée de fièvre pendant ou après un séjour dans une région impaludée.

8. Si je prends un médicament prophylactique, est-ce que ce ne sera pas plus difficile de diagnostiquer le paludisme si je le contracte?

L'utilisation d'un médicament prophylactique contre le paludisme peut réduire la gravité des symptômes et le nombre de parasites dans le sang, et il peut donc arriver, mais rarement, que le diagnostic définitif établi par certaines méthodes soit légèrement retardé. Toutefois, l'utilisation adéquate des médicaments prophylactiques préviendra la grande majorité des épisodes de paludisme, réduira le risque de maladie grave et n'empêchera pas le diagnostic définitif si les tests adéquats sont effectués. Le faible risque de léger retard de diagnostic doit être pesé par rapport aux bienfaits importants que constituent la prévention de la maladie et la réduction du risque de paludisme grave.

9. Si je suis une prophylaxie et que je contracte le paludisme, sera-t-il plus résistant au traitement?

La prise d'antipaludéens à des fins prophylactiques ne favorise pas le développement de parasites résistants aux médicaments. Au contraire, une bonne prophylaxie peut plutôt réduire la résistance en atténuant le fardeau de la maladie.

10. Y a-t-il une limite à la période pendant laquelle on peut suivre une prophylaxie sans danger?

Il n'y a pas de limite absolue quant à la durée du traitement prophylactique contre le paludisme, quel que soit le médicament que l'on prend. Les effets indésirables marqués que les antipaludéens peuvent causer chez certaines personnes peu nombreuses se manifestent généralement pendant les premières semaines du traitement. S'ils sont graves, on devrait opter pour un autre médicament prophylactique. De nombreux effets secondaires légers diminuent souvent avec le temps, même lorsque le médicament est utilisé continuellement. Les voyageurs qui s'inquiètent de leur capacité à tolérer le médicament peuvent consulter un praticien en médecine des voyages bien avant la date du départ et envisager d'essayer le médicament avant de partir. Les voyageurs qui partent pour une longue période ne devraient pas interrompre le traitement s'il est bien toléré et efficace simplement parce qu'ils l'ont suivi pendant une période arbitraire.

11. Est-il vrai que certains cas de paludisme ne peuvent pas être traités?

Dans presque tous les cas, le paludisme peut être complètement guéri s'il est diagnostiqué rapidement et traité correctement. Cependant, tout retard, même léger, dans le diagnostic peut compliquer le traitement, influer sur son succès et augmenter le risque de complications graves.

12. U ne fois qu'on a contracté le paludisme, est-on infecté pour la vie?

Non. Un traitement et un suivi appropriés peuvent assurer une guérison complète.

13. Est-il vrai que les personnes qui sont nées et ont grandi dans un pays impaludé sont immunisées à vie?

Les personnes qui grandissent dans une région où le paludisme est courant ont souvent des crises de paludisme répétées durant leur enfance (et bon nombre meurent de paludisme sévère). Les personnes qui survivent développent lentement une immunité partielle qui réduit la fréquence et la gravité de la maladie. Cependant, cette immunité ne les protège jamais totalement contre l'infection (ou la maladie grave) et diminue rapidement lorsqu'elles quittent la région impaludée. Les voyageurs qui sont nés dans un pays impaludé et qui y retournent après une période d'absence courent un grand risque d'infection et de paludisme grave et doivent prendre des mesures de protection individuelle contre les piqûres de moustiques ainsi que des médicaments préventifs contre le paludisme.

14. Comment saurais-je si je contracte le paludisme?

Toute personne qui a voyagé dans une région impaludée et qui présente par la suite une fièvre doit de toute urgence consulter un médecin (même si la fièvre se manifeste des mois après le retour au Canada) et demander que l'on effectue des tests pour écarter la possibilité de paludisme. Les premiers symptômes sont les suivants : maux de tête, douleurs musculaires ou articulaires, maux de dos, fatigue, nausées et manque d'appétit. Les symptômes classiques du paludisme (survenue cyclique de grands frissons, de fièvre élevée et de sueurs) sont souvent absents chez les cas légers ou précoces. Les symptômes peuvent ressembler à ceux d'autres maladies courantes telles qu'une infection virale mineure, la grippe, la gastro-entérite et la pneumonie, et il est facile de passer à côté du diagnostic de paludisme si aucun test spécifique n'est effectué.

15. Pourquoi dois-je continuer à prendre les médicaments même après avoir quitté la région à risque de paludisme?

La plupart des médicaments préventifs contre le paludisme ne préviennent pas les stades initiaux de l'infection palustre, lorsque le parasite est présent dans le foie, mais agissent plutôt lorsque le parasite a terminé son développement dans le foie et a pénétré dans la circulation sanguine. La phase initiale d'infection dans le foie peut durer de 8 jours à plusieurs mois, mais la majorité des cas de paludisme surviennent au cours du premier mois après que la personne a quitté la région impaludée. Il faut continuer de prendre la plupart des médicaments préventifs (chloroquine, méfloquine, doxycycline) pendant 4 semaines après que l'exposition a cessé pour prévenir le paludisme causé par les parasites qui se trouvent dans le foie lorsque le voyageur quitte la région impaludée. Plusieurs médicaments préventifs contre le paludisme (atovaquone/proguanil, primaquine) sont efficaces contre l'infection aux stades hépatiques, et les voyageurs pourront cesser de les prendre plusieurs jours à une semaine après avoir quitté la région à risque de paludisme. La personne qui prescrira un tel médicament dira au voyageur combien de temps il doit le prendre après avoir quitté la région à risque de paludisme. Vous trouverez plus de renseignements concernant la médecine des voyages sur le site de l'Agence de la santé publique du Canada intitulé Recommandations générales aux voyageurs, à l'adresse suivante : http:// www.travelhealth.gc.ca.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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