Chapitre 9 : La santé des jeunes Canadiens: un accent sur la santé mentale – Poids corporel sain

Poids corporel sain

par Ian Janssen

Qu'entend-on par poids corporel sain?

Le présent chapitre porte sur le poids corporel sain, l'embonpoint et l'obésité. Un poids corporel sain est un poids approprié en fonction de la taille et un poids qui favorise une bonne santé et le bien-être. L'embonpoint et l'obésité sont définis de manière simple comme des états caractérisés par un excès de masse adipeuse entraînant des conséquences néfastes pour la santé (Organisation mondiale de la santé, 1998).

L'obésité est une forme avancée et plus grave du surpoids que l'embonpoint. Les deux états résultent d'un déséquilibre à long terme entre la quantité d'énergie apportée, sous forme de calories, par l'alimentation et la quantité d'énergie utilisée par l'organisme. Avec le temps, le manque d'activité physique, le fait de consacrer trop de temps à des activités sédentaires, notamment la télévision et la navigation sur le Web, ou la consommation excessive d'aliments, surtout ceux qui sont riches en sucre et en matière grasse, peut mener à l'embonpoint et l'obésité (Organisation mondiale de la santé, 1998). Dans le présent chapitre, nous examinons les indicateurs du poids corporel, de la perte de poids et de l'image corporelle.

Image corporelle

Des idéaux socioculturels dangereux et chimériques concernant la minceur (surtout chez les femmes) et la musculature (surtout chez les hommes) se sont frayés un chemin jusqu'à la population des enfants et des adolescents. Les jeunes sont souvent insatisfaits de leur poids et de leur taille (Abbott, Lee et coll., 2010; Duncan, Duncan et coll., 2011). Il est fréquent que des jeunes ayant un poids corporel sain déclarent avoir des problèmes liés à leur image corporelle (Abbott, Lee et coll. 2010; Duncan, Duncan et coll., 2011).

Pourquoi le poids corporel et l'image corporelle doivent-ils retenir l'attention?

L'embonpoint et l'obésité chez les jeunes constituent des problèmes de santé publique majeurs au Canada. Les problèmes de poids ont de nombreuses conséquences sur la santé des jeunes et des adolescents. Mentionnons, entre autres, l'augmentation des facteurs de risque associés aux maladies cardiovasculaires et au diabète de type 2 (p. ex., augmentation du taux de cholestérol sanguin, de la pression artérielle et de la glycémie), les problèmes ostéoarticulaires et les problèmes de santé mentale (Reilly, Methven et coll., 2003). Qui plus est, les enfants ou les adolescents souffrant d'embonpoint et d'obésité sont enclins à souffrir des mêmes problèmes une fois parvenus à l'âge adulte (Singh, Mulder et coll., 2008). La plupart des jeunes ayant des problèmes de poids seront donc aux prises avec cet état toute leur vie.

L'image corporelle négative est fortement corrélée à la piètre estime de soi et, dans certains cas, peut être à l'origine de troubles de la nutrition, comme la boulimie et l'anorexie (Westerberg-Jacobson, Edlund et coll., 2010). Même si le recours à des pratiques d'amaigrissement convenablement supervisées et régulées peut être pertinent dans le cas de jeunes obèses (Plourde, 2006), les pratiques excessives de contrôle du poids et d'amaigrissement peuvent avoir une incidence négative sur la santé physique et mentale des jeunes (Lock, Reisel et coll., 2001).

Sur quoi le présent chapitre porte-t-il?

