Rapport de surveillance canadien 2004 sur les infections transmises sexuellement – ITS virales et surveillance accrue

Rapport de surveillance canadien 2004 sur les infections transmises sexuellement

ITS virales et surveillance accrue

Afin d’offrir un portrait plus complet de la transmission et de l’acquisition des ITS au Canada, ainsi que du fardeau que représentent ces infections, le présent chapitre traite de certaines infections dont la déclaration n’est pas obligatoire à l’échelle nationale2.La coinfection par plusieurs ITS virales ou bactériennes est courante, en particulier dans les groupes à haut risque. Par conséquent, il est important de tenir compte des facteurs de risque et des populations dans lesquelles les cas de coinfections sont courants au moment de mettre au point les interventions de santé publique.

Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), qui cause une infection à déclaration obligatoire au Canada, a plusieurs modes de transmission, dont le contact sexuel. Les données détaillées issues de la surveillance nationale sont publiées dans un rapport distinct, mais les tendances relatives à la transmission sexuelle sont présentées dans le présent rapport. Le virus du papillome humain (VPH) et le virus de l’herpès simplex (VHS), quant à eux, causent tous deux des infections dont la prévalence est très élevée dans la population canadienne et sont associés à une morbidité et à des séquelles importantes. Comparativement à celle de l’hépatite B, la transmission sexuelle de l’hépatite C est habituellement inefficace, sauf dans certaines circonstances.

Deux initiatives nationales de surveillance accrue offrent des données importantes sur une ITS relativement nouvelle au Canada et sur une population qui, autrement, échapperait sans doute aux activités de surveillance systématique. Le lymphogranulome vénérien (LGV) est une ITS bactérienne émergente faisant l’objet d’une surveillance accrue. Bien que le nombre de cas déclarés soit relativement faible, les données issues de la surveillance aident à déterminer l’épidémiologie de l’infection au Canada et à cibler adéquatement les messages de prévention et de promotion. Le programme Surveillance accrue des jeunes de la rue au Canada (SAJRC) mesure les taux d’infections transmises sexuellement et par le sang et les déterminants du risque dans cette population à risque élevé, qui a souvent un accès limité aux services de santé de base et avec laquelle il peut être difficile d’entrer en contact par l’école, par téléphone ou par d’autres moyens de ce genre.

ITS virales

VIH

La présence d’une ITS bactérienne ulcéreuse (p. ex., syphilis ou herpès génital) ou d’une ITS non ulcéreuse (p. ex., chlamydiose ou gonorrhée) augmente le risque de contracter et de transmettre le VIH. Par surcroît, l’infection à VIH augmente le risque de contracter et de transmettre une ITS(33). Les tendances à la hausse de la prévalence des ITS bactériennes pourraient être des précurseurs des hausses des infections à VIH dans certaines populations, en raison de la synergie qui existe entre ces infections. Par ailleurs, les tendances concernant le VIH, ainsi que ses profils de transmission, sont des aspects importants dont on doit tenir compte au moment d’interpréter les tendances relatives aux ITS dans une population donnée.

La surveillance nationale du VIH est assurée par la Division de la surveillance et de l’évaluation des risques de l’ASPC, en collaboration avec des partenaires provinciaux, territoriaux et locaux. Des Rapports de surveillance semestriels, des sommaires sur des sujets particuliers (Actualités en épidémiologie) et des rapports résumant les estimations de la prévalence et de l’incidence du VIH au Canada sont aussi offerts. Les statistiques exposées dans la présente section figurent dans Le VIH et le sida au Canada : Rapport de surveillance en date du 31 décembre 2004(77).

  • Au total, 57 674 tests positifs de détection du VIH ont été déclarés à l’ASPC entre novembre 1985 (année où la déclaration a été instaurée) et le 31 décembre 2004.
  • Le nombre de tests positifs déclarés a diminué entre 1995 et 2000, mais a augmenté en 2001 et en 2002. Depuis 2002, il demeure stable, à environ 2 500 par année (figure 1).
  • La majorité des cas d’infection à VIH déclarés sont des hommes, mais les femmes représentent un peu plus de 25 % des cas en 2004.
    • Avant 1995, moins de 10 % des tests positifs déclarés concernaient des femmes, mais cette proportion a augmenté à la fin des années 1990 et au début des années 2000.
  • C’est chez les personnes de 30 à 39 ans que la plus grande proportion des tests positifs a été déclarée en 2004, tant chez les hommes que chez les femmes.
  • La transmission sexuelle est à l’origine d’une vaste proportion des cas déclarés d’infection à VIH.
  • Environ 45 % des tests positifs déclarés en 2004 concernaient des HRSH, et cette tendance est à la hausse depuis 2001 (figure 2).
  • L’exposition hétérosexuelle est toujours associée à une proportion importante des tests positifs de détection du VIH déclarés (30 % en 2004) et a surclassé l’utilisation de drogues par injection (UDI) en tant que deuxième catégorie d’exposition en importance.
    • 25 % des cas déclarés liés à une exposition hétérosexuelle en 2004 venaient d’un pays où le VIH est endémique, un nombre qui augmente depuis 1998.
    • 40,5 % des personnes classées dans la catégorie de l’exposition hétérosexuelle ont dit avoir eu des relations sexuelles avec une personne à risque.
    • 34,5 % des cas déclarés liés à une exposition hétérosexuelle n’ont pas mentionné de facteur de risque.
  • Pour près d’un cinquième des tests positifs déclarés, la catégorie d’exposition mentionnée était l’UDI.

