ARCHIVÉ - Recommandations relatives à l'utilisation du vaccin polysaccharidique 23-valent contre le pneumocoque durant une pénurie

 

Relevé des maladies transmissibles au Canada
Volume 30 • DCC-4
le 15 août 2004

Une déclaration d'un comité consultatif (DCC)
Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI)

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Préambule

Le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) donne à Santé Canada des conseils constants et à jour liés à l'immunisation dans le domaine de la médecine, des sciences et de la santé publique. Santé Canada reconnaît que les conseils et les recommandations figurant dans la présente reposent sur les connaissances scientifiques les plus récentes et diffusent le document à des fins d'information. Les personnes qui administrent ou utilisent le vaccin doivent également connaître le contenu des monographies de produit pertinentes. Les recommandations d'utilisation et d'autres renseignements figurant dans le présent document peuvent différer du contenu des monographies de produit établies par le(s) fabricant(s) autorisé(s) du vaccin au Canada. Les fabricants ont uniquement fait approuver le vaccin et démontré son innocuité et son efficacité lorsqu'il est utilisé selon la monographie du produit. Les membres du CCNI et les agents de liaison doivent se conformer à la politique de Santé Can-ada régissant les conflits d'intérêts, notamment déclarer chaque année les conflits d'intérêts possibles.

Introduction

À cause de la pénurie temporaire de vaccins polysaccharidiques 23-valents contre le pneumocoque au Canada, qui devrait durer jusqu'à septembre 2004 environ, le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) a passé en revue les possibilités de stratifier les groupes à risque pour qui le vaccin est recommandé afin d'identifier ceux dont l'immunisation peut être retardée jusqu'à ce que les stocks de vaccins soient de nouveau suffisants. Ces recommandations tiennent compte du niveau de risque de pneumococcie invasive de même que de la probabilité d'un effet protecteur conféré par le vaccin selon les facteurs de risque de chacun. Même s'il dis pose de données sur les risques pour étayer la sélection de certains groupes prioritaires pour la vaccination, le Comité se fonde également sur des considérations pratiques telles que le nombre de personnes dans le groupe à risque, le capacité du système de santé d'offrir une vaccination ciblée à ces personnes et la possibilité de manquer une occasion de vaccination à long terme à cause d'une perturbation temporaire d'un programme ciblé particulier (p. ex., établissements de soins de longue durée)1. Pour obtenir des renseignements plus détaillés sur l'utilisation des vaccins contre le pneumocoque, le lecteur est prié de se reporter au Guide canadien d'immunisation et aux déclarations concernant l'usage recommandé du vaccin conjugué contre le pneumocoque2,3,4.

Personnes qui risquent de souffrir d'une pneumococcie

Les décisions relatives à l'approvisionnement et à l'ordre de priorité relèvent des provinces et des territoires, qui exercent également un contrôle et une surveillance de l'usage des vaccins.

Les personnes jugées le plus à risque devraient être vaccinées le plus tôt possible et dès que le vaccin est disponible; la vaccination de ceux qui courent un risque modéré-élevé et un risque modéré peut être retardée jusqu'à ce que l'approvisionnement soit rétabli. La revaccination des personnes pour qui un nouveau vaccin est indiqué devrait être reportée jusqu'à ce que les stocks soient suffisants.

Personnes à risque d'infection à pneumocoque

Risque le plus élevé (taux d'attaque élevés; nombre relativement faible de patients, possibilité d'occasion manquée de vaccination à long terme)

Les personnes de >= 2 ans*, non déjà vaccinées, qui appartiennent aux catégories de risque suivantes, en particulier les cas qui viennent d'être diagnostiqués ou de s'inscrire à un programme, devraient continuer d'être considérées comme des cibles hautement prioritaires pour la vaccination :

  • Personnes souffrant de maladies à hématies falciformes ou d'une asplénie fonctionnelle ou congénitale ou encore d'une dysfonction splénique
  • Personnes en dialyse - au début de la dialyse, syndrome néphrotique
  • Cas de myélome multiple
  • Résidents d'établissements de soins de longue durée
  • Cas de déficits immunitaires congénitaux en particulier les déficits en IgG/sous-classe des IgM et en IgM, déficit immunitaire combiné sévère (DICS) (Nota : les cas de troubles granulocytaires et de troubles du système complémentaire ne sont pas à risque)
  • Écoulement chronique de liquide céphalorachidien
  • Cas d'immunosuppression induite en vue d'une greffe d'organe ou après une transplantation (greffes de moelle osseuse ou de cellules souches et d'un organe plein)
  • Porteurs d'implants cochléaires