Le présent chapitre porte sur le pourcentage d'élèves qui ont un poids santé et sur celui des élèves qui font de l'embonpoint ou qui sont obèses. Nous avons demandé aux élèves d'indiquer leur taille et leur poids, puis nous avons utilisé ces données pour calculer leur indice de masse corporelle (IMC). L'IMC correspond au poids divisé par la taille au carré. L'unité internationale standard est le kg/m2. Le classement des jeunes selon qu'ils ont un poids normal, souffrent d'embonpoint ou sont obèses a été effectué en fonction des normes IMC internationales établies selon l'âge et le sexe des enfants et des jeunes (Cole, Bellizzi et coll., 2000). Il importe de souligner que l'IMC calculé à partir de données autodéclarées, comme dans le cas de l'Enquête HBSC, est plus faible que l'IMC calculé à partir des données obtenues en déterminant la taille et le poids à l'aide d'un pèse-personne et d'un ruban à mesurer (Elgar et Stewart, 2008). La prévalence de l'embonpoint et de l'obésité est donc plus faible lorsqu'on s'appuie sur des données autodéclarées (Elgar et Stewart, 2008).

Nous rendons également compte de la perception qu'ont les jeunes de leur image corporelle et de leurs pratiques d'amaigrissement. Nous avons demandé aux élèves s'ils croyaient que leur corps était trop mince, un peu trop mince, assez bien, un peu trop gras ou beaucoup trop gras. Nous leur avons également demandé s'ils étaient au régime ou s'ils faisaient quelque chose d'autre (p. ex., de l'exercice) pour perdre du poids.

Effets possibles de l'embonpoint et de l'obésité sur la santé mentale

Les effets de l'embonpoint et de l'obésité sur la santé physique des personnes de tous âges ont fait l'objet de nombreuses études et sont bien connus. Un lien a également été établi entre le poids corporel et la santé mentale. Les personnes qui font de l'embonpoint ou sont obèses doivent faire face à de nombreux préjugés sociaux, ce qui a une incidence négative sur leur santé mentale (Puhl et Latner, 2007). L'insatisfaction à l'égard de son image corporelle (p. ex., le fait de se croire trop mince ou trop gras) peut aussi avoir une incidence négative sur la santé mentale.

Poids santé, embonpoint et obésité

Pourcentages de jeunes qui ont un poids normal, font de l'embonpoint ou sont obèses

9.1 Élèves qui ont un poids santé, font de l'embonpoint ou sont obèses, selon l'année d'études et le sexe (%)

Figure 9.1 - Élèves qui ont un poids santé, font de l'embonpoint ou sont obèses, selon l'année d'études et le sexe (%)
[Texte équivalent, Figure 9.1]
9.1 Élèves qui ont un poids santé, font de l'embonpoint ou sont obèses, selon l'année d'études et le sexe (%)

La figure 9.1 montre le pourcentage d'élèves qui ont un poids santé, font de l'embonpoint ou sont obèses, selon l'année d'études et le sexe. Le graphique indique que 73 % des garçons de 6 e année ont un poids santé, comparativement à 78 % des garçons de 7 e année, 77 % des garçons de 8 e année, 73 % des garçons de 9 e année et 74 % des garçons de 10 e année. Le graphique indique que 18 % des garçons de 6 e année font de l'embonpoint, comparativement à 18 % des garçons de 7 e année, 17 % des garçons de 8 e année, 20 % des garçons de 9 e année et 21 % des garçons de 10 e année. Le graphique indique que 9 % des garçons de 6 e année sont obèses, comparativement à 5 % des garçons de 7 e année, 6 % des garçons de 8 e année, 6 % des garçons de 9 e année et 5 % des garçons de 10 e année. À la même question, 83 % des filles de 6 e année ont un poids santé, comparativement à 83 % des filles de 7 e année, 83 % des filles de 8 e année, 83 % des filles de 9 e année et 84 % des filles de 10 e année. Le graphique indique que 12 % des filles de 6 e année font de l'embonpoint, comparativement à 12 % des filles de 7 e année, 13 % des filles de 8 e année, 13 % des filles de 9 e année et 12 % des filles de 10 e année. Le graphique indique que 6 % des filles de 6 e année sont obèses, comparativement à 5 % des filles de 7 e année, 5 % des filles de 8 e année, 5 % des filles de 9 e année et 4 % des filles de 10 e année.