Les HRSH présentent toujours un risque considérable d’infection à HIV et d’autres ITS. Les facteurs de risque incluent les relations sexuelles anales non protégées, tant passives qu’actives, avec des partenaires occasionnels ou réguliers, de même que les relations sexuelles non protégées avec un partenaire que l’on sait séropositif pour le VIH(78). Dans une enquête récente auprès des HRSH, 31 % des répondants séronégatifs et 63 % des répondants séropositifs ont indiqué avoir eu au moins une relation anale passive non protégée, tandis que 49 % des répondants séronégatifs et 43 % des répondants séropositifs ont indiqué avoir eu une relation anale active non protégée(72).

Figure 1 : Tests positifs de détection du VIH déclarés, par année du test, 1995-2004

Figure 1 : Tests positifs de détection du VIH déclarés, par année du test, 1995-2004

Source : Division de la surveillance et de l’évaluation des risques, Centre de prévention et de contrôle des maladies infectieuses, Agence de santé publique du Canada, 2006.

Figure 2 : Tests positifs de détection du VIH déclarés chez les adultes, par catégorie d’exposition, 1995-2004

Figure 2 : Tests positifs de détection du VIH déclarés chez les adultes, par catégorie d’exposition, 1995-2004

Source : Division de la surveillance et de l’évaluation des risques, Centre de prévention et de contrôle des maladies infectieuses, Agence de santé publique du Canada, 2006.

Virus du papillome humain (VPH) et verrues anogénitales

  • Selon des études publiées menées au Canada et aux É.-U., l’infection à VPH est probablement parmi les ITS les plus répandues en Amérique du Nord(79-82).
  • Il existe plus de 100 types de VPH différents, dont 35 ou plus infectent l’épithélium anogénital.
    • Les types de VPH à haut risque peuvent entraîner des résultats anormaux au test de Pap chez les femmes et causer le cancer du col de l’utérus, de la vulve, du vagin et de l’anus. Chez les hommes, ils peuvent causer le cancer de l’anus ou du pénis.
    • Les types de VPH à faible risque peuvent aussi entraîner des résultats anormaux au test de Pap ou causer des verrues anogénitales(42).
  • Parmi les types les plus courants à haut risque (oncogènes), on trouve les types 16 et 18, lesquels sont responsables d’environ 70 % des cas de cancer du col de l’utérus(83).
  • Les types 6 et 11 (à faible risque) sont responsables d’environ 90 % des cas de verrues anogénitales(83).
  • Au Canada, la détection du VPH n’est pas effectuée systématiquement, mais des programmes de dépistage sont en place pour déceler les anomalies du col de l’utérus, les lésions précancéreuses et le cancer du col causé par le VPH chez les femmes.
  • Les données canadiennes sur l’incidence et la prévalence du VPH sont limitées, et aucune étude n’a été publiée sur l’épidémiologie des verrues anogénitales au Canada. La plupart des études sont principalement axées sur l’infection par le VPH chez les femmes, de même que sur ses séquelles.
    • C’est chez les femmes de moins de 30 ans qu’on compte le plus grand nombre de cas d’infection(79,84,85).
    • Des études ont révélé des taux de prévalence ponctuelle des types de VPH à haut risque se situant globalement entre 10,8 % et 25,8 % chez les femmes (la population étudiée et les tests varient)(79-81,84,85).
    • La prévalence, chez les femmes de 13 à 20 ans du Nunavut, des types de VPH à haut risque s’élève à 42 %(84).
    • L’incidence, chez les femmes de 15 à 19 ans, des types de VPH à haut risque a été établie à 25 % sur une période de 14 mois(79).
  • Un vaccin destiné aux femmes contre les types 6, 11, 16 et 18 de VPH a récemment été homologué au Canada.
  • D’autres études sur la prévalence du VPH sont en cours actuellement au Canada. On est à mettre sur pied un système de surveillance sentinelle pour établir des mesures de référence sur le VPH avant l’introduction du vaccin et pour surveiller les tendance futures.