Risque modéré-élevé (taux d'attaque exacts en grande partie inconnus; grand nombre de personnes, qui dans bien des cas ne se présentent pas pour une vaccination, même lorsqu'elles sont adressées par leur spécialiste)

Les personnes dans les catégories de risque suivantes devraient être vaccinées selon la disponibilité du vaccin, mais leur vaccination peut généralement être reportée jusqu'à ce que les stocks soient suffisants car elles sont très nombreuses :

  • Personnes de >= 75 ans
  • Personnes de 65 à 74 ans souffrant de troubles chroniques sous-jacents :
    • Maladies chroniques du rein - insuffisance rénale chronique
    • Cardiopathies chroniques (en particulier cardiopathie congénitale cyanogène et insuffisance cardiaque)
    • Maladies pulmonaires chroniques (à l'exclusion de l'asthme, sauf les cas qui reçoivent un traitement à haute dose de corticostéroïdes par voie orale)
    • Infection à VIH/sida
    • Maladie chronique du foie avec ou sans ascite (cirrhose, alcoolisme)
    • Maladies associées à un traitement immunosuppresseur ou à une radiothérapie, y compris les cas de maladies auto-immunes recevant un traitement à haute dose de stéroïdes et d'agents chimiothérapeutiques
    • Tumeurs malignes - leucémie, lymphomes de Hodgkin et non hodgkiniens, autres affections malignes
    • Diabète sucré mal équilibré

Risque modéré (taux d'attaque inconnus ou plus faibles)

Les personnes dans les groupes suivants peuvent généralement attendre pour recevoir le vaccin contre le pneumocoque que l'approvisionnement soit rétabli :

  • Personnes en santé de 65 à 74 ans
  • Personnes de 2 à 64 ans souffrant d'une maladie chronique sous-jacente énumérée dans la section précédente, Risque modéré-élevé , deuxième puce*

*Nota : Les enfants de 2 à 5 ans peuvent recevoir le vaccin polysaccharidique 23-valent contre le pneumocoque, mais le vaccin conjugué est généralement privilégié parce que la réponse immunitaire varie selon l'âge. Le vaccin polysaccharidique peut à la fois servir de dose de rappel dans ce groupe d'âge et être utilisé pour accroître le nombre de sérotypes couverts. Le vaccin polysaccharidique n'est pas indiqué chez les enfants de < 2 ans; le vaccin conjugué devrait être utilisé dans ce groupe pour la prévention systématique des infections pneumococciques invasives, dès l'âge de 2 mois.

Références

  1. McGeer A, Green K, Landry L, Talbot J, Goldenberg E, The Toronto Invasive Bacterial Diseases Network. Assessing the potential impact of vaccination programs on invasive pneumococcal disease: Data from population-based surveillance. Can J Infect Dis 1999;9(SuppA):24A-26A.

  2. Vaccin contre le méningocoque. Dans : Guide canadien d'immunisation. 6e éd. Ottawa : Santé Canada, 2002:200-07. Cat. No. H49-8/2002F.

  3. Comité consultatif national de l'immunisation. Déclaration sur l'utilisation recommandée du vaccin conjugué contre le pneumocoque. RMTC 2002;28(ACS-2):1-32.

  4. Comité consultatif national de l'immunisation. Déclaration sur l'utilisation recommandée du vaccin conjugué contre le pneumocoque: Addenda. RMTC 2003;29(ACS-8):14-5.

Membres : Dre M. Naus (présidente), Dre T. Tam (secrétaire exécutive), Dr L. Bowmer, Dr S. Dobson, Dre J. Embree, Mme A. Hanrahan, Dre J. Langley, Dre A. McGeer, Dre P. Orr, Dre M-N. Primeau, Dr B. Tan, Dre B. Warshawsky, A. Zierler.

Agents de liaison : S. Callery (CHICA), Dr J. Carsley (ACSP), Dr L. Chapman (CDC), D A. Gruslin (SCOG), A. Honish (CNCI), Dr B. Larke (CMHC), Dre B. Law (CCEC), Dre A. McCarthy (SCMI), Dre S. Rechner (CMFC), Dr J. Salzman (CCMTMV), Dre L. Samson (SCP), Dr D. Scheifele (CAIRE).

Membres d'office: Dr S. Deeks (CPCMI), Dre A. Klein et Dr H. Rode (CEPBR), Dr M. Lem (DGSPNI), Dr M. Tepper (MDN).

La présente déclaration a été rédigée par la Dre M. Naus, avec l'aide de la Dre S. Deeks et du Dr P. Varughese, et a été approuvée par le CCNI.


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