La figure 9.1 montre le pourcentage de jeunes qui ont un poids normal, font de l'embonpoint ou sont obèses. On y constate que de 12 à 21 % des élèves font de l'embonpoint et que de 4 à 9 % sont obèses, les pourcentages d'élèves ayant déclaré avoir un surpoids étant plus élevés chez les garçons que chez les filles. Au total, près du quart des garçons et du sixième des filles font de l'embonpoint ou sont obèses.

9.2 Élèves classés comme souffrant d'embonpoint ou d'obésité, selon le sexe et l'année d'enquête (%)

Figure 9.2 - Élèves classés comme souffrant d'embonpoint ou d'obésité, selon le sexe et l'année d'enquête (%)
[Texte équivalent, Figure 9.2]
9.2 Élèves classés comme souffrant d'embonpoint ou d'obésité, selon le sexe et l'année d'enquête (%)

La figure 9.2 présente le pourcentage des élèves classés comme souffrant d'embonpoint ou d'obésité, selon le sexe et l'année d'enquête. Le graphique indique qu'en 2002, 6 % des garçons étaient obèses, comparativement à 7 % en 2006 et 6 % en 2010. Le graphique indique qu'en 2002, 18 % des élèves faisaient de l'embonpoint, comparativement à 19 % en 2006 et 19 % en 2010. À la même question, le graphique indique qu'en 2002, 4 % des filles étaient obèses, comparativement à 4 % des filles en 2006 et 5 % des filles en 2010. Le graphique indique qu'en 2002, 12 % des filles faisaient de l'embonpoint, comparativement à 13 % des filles en 2006 et 12 % des filles en 2010.

Les taux d'embonpoint et d'obésité établis d'après les données autodéclarées sur la taille et le poids sont restés relativement stables entre 2002 et 2010 (figure 9.2), tant chez les garçons que chez les filles. Au total, 24 % des garçons et 16 % des filles faisaient de l'embonpoint ou étaient obèses en 2002, contre 24 % des garçons et 17 % des filles en 2010.

Image corporelle et pratiques d'amaigrissement chez les jeunes

9.3 Élèves ayant déclaré que leur corps est trop mince, assez bien ou trop gras, selon l'année d'études et le sexe (%)

Figure 9.3 - Élèves ayant déclaré que leur corps est trop mince, assez bien ou trop gras, selon l'année d'études et le sexe (%)
[Texte équivalent, Figure 9.3]
9.3 Élèves ayant déclaré que leur corps est trop mince, assez bien ou trop gras, selon l'année d'études et le sexe (%)

La figure 9.3 présente le pourcentage d'élèves ayant déclaré que leur corps est trop mince, assez bien ou trop gras, selon l'année d'études et le sexe. Le graphique indique que 16 % des garçons de 6 e année croient que leur corps est trop mince, comparativement à 16 % des garçons de 7 e année, 18 % des garçons de 8 e année, 19 % des garçons de 9 e année et 24 % des garçons de 10 e année. Le graphique indique que 62 % des garçons de 6 e année estiment que leur corps est assez bien, comparativement à 64 % des garçons de 7 e année, 57 % des garçons de 8 e année, 58 % des garçons de 9 e année et 53 % des garçons de 10 e année. Le graphique indique que 22 % des garçons de 6 e année croient que leur corps est trop gras, comparativement à 20 % des garçons de 7 e année, 25 % des garçons de 8 e année, 23 % des garçons de 9 e année et 23 % des garçons de 10 e année. À la même question, le graphique indique que 14 % des filles de 6 e année croient que leur corps est trop mince, comparativement à 13 % des filles de 7 e année, 12 % des filles de 8 e année, 9 % des filles de 9 e année et 9 % des filles de 10 e année. Le graphique indique que 60 % des filles de 6 e année estiment que leur corps est assez bien, comparativement à 61 % des garçons de 7 e année, 53 % des garçons de 8 e année, 53 % des garçons de 9 e année et 52 % des garçons de 10 e année. Le graphique indique que 26 % des filles de 6 e année croient que leur corps est trop gras, comparativement à 26 % des filles de 7 e année, 35 % des filles de 8 e année, 38 % des filles de 9 e année et 39 % des filles de 10 e année.