Infection anogénitale par le virus de l’herpès simplex (VHS)

  • L’infection anogénitale à VHS est un problème de santé publique d’une importance majeure. Non seulement l’infection est-elle associée à une morbidité importante, mais les lésions herpétiques peuvent également faciliter la transmission du VIH(86,87).
  • L’infection anogénitale causée par le VHS de type 1 ou 2 peut provoquer des lésions vésiculaires et des ulcères douloureux pouvant réapparaître périodiquement(86).
  • Bon nombre des infections par le VHS sont asymptomatiques, et l’excrétion virale asymptomatique entraîne la transmission du virus. Des traitements suppressifs peuvent réduire l’excrétion asymptomatique et la transmission, mais il n’existe aucun traitement connu contre le VHS.
  • Les complications liées à l’infection herpétique anogénitale comprennent la méningite aseptique et d’autres complications neurologiques, des lésions extra-génitales et l’infection disséminée(42).
  • La transmission périnatale du VHS de la mère à son enfant peut survenir in utero, pendant ou après l’accouchement, et peut avoir des conséquences dévastatrices(86,87).
  • La prévalence de l’infection anogénitale à VHS a augmenté sensiblement partout dans le monde pendant les années 1980 et 1990(42); les données canadiennes sur la séroprévalence du VHS sont toutefois assez limitées. Une étude populationelle effectuée en 1999 auprès de femmes en Colombie-Britannique a révélé une séroprévalence corrigée pour l’âge de 58,9 % dans le cas du VHS de type 1 et de 17,3 % dans le cas du VHS de type 2(86). Dans une population à faible risque en Ontario entre 2000 et 2001, on a observé des taux de séroprévalence standardisés selon l’âge du VHS des types 1 et 2 (hommes et femmes confondus) de 51,1 % et de 9,1 %, respectivement(88). Parmi les patients qui se sont présentés à une clinique de traitement des MTS en Alberta entre 1994 et 1995, on a observé une séroprévalence du VHS des types 1 et 2 de 56 % et de 19 %, respectivement(89).
  • Une étude triennale de surveillance accrue a été menée pour déterminer l’incidence, les déterminants et les taux de morbidité et de mortalité liés à l’infection néonatale à VHS au Canada(87).
    • Environ 20 cas ont été relevés par année (5,9 cas pour 100 000 naissances vivantes).
    • Parmi les cas pour lesquels le type de VHS était connu, 62,5 % étaient atteints du VHS de type 1.
    • 40 % des mères ignoraient qu’elles étaient atteintes d’une infection à VHS avant d’accoucher, et des lésions génitales évidentes étaient rarement présentes.
    • Ces résultats ont des répercussions manifestes sur la prévention avant la naissance de l’infection néonatale par le VHS.

Virus de l’hépatite C (VHC) transmis sexuellement

Le rôle de la transmission sexuelle dans la propagation du VHC est un sujet de discussion et de discorde depuis de nombreuses années. Quoiqu’il semble que la transmission sexuelle soit inefficace dans la plupart des circonstances, certaines études ont mis en évidence une incidence accrue du VHC chez les HRSH, en particulier ceux qui sont séropositifs pour le VIH.

  • Des études donnent à penser que l’infection par le VIH et certains comportements sexuels sont des facteurs de risque importants liés à la transmission sexuelle du VHC(90-92) :
    • Relations sexuelles anales passives non protégées
    • Pénétration anale du poing
    • Partenaire sexuel ayant des antécédents d’utilisation de drogues par injection
    • Herpès anogénital
    • Infection par le VIH
    • > 20 partenaires sexuels au cours de la dernière année
    • > 100 partenaires sexuels à vie.
  • Dans une étude, on a observé que les deux tiers des séroconversions VHC étaient survenues chez des non-utilisateurs de drogues par injection ayant des comportements à risque élevé, ce qui laisse croire que certaines pratiques sexuelles jouent peut-être un rôle dans la transmission du VHC(93).
  • Des données biologiques indiquent que le VHC peut être détecté dans le sperme par des techniques moléculaires, ce qui ajoute du poids à l’argument voulant que la transmission sexuelle joue peut-être un rôle dans la propagation du virus(91).
  • Le Système de surveillance accrue des souches de l’hépatite (SSASH), un système de surveillance populationelle lancé en octobre 1998 au Canada, recueille de l’information détaillée sur les facteurs de risque, y compris la transmission sexuelle, liés aux nouveaux cas d’infection à VHC.
    • Les données tirées du SSASH pour 2004 donnent à penser qu’une petite proportion (6 %) des infections par le VHC récemment contractées au Canada pourraient être attribuables à une transmission sexuelle(94).

