ARCHIVÉ - Recommandations Relatives au Programme de Vaccination Contre le Virus du Papillome

 

10. Équité, considérations éthiques et autres considérations

10.1 Équité

Si le coût du vaccin et de son administration doit être assumé par la personne elle même et non être pris en charge par l'État, l'accès à la vaccination contre le VPH posera des problèmes. Dans le passé, lorsque des vaccins n'étaient pas subventionnés par l'État, l'accès aux vaccins n'était pas équitable. Il existe au Canada des disparités sociales dans l'utilisation des services de dépistage du cancer du col utérin(80) et ce cancer est diagnostiqué surtout chez les femmes des couches socio économiques inférieures(81). L'absence d'un programme public de vaccination contre le VPH créera des injustices en ce qui a trait à la prévention de l'infection à VPH et du cancer. Un programme de vaccination en milieu scolaire pourrait réduire ces disparités en visant toutes les filles qui fréquentent l'école, sans égard à leurs caractéristiques socio économiques. Toutefois, si aucune mesure de rattrapage n'est adoptée, un tel programme demeurera inéquitable pour les adolescentes qui ne font pas partie du groupe scolaire ciblé et pour les femmes de 15 à 26 ans qui ne fréquentent pas l'école mais pour qui le vaccin est recommandé.

Bien que le vaccin ne soit pas actuellement recommandé pour les hommes, ceux ci pourraient être également préoccupés par le VPH et les effets possibles du virus sur leur santé. Si des études cliniques démontrent que les vaccins contre le VPH sont efficaces chez les hommes et si la vente du vaccin est approuvée pour les hommes, il faudra réexaminer les questions éthiques et d'équité

10.2 Considérations éthiques

Comme il s'agit d'une maladie transmise sexuellement, l'infection à VPH diffère de nombreuses maladies qui peuvent être prévenues par un vaccin, comme les oreillons, la rougeole, la rubéole ou la varicelle. Cette différence pourrait créer des dilemmes éthiques. Bon nombre de ces dilemmes éthiques viennent du souci de ne pas véhiculer un message contraire à la morale, tel que l'approbation de la promiscuité sexuelle. La vaccination contre l'hépatite B, maladie qui peut également être transmise lors de contacts sexuels, fait maintenant partie des programmes publics de vaccination offerts dans toutes les provinces et tous les territoires[82]. Même si des préoccupations similaires ont été soulevées à cet égard, la mise en œuvre de programmes de vaccination contre l'hépatite B n'a pas suscité une opposition majeure des parents au Canada. Les études examinées ont montré que de 6 à 12 % des parents seulement se souciaient de l'impact de la vaccination contre le VPH sur l'activité sexuelle de leur enfant(54,62,65,83). En outre, des messages relatifs aux pratiques sexuelles à risques réduits et à l'abstinence ne sont pas incompatibles avec la vaccination contre le VPH. Enfin, cette vaccination sera volontaire au Canada; elle ne devrait pas être obligatoire et ne pas être exigée par les écoles.

10.3 Autres considérations

Des vaccins contre le VPH sont homologués dans plus de 60 pays(84). Des programmes de vaccination systématique ont été mis en place dans un certain nombre de pays industrialisés, dont les États-Unis, l'Australie et les pays d'Europe de l'Ouest.

Les recommandations canadiennes préconisant l'adoption d'un programme de vaccination systématique des filles de 9 à 14 ans contre le VPH assorti de programmes de rattrapage, si possible, concordent avec les recommandations formulées dans d'autres pays. En règle générale, les programmes de vaccination systématique ciblent principalement les femmes avant l'adolescence et avant le début de l'activité sexuelle. Plusieurs pays où des programmes de vaccination systématique contre le VPH ont été implantés ont choisi de cibler une tranche d'âge plus étroite que le Canada, notamment les É. U. (filles de 11 et 12 ans), la France (filles de 14 ans), l'Australie (filles de 12 et 13 ans) et l'Italie (filles de 12 ans)(Tableau 3). Des programmes de rattrapage ont également été recommandés dans tous ces pays pour atteindre les femmes plus âgées (jusqu'à l'âge de 26 ans). L'Autriche se distingue de la plupart des pays en ce que le vaccin contre le VPH est recommandé tant pour les garçons que pour les filles de 9 à 15 ans.

Tableau 3: Recommandations de programmes de vaccination contre le VPH à l'extérieur du Canada

Pays

Programme systématique recommandé Groupe d'âge

Programme de rattrapage

Référence – Site Web Consulté le 16 nov. 2007

Canada

Une cohorte de filles de 9 à 14 ans

n.d.

É.-U.

Filles de 11 12 ans

13-26

http://wwww.cdc.gov/immwr/preview/
immwrrhtml/rr5602a1.htm
Australie

Filles de 12 13 ans

13-18

http://www.health.gov.au/internet/wcms/
publishing.nsf/ content/pbac-psd-gardasil-nov0
R.-U.

Filles de 12 13 ans

14-17

http://www.google.ca/search?hl=en&q=HPV+ recommendations+England&meta=
France

Filles de 14 ans

15-23

http://www.reuters.com/article/health-SP/idUSL1174470620070711
Italie

Filles de 12 ans

n/a

http://www.medicalnewstoday.com/articles/
71172.php
Belgique

Filles de 10 à 13 ans

14-15

http://www.medicalnewstoday.com/articles/
71172.php
Norvège

Filles de 12 ans

13-16

http://www.medicalnewstoday.com/articles/
71172.php
Luxembourg

Filles de 12 ans

13-17

http://www.medicalnewstoday.com/articles/
71172.php
Autriche

Filles et garçons de 9 à 15 ans

n/a

http://www.medicalnewstoday.com/articles/
71172.php
Allemagne

Filles de 12 à 17 ans

n/a

http://www.medicalnewstoday.com/articles/
71172.php

On sent actuellement une volonté de la part des provinces et des territoires de mettre en place un programme de vaccination contre le VPH au Canada. Les questions d'éthique et d'autres considérations peuvent cependant varier selon les stratégies d'immunisation retenues.

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