Suivant les constatations de l'Enquête HBSC de 2010, 16 à 24 % des garçons et 9 à 14 % des filles estimaient que leur corps était trop mince (figure 9.3). Ces taux augmentaient de 8 points de pourcentage de la 6e à la 10e année chez les garçons, mais diminuaient de 5 points de pourcentage chez les filles. Les filles étaient plus nombreuses que les garçons à penser que leur corps était trop gras. Au fil des années d'études, les pourcentages restaient relativement stables chez les garçons (à 5 points de pourcentage près), mais augmentaient considérablement chez les filles (progressant de 13 points de pourcentage pour passer de 26 % en 6e année à 39 % en 10e année). Le pourcentage de filles estimant que leur corps était trop gras (figure 9.3) était beaucoup plus élevé que celui des filles souffrant réellement d'embonpoint ou étant réellement obèses (figure 9.1).

9.4 Élèves ayant déclaré que leur corps est trop mince, assez bien ou trop gras, 2002, 2006 et 2010 (%)

Figure 9.4 - Élèves ayant déclaré que leur corps est trop mince, assez bien ou trop gras, 2002, 2006 et 2010 (%)
[Texte équivalent, Figure 9.4]
9.4 Élèves ayant déclaré que leur corps est trop mince, assez bien ou trop gras, 2002, 2006 et 2010 (%)

La figure 9.4 présente le pourcentage d'élèves ayant déclaré que leur corps est trop mince, assez bien ou trop gras, selon l'année d'enquête. Le graphique indique qu'en 2002, 15 % des élèves croyaient que leur corps était trop mince, comparativement à 15 % en 2006, et 15 % en 2010. Le graphique indique qu'en 2002, 57 % des élèves estimaient leur corps assez bien, comparativement à 55 % en 2006 et 57 % en 2010. Le graphique indique qu'en 2002, 28 % des élèves croyaient que leur corps était trop gros, comparativement à 30 % en 2006 et 28 % en 2010.

Les perceptions qu'ont les jeunes de leur propre corps n'ont pas beaucoup changé de 2002 à 2010 (figure 9.4). De fait, les pourcentages d'élèves qui pensaient que leur corps était trop mince, assez bien ou trop gras étaient presque identiques lors des cycles 2002, 2006 et 2010 de l'Enquête HBSC. Cette observation est conforme avec celle selon laquelle le pourcentage d'élèves qui faisaient de l'embonpoint ou étaient obèses est demeuré stable depuis 2002 (figure 9.2).

9.5 Élèves ayant déclaré faire quelque chose pour perdre du poids, selon l'année d'études et le sexe (%)

Figure 9.5 - Élèves ayant déclaré faire quelque chose pour perdre du poids, selon l'année d'études et le sexe (%)
[Texte équivalent, Figure 9.5]
9.5 Élèves ayant déclaré faire quelque chose pour perdre du poids, selon l'année d'études et le sexe (%)

La figure 9.5 présente le pourcentage d'élèves ayant déclaré avoir fait quelque chose pour perdre du poids, selon l'année d'études et le sexe. Le graphique indique que 11 % des garçons de 6 e année ont déclaré avoir fait quelque chose pour perdre du poids, comparativement à 8 % des garçons de 7 e année, 8 % des garçons de 8 e année, 9 % des garçons de 9 e année et 9 % des garçons de 10 e année. À la même question, 11 % des filles de 6 e année ont déclaré avoir fait quelque chose pour perdre du poids, comparativement à 12 % des filles de 7 e année, 16 % des filles de 8 e année, 20 % des filles de 9 e année et 21 % des filles de 10 e année.

Les filles étaient plus nombreuses que les garçons à faire quelque chose pour perdre du poids au sein de toutes les cohortes sauf celle de 6e année (figure 9.5). De la 6e à la 10e année, le pourcentage d'élèves essayant de perdre du poids demeurait stable (à 3 points de pourcentage près) chez les garçons, mais augmentait de 10 points de pourcentage chez les filles.