Virus de l’hépatite B (VHB)

Le VHB est la cause la plus courante d’hépatite transmise sexuellement, mais il s’agit aussi d’une maladie évitable par la vaccination. Pour obtenir de l’information sur l’épidémiologie du VHB et sur le vaccin contre ce virus, prière de consulter leGuide canadien d’immunisation(95), offert en ligne à l’adresse suivante : http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/cig-gci/index-fra.php.

Figure 3 : Courbe épidémiologique des cas de LGV au Canada lorsque la date d'apparition des symptômes est connue, cas signalés jusqu'à août 2006

Figure 3 : Courbe épidémiologique des cas de LGV au Canada lorsque la date d'apparition des symptômes est connue, cas signalés jusqu'à août 2006

Surveillance accrue

Lymphogranulome vénérien (LGV)

  • Jusqu’à récemment, le LGV était rare dans les pays industrialisés et était habituellement contracté dans des pays où cette infection est endémique.
    • Le LGV est endémique dans certaines régions d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Sud et des Antilles.
  • En 2003, des cas ont été déclarés chez les HRSH aux Pays-Bas et, plus récemment, ailleurs en Europe et en Amérique du Nord.
  • Le LGV n’est pas une maladie à déclaration obligatoire au Canada. Toutefois, en raison de l’augmentation des cas en Amérique du Nord et en Europe, l’ASPC a établi en février 2005, en partenariat avec les provinces et territoires, un système de surveillance nationale accrue du LGV.
  • Le LGV est une infection transmise sexuellement causée par les sérotypes L1, L2 et L3 de Chlamydia trachomatis. Contrairement aux sérovars A à K de C. trachomatis, qui causent les problèmes plus courants que sont les infections génitales et les conjonctivites, les sérovars du
  • LGV sont invasifs et s’attaquent de préférence aux tissus lymphoïdes.
  • Le LGV peut se transmettre par contact sexuel vaginal, anal ou buccal.
  • Le LGV comprend les stades primaire, secondaire et tertiaire (chronique, non traité).
    • La période d’incubation du LGV primaire est de 3 à 30 jours; elle est caractérisée par la présence au point d’inoculation d’une ou plusieurs papules non douloureuses et de petite taille; elles peuvent s’ulcérer, disparaissent spontanément et passent parfois inaperçues.
    • Le LGV secondaire se manifeste habituellement 2 à 6 semaines après les lésions primaires, et se présente souvent sous forme de rectite accompagnée d’adénopathie inguinale et/ou fémorale; il peut s’accompagner d’écoulements anaux sanglants, purulents ou muqueux et de symptômes généraux comme de la fièvre et un malaise.
    • Le LGV tertiaire entraîne des lésions inflammatoires chroniques causant des cicatrices, une obstruction lymphatique et un rétrécissement du rectum, et peut provoquer une destruction importante des organes génitaux.
  • Entre février 2005 et août 2006, 79 cas de LGV ont été signalés à l’ASPC; 42 étaient des cas confirmés et 37 étaient des cas probables. Parmi les cas signalés, la date d’apparition des symptômes allait de novembre 2001 à juin 2006 (lorsque cette information était disponible) (figure 3). Tous les cas signalés étaient des hommes. La majorité étaient des HRSH de race blanche âgés de 21 à 62 ans (tableau 1).

Tableau 1 : Sommaire des données démographiques relatives à 79 cas déclarés de LGV au Canada

Caractéristiques

Nbre de cas (%)

Homme

79/79 (100)

Origine ethnique

 

Race blanche

30/36 (83,3)

Asie

1/36 (2,7)

Antilles

1/36 (2,7)

Amérique du Sud

4/36 (11,1)

Intervalle des âges

21-62

Âge moyen

38,6


  • Les comportements sexuels et les facteurs de risque fréquemment signalés sont les suivants :
    • Plus de 90 % des cas ont indiqué avoir eu récemment des relations anales passives ou actives ou des relations buccales, souvent non protégées.
    • La majorité des cas ont indiqué avoir eu des activités sexuelles dans un sauna ou une résidence privée; la fréquentation de partenaires rencontrés par Internet était souvent signalée.
    • La pénétration anale du poing et la consommation de méthamphétamine par voie rectale ont été signalées par un petit nombre de cas (< 10 %).
    • Un voyage récent ailleurs au Canada a été signalé par cinq cas; cinq autres cas ont
    • indiqué avoir voyagé à l’étranger dans des régions où la maladie est endémique ou dans des régions où des éclosions ont été déclarées, y compris en France, au Mexique, à Cuba et à la Jamaïque.
  • Une coinfection par le VIH (78 %), par le VHS (26 %) et par le VHC (14 %) a aussi été signalée.

