Fiche Technique Santé-Sécurité : Agents Pathogènes – Echinococcus multilocularis

FICHE TECHNIQUE SANTÉ-SÉCURITÉ : AGENTS PATHOGÈNES

SECTION 1 - AGENT INFECTIEUX

NOM : Echinococcus multilocularis

SYNONYME OU RENVOI : hydatidose alvéolaire, échinococcose multiloculaire

CARACTÉRISTIQUES : cestode au corps composé de 3-5 segments, mesurant habituellement de 1,2 à 3,7 cm; l'hydatide produit des vésicules-filles exogènes qui contribuent à la formation d'un kyste multiloculaire; le parasite infiltre les tissus de l'hôte à la façon d'une tumeur en émettant à partir de la membrane germinative des prolongements qui contribueront à la formation de nouveaux kystes

SECTION II - DANGER POUR LA SANTÉ

PATHOGÉNICITÉ : la symptomatologie varie selon la taille et la localisation des masses de vésicules larvaires; la croissance des hydatides est lente chez l'humain (hôte accidentel), l'infection demeurant parfois asymptomatique pendant 30 ans; les lésions primaires de l'hydatidose alvéolaire touchent toujours le foie et les organes avoisinants et évoluent en lésions alvéolaires chroniques; des fragments de la membrane germinative peuvent essaimer sous forme d'altérations évoquant des métastases vers le cerveau, les poumons et les médiastins; non traitée, la maladie est souvent mortelle

ÉPIDÉMIOLOGIE : cette parasitose est confinée à l'hémisphère nord : centre de l'Europe, Communauté des États indépendants, nord du Japon, Chine, Inde, Alaska, Canada et centre-nord des États-Unis; habituellement diagnostiquée chez les adultes; certaines professions sont à risque élevé, notamment les chasseurs et les trappeurs

GAMME D'HÔTES : l'humain est un hôte accidentel; les renards sont les hôtes définitifs, mais des cas d'infection ont également été observés chez le loup, le coyote, le chien et le chat; les hôtes intermédiaires incluent les campagnols, les lemmings, les musaraignes et les souris

DOSE INFECTIEUSE : inconnue

MODE DE TRANSMISSION : ingestion d'oeufs infectants éliminés dans les selles des canidés ou des félidés infectés; poils de chien, harnais et tout autre substrat environnemental souillés par des déjections contaminées; légumes et eau contaminés par les oeufs du parasite

PÉRIODE D'INCUBATION : varie de plusieurs mois à plusieurs années selon la localisation et la charge parasitaire

TRANSMISSIBILITÉ : ne se transmet pas directement d'une personne à l'autre

SECTION III - DISSÉMINATION

RÉSERVOIR : ténia adulte qu'on retrouve dans les renards, les loups, les coyotes, les chiens et les chats; les hôtes intermédiaires sont les campagnols, les musaraignes, les lemmings et les souris; généralement maintenu dans la nature dans le cycle des renards et des rongeurs

ZOONOSE : oui - infection acquise des canidés ou des félidés infectés

VECTEURS : des mouches coprophages peuvent servir de vecteur mécanique des oeufs

SECTION IV - VIABILITÉ

SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : sensible au mébendazole, à l'albendazole, au praziquantel

SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS : sensible à l'hypochlorite de sodium à 1 %, au glutaraldéhyde à 2 %

INACTIVATION PAR DES MOYENS PHYSIQUES : sensible à la chaleur

SURVIE À L'EXTÉRIEUR DE L'HÔTE : les kystes résistent au froid

SECTION V - ASPECTS MÉDICAUX

SURVEILLANCE : rechercher les symptômes; confirmer le diagnostic par analyse sérologique et mise en évidence (examen microscopique) des kystes dans les tissus

PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT : chirurgie radicale et/ou chimiothérapie appropriée

IMMUNISATION : aucune

PROPHYLAXIE : le praziquantel peut être administré en cas d'accident

SECTION VI - DANGERS POUR LE PERSONNEL DE LABORATOIRE

INFECTIONS LIÉES OU ACQUISES AU LABORATOIRE : aucun cas signalé à ce jour

SOURCES ET ÉCHANTILLONS : prélèvements tissulaires obtenus par biopsie, fèces

DANGERS PRIMAIRES : ingestion; exposition des muqueuses à des gouttelettes; exposition percutanée

DANGERS PARTICULIERS : contact avec des déjections d'animaux infectés expérimentalement

SECTION VII - PRÉCAUTIONS RECOMMANDÉES

EXIGENCES DE CONFINEMENT : méthodes, matériel et installations de confinement du niveau de biosécurité 2 pour tous les travaux réalisés avec les stades infectants du parasite ou avec des liquides ou tissus organiques infectieux

VÊTEMENTS PROTECTEURS : blouse de laboratoire; gants, si le contact direct avec des matières infectieuses est inévitable

AUTRES PRÉCAUTIONS : les travaux avec le parasite (segments ovigères) devraient être réalisés dans une enceinte de sécurité biologique ou une installation équivalente

SECTION VIII - RENSEIGNEMENTS RELATIFS À LA MANIPULATION

DÉVERSEMENTS : laisser retomber les aérosols; endosser des vêtements protecteurs, couvrir soigneusement la substance déversée avec une serviette de papier absorbant et appliquer de l'hypochlorite de sodium à 1 %, de la périphérie vers le centre; laisser agir pendant une période suffisante (30 minutes) avant de procéder au nettoyage

ÉLIMINATION : décontaminer tous les déchets avant de les éliminer; stérilisation par la vapeur, désinfection chimique, incinération

ENTREPOSAGE : dans des contenants scellés étiquetés de façon appropriée

SECTION IX - RENSEIGNEMENTS DIVERS

Date : janvier 2001

Préparée par : Bureau de la sécurité des laboratoires, ASPC

Bien que les renseignements, opinions et recommandations contenus dans la présente Fiche technique santé-sécurité proviennent de sources que nous jugeons fiables, nous ne nous rendons pas responsables de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures encourues par suite de l'utilisation des renseignements. Comme on découvre fréquemment de nouveaux dangers, il est possible que ces renseignements ne soient pas à jour.

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