9.6 Élèves ayant déclaré faire quelque chose pour perdre du poids, 2002, 2006 et 2010 (%)

Figure 9.6 - Élèves ayant déclaré faire quelque chose pour perdre du poids, 2002, 2006 et 2010 (%)
[Texte équivalent, Figure 9.6]
9.6 Élèves ayant déclaré faire quelque chose pour perdre du poids, 2002, 2006 et 2010 (%)

La figure 9.6 présente le pourcentage d'élèves ayant déclaré avoir fait quelque chose pour perdre du poids, selon le sexe et l'année de l'enquête. Le graphique indique qu'en 2002, 9 % des élèves ont déclaré avoir fait quelque chose pour perdre du poids, comparativement à 10 % en 2006 et 9 % en 2010. À la même question, le graphique indique qu'en 2002, 20 % des filles avaient fait quelque chose pour perdre du poids, comparativement à 20 % des filles en 2006 et 16 % des filles en 2010.

Comme on le voit à la figure 9.6, le pourcentage de garçons de la 6e à la 10e année tentant de perdre du poids est demeuré relativement stable (à 1 % près) de 2002 à 2010, alors que le pourcentage correspondant de filles diminuait légèrement, pour descendre d'un sommet de 20 % en 2002 à un plancher de 16 % en 2010. Au cours de la même période de référence, le pourcentage d'élèves tentant de perdre du poids (9 à 20 %, figure 9.6) a été nettement inférieur à celui des élèves pensant que leur corps était trop gras (28 à 30 %, figure 9.4).

Relations entre le poids santé, l'image corporelle et les pratiques d'amaigrissement

9.7 Élèves ayant déclaré que leur corps est trop mince, assez bien ou trop gras, selon la catégorie de l'IMC et selon le sexe (%)

Figure 9.7 - Élèves ayant déclaré que leur corps est trop mince, assez bien ou trop gras, selon la catégorie de l'IMC et selon le sexe (%)
[Texte équivalent, Figure 9.7]
9.7 Élèves ayant déclaré que leur corps est trop mince, assez bien ou trop gras, selon la catégorie de l'IMC et selon le sexe (%)

La figure 9.7 présente le pourcentage d'élèves ayant déclaré faire quelque chose pour perdre du poids, selon la catégorie de l' IMC , et leur impression d'être trop mince, assez bien ou trop gras, et selon le sexe. Le graphique montre que chez les garçons qui estiment leur corps trop mince, 24 % des garçons ayant un poids santé ont déclaré faire quelque chose pour perdre du poids, comparativement à 3 % des garçons qui font de l'embonpoint et 5 % des garçons qui sont obèses. Chez les garçons qui estiment leur corps assez bien, 66 % des garçons ayant un poids santé ont déclaré faire quelque chose pour perdre du poids, comparativement à 45 % des garçons qui font de l'embonpoint et 29 % des garçons qui sont obèses. Chez les garçons qui estiment leur corps trop gras, 11 % des garçons ayant un poids santé ont déclaré faire quelque chose pour perdre du poids, comparativement à 52 % des garçons qui font de l'embonpoint et 66 % des garçons qui sont obèses. À la même question, le graphique montre que chez les filles qui estiment leur corps trop mince, 13 % des filles ayant un poids santé ont déclaré faire quelque chose pour perdre du poids, comparativement à 2 % des filles qui font de l'embonpoint et 5 % des filles qui sont obèses. Chez les filles qui estiment leur corps assez bien, 63 % des filles ayant un poids santé ont déclaré faire quelque chose pour perdre du poids, comparativement à 31 % des filles qui font de l'embonpoint et 20 % des filles qui sont obèses. Chez les filles qui estiment leur corps trop gras, 24 % des filles ayant un poids santé ont déclaré faire quelque chose pour perdre du poids, comparativement à 68 % des filles qui font de l'embonpoint et 75 % des filles qui sont obèses.