Pour de l’information plus à jour, prière de consulter la Mise à jour épidémiologique du LGV de l’ASPC à l’adresse suivante : http://www.phac-aspc.gc.ca/ publicat/epiu-aepi/std-mts/lgv-fra.php

Les ITS chez les jeunes de la rue : Surveillance accrue des jeunes de la rue au Canada (SAJRC)

  • SAJRC est un système de surveillance sentinelle multicentrique qui surveille les taux d’infections transmises sexuellement et par le sang ainsi que les comportements et les déterminants du risque chez les jeunes de la rue au Canada(96).
  • Des taux d’infections transmises sexuellement et par le sang plus élevés ont été déclarés chez ces jeunes comparativement à l’ensemble des jeunes Canadiens (tableau 2)(96).
  • Les taux d’ITS bactériennes chez les jeunes de la rue sont en hausse, ce qui correspond aux tendances nationales observées dans l’ensemble de la population (tableau 1).
  • La prévalence du VHS de type 2 chez les jeunes de la rue est passée de 14,2 % à 18,8 % entre 2001 et 2003.
    • Les taux de VHS de type 2 étaient plus élevés chez les femmes que chez les hommes.
    • Les jeunes de 20 à 24 ans connaissaient des taux de VHS de type 2 plus élevés que ceux âgés de 15 à 19 ans.
  • Comme dans le cas du VHS de type 2, la prévalence du VHS de type 1 a augmenté chez les jeunes de la rue entre 2001 et 2003 (de 56,0 % à 60,8 %), et les taux étaient dans l’ensemble plus élevés chez les femmes et les jeunes plus âgés.
  • Des taux élevés d’hépatite C ont été relevés chez les jeunes de la rue (environ 4,0 %), quoique les taux n’aient pas beaucoup changé entre 1999 et 2003.
  • La prévalence du VIH chez les jeunes de la rue était d’environ 1 %.
    • L’infection touchait majoritairement les jeunes plus âgés (20 à 24 ans), et il n’y avait pas de variations selon le sexe. Le nombre de cas était toutefois restreint, et les résultats doivent donc être interprétés avec prudence.
  • Des analyses ont été effectuées pour détecter le virus du lymphome humain à cellules T (HTLV) en 2001 et en 2003. On a enregistré chaque année un cas confirmé en laboratoire de HTLV-1.

Pour obtenir plus d'information sur le SAJRC et connaître les publications concernant ce programme, prière de consulter la section du site Web de l'ASPC sur les infections transmises sexuellement : http://www.phac-aspc.gc.ca/std-mts/index_f.html

Tableau 2 : Taux1 de chlamydiose génitale, de gonorrhée et de syphilis infectieuse chez les jeunes de la rue et chez les jeunes de la population générale en 1999, 2001 et 2003

Âge

1999 (%)

2001 (%)

2003 (%)

Chlamydiose génitale

15-19 ans

8,98% (0,65%)

11,51% (0,74%)

10,88% (0,82%)

20-24 ans

7,87% (0,75%)

11,38% (0,88%)

11,04% (0,99%)

Gonorrhée

15-19 ans

1,56% (0,06%)

1,04% (0,07%)

2,19% (0,08%)

20-24 ans

0,90% (0,07%)

2,12% (0,09%)

4,38% (0,10%)

Syphilis infectieuse

15-19 ans

0%(< 0,01%)

0,25% (< 0,01%)

20-24 ans

0%(< 0,01%)

1,31% (< 0,01%)

1Les taux relatifs aux jeunes de la rue sont des taux de prévalence; les taux relatifs aux jeunes de la population générale (indiqués entre parenthèses) avec lesquels ils sont comparés sont calculés à partir des cas déclarés.

2D'un point de vue pratique, les infections ne peuvent pas toutes faire l'objet d'une surveillance nationale. Les activités de surveillance sont très coûteuses, tant pour ce qui est des ressources humaines que de la mise en place des systèmes de surveillance. Diverses études de recherche complètent la surveillance nationale en examinant les ITS dont la déclaration n'est pas obligatoire à l'échelle nationale de même que leurs répercussions sur la santé publique.


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