Tant chez les garçons que chez les filles, le poids corporel (IMC) était fortement corrélé avec l'image corporelle (figure 9.7), les élèves faisant de l'embonpoint (52 % des garçons, 68 % des filles) et ceux étant obèses (66 % des garçons, 75 % des filles) étant plus nombreux à estimer que leur corps était trop gras que les élèves ayant un poids santé (11 % des garçons, 24 % des filles). Il est toutefois préoccupant de constater que seulement les deux tiers (66 % des garçons, 63 % des filles) des élèves ayant un poids santé estimaient que leur corps était assez bien. Dans toutes les catégories de l'IMC, les filles étaient plus nombreuses que les garçons à penser que leur corps était trop gras. Parmi les élèves ayant un poids santé, elles étaient moins nombreuses que les garçons à penser que leur corps était trop mince.

9.8 Élèves ayant déclaré faire quelque chose pour perdre du poids, selon la catégorie de l'IMC (%)

Figure 9.8 - Élèves ayant déclaré faire quelque chose pour perdre du poids, selon la catégorie de l'IMC (%)
[Texte équivalent, Figure 9.8]
9.8 Élèves ayant déclaré faire quelque chose pour perdre du poids, selon la catégorie de l'IMC (%)

La figure 9.8 présente le pourcentage d'élèves ayant déclaré avoir fait quelque chose pour perdre du poids, selon la catégorie de l' IMC . Le graphique indique que 9 % des élèves ayant un poids santé ont déclaré faire quelque chose pour perdre du poids, comparativement à 24 % des élèves qui font de l'embonpoint et 30 % des élèves qui sont obèses.

Nous avons relevé une forte corrélation entre les pratiques d'amaigrissement et le poids corporel (IMC), le pourcentage d'élèves tentant de perdre du poids s'établissant à 30 % et à 24 % respectivement chez ceux souffrant d'obésité et ceux faisant de l'embonpoint, et à seulement 9 % chez ceux affichant un poids santé (figure 9.8).

Relations entre le poids santé et la santé mentale

9.9 Élèves ayant déclaré un niveau élevé de problèmes affectifs selon la catégorie de l'IMC et selon le sexe (%) Note de bas de page 1

Figure 9.9 - Élèves ayant déclaré un niveau élevé de problèmes affectifs selon la catégorie de l'IMC et selon le sexe (%) *
[Texte équivalent, Figure 9.9]
9.9 Élèves ayant déclaré un niveau élevé de problèmes affectifs selon la catégorie de l'IMC et selon le sexe (%) *

La figure 9.9 présente le pourcentage d'élèves ayant déclaré un niveau élevé de problèmes affectifs selon la catégorie de l' IMC et selon le sexe. Le graphique indique que 25 % des garçons ayant un poids santé ont déclaré un niveau élevé de problèmes affectifs, comparativement à 27 % des garçons qui font de l'embonpoint et 32 % des garçons qui sont obèses. À la même question, le graphique indique que 38 % des filles qui ont un poids santé ont déclaré un niveau élevé de problèmes affectifs, comparativement à 45 % des filles qui font de l'embonpoint et 51 % des garçons qui sont obèses.

9.10 Élèves ayant déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif selon la catégorie de l'IMC et selon le sexe (%)

Figure 9.10 - Élèves ayant déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif selon la catégorie de l'IMC et selon le sexe (%)
[Texte équivalent, Figure 9.10]
9.10 Élèves ayant déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif selon la catégorie de l'IMC et selon le sexe (%)

La figure 9.10 présente le pourcentage d'élèves ayant déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif selon la catégorie de l' IMC et selon le sexe. Le graphique indique que 43 % des garçons ayant un poids santé ont déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif, comparativement à 39 % des garçons qui font de l'embonpoint et 34 % des garçons qui sont obèses. À la même question, le graphique indique que 33 % des filles qui ont un poids santé ont déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif, comparativement à 24 % des filles qui font de l'embonpoint et 18 % des garçons qui sont obèses.

Il existe un lien entre l'IMC, les problèmes affectifs et l'équilibre affectif. Les élèves faisant de l'embonpoint et les élèves obèses étaient plus susceptibles de déclarer un niveau élevé de problèmes affectifs que ceux ayant un poids santé (figure 9.9), mais moins nombreux que ces derniers à afficher un niveau élevé d'équilibre affectif (figure 9.10). Ces corrélations étaient plus marquées chez les filles que chez les garçons.

Non seulement les filles qui font de l'embonpoint sont-elles rejetées par leurs amies, mais elles n'intéressent pas les garçons. Les deux attitudes sont blessantes.

—Un jeune, Atelier de discussion sur la santé

9.11 Élèves ayant déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif selon la perception de l'image corporelle et selon le sexe (%)

Figure 9.11 - Élèves ayant déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif selon la perception de l'image corporelle et selon le sexe (%)
[Texte équivalent, Figure 9.11]
9.11 Élèves ayant déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif selon la perception de l'image corporelle et selon le sexe (%)

La figure 9.11 présente le pourcentage d'élèves ayant déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif selon la perception de l'image corporelle et selon le sexe. Le graphique indique que 48 % des garçons qui pensaient que leur corps était normal ont déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif, comparativement à 41 % des garçons qui croyaient que leur corps était trop mince et 29 % des garçons qui croyaient que leur corps était trop gras. À la même question, le graphique indique que 38 % des filles qui pensaient que leur corps était normal ont déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif, comparativement à 35 % des filles qui croyaient que leur corps était trop mince et 20 % des filles qui croyaient que leur corps était trop gras.

Tout comme l'IMC, la perception de l'image corporelle et les pratiques d'amaigrissement sont corrélés avec l'équilibre affectif (figure 9.11). La proportion de garçons affichant un niveau élevé d'équilibre affectif était plus faible chez ceux qui pensaient que leur corps était trop gras (29 %) ou trop mince (41 %) que chez ceux qui pensaient que leur corps était normal (48 %). De même, le pourcentage de filles déclarant un niveau élevé d'équilibre affectif était plus faible chez celles qui pensaient que leur corps état trop gras (20 %) que chez celles qui pensaient que leur corps était trop mince (35 %) ou normal (38 %).

9.12 Élèves ayant déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif selon qu'ils cherchent ou non à perdre du poids et selon le sexe (%)

Figure 9.12 - Élèves ayant déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif selon qu'ils cherchent ou non à perdre du poids et selon le sexe (%)
[Texte équivalent, Figure 9.12]
9.12 Élèves ayant déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif selon qu'ils cherchent ou non à perdre du poids et selon le sexe (%)

La figure 9.12 présente le pourcentage d'élèves ayant déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif selon qu'ils cherchent ou non à perdre du poids et selon le sexe. Le graphique indique que 35 % des garçons qui cherchent à perdre du poids ont déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif, comparativement à 45 % des garçons qui ne cherchent pas à perdre du poids. À la même question, le graphique indique que 21 % des filles qui cherchent à perdre du poids ont déclaré un niveau élevé d'équilibre affectif, comparativement à 35 % des filles qui ne cherchent pas à perdre du poids.

Il existe aussi un lien entre les pratiques d'amaigrissement et l'équilibre affectif, abstraction faite du sexe (figure 9.12), les élèves tentant de perdre du poids déclarant un niveau moins élevé d'équilibre affectif que les autres. Cet écart était de 10 points de pourcentage chez les garçons et de 14 points de pourcentage chez les filles.

Les garçons qui font de l'embonpoint se perçoivent les uns les autres comme étant musclés, tandis que les filles, elles, se perçoivent les unes les autres comme étant grosses.

—Un jeune, Atelier de discussion sur la santé

Réactions des jeunes face aux résultats

Un groupe diversifié de jeunes ont participé à l'atelier de discussion dans le cadre duquel les principales constatations de l'Enquête HBSC de 2010 ont été présentées. Cet atelier visait notamment à faire connaître ce que les jeunes pensaient des relations relevées entre l'IMC et les indicateurs de la santé mentale.

Les jeunes qui ont participé à l'atelier ont reconnu que le fait de faire de l'embonpoint ou d'être obèse peut avoir une incidence négative sur la santé mentale. Ils ont aussi reconnu que la corrélation entre l'embonpoint et la santé mentale peut s'expliquer par divers facteurs. L'un des facteurs qu'ils ont estimé être très important est l'image que les médias véhiculent du jeune idéal. Un autre facteur, mis au jour dans le cadre des discussions en groupe, est la croyance répandue chez les jeunes selon laquelle, si certaines personnes font de l'embonpoint ou sont obèses, c'est bien de leur faute. Les jeunes ont notamment affirmé être convaincus que toutes les personnes obèses sont trop paresseuses pour faire de l'exercice et n'ont aucune maîtrise sur leur alimentation. Les jeunes présents à l'atelier ne se rendaient pas tous compte que le poids corporel d'une personne est fonction de plusieurs facteurs indépendants de sa volonté, tels que son bagage génétique, le revenu familial (p. ex., les aliments sains sont souvent plus dispendieux), et la structure et les caractéristiques de son quartier (p. ex., existence de parcs pouvant être fréquentés en toute sécurité pour faire de l'activité physique).

Résumé et implications

Principaux sujets de préoccupation

  1. D'après les données autodéclarées sur la taille et le poids, près du quart des garçons et du sixième des filles font de l'embonpoint ou sont obèses.
  2. Seulement les deux tiers des élèves ayant un poids santé estimaient que leur corps était assez bien.
  3. Les jeunes qui font de l'embonpoint ou qui sont obèses, surtout les jeunes filles, sont plus susceptibles de souffrir de problèmes de santé mentale que ceux qui ont un poids santé.

Principaux sujets de réjouissance

  1. Le taux d'obésité n'a pas augmenté entre les cycles 2006 et 2010 de l'Enquête HBSC, ce qui laisse supposer que la progression de l'obésité observée au cours des trois dernières décennies a atteint un sommet.
  2. Une importante proportion des jeunes qui font de l'embonpoint (24 %) et souffrent d'obésité (30 %) déclarent qu'ils font quelque chose pour perdre du poids.

Commentaire

L'embonpoint et l'obésité chez les jeunes constituent des problèmes de santé publique majeurs au Canada. Malgré la sensibilisation à l'épidémie d'obésité et les sommes importantes investies au cours des dernières années dans des initiatives et des programmes de promotion du poids corporel sain, la proportion de jeunes qui font de l'embonpoint ou sont obèses demeure élevée. De fait, le pourcentage de jeunes au Canada qui sont obèses n'a pas changé depuis le cycle 2006 de l'Enquête HBSC, ce qui laisse supposer que le taux d'obésité a atteint son maximum.

Il est inquiétant de constater que le nombre de jeunes qui font de l'embonpoint ou sont obèses au Canada est toujours aussi élevé dans la mesure où ces états ont de nombreuses implications à court et à long terme sur les plans sanitaire, social et économique. Le fait de faire de l'embonpoint ou d'être obèse a notamment une incidence sur la santé mentale, particulièrement chez les filles. Ainsi, les données dont fait état le présent chapitre indiquent que les filles obèses sont deux fois moins nombreuses à déclarer un niveau élevé d'équilibre affectif que celles qui affichent un poids santé.

Bref, le pourcentage de jeunes Canadiens qui font de l'embonpoint ou sont obèses demeure élevé. Il est donc essentiel que les intervenants de tous les secteurs (p. ex., gouvernement, industrie et recherche) et de tous les échelons (p. ex., local, provincial, national) consentent davantage d'efforts et d'investissements dans la lutte contre cet important problème de santé publique.

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