ARCHIVÉ : Chapitre 8 : Les jeunes au Canada : leur santé et leur bien-être – L'intimidation et les bagarres

 

Les jeunes

L'intimidation est un problème relationnel - c'est un moyen d'affirmer son pouvoir personnel par l'agression (Pepler et Craig, 2000). L'intimidation a été définie comme un comportement physique ou verbal dont l'intention est hostile, qui provoque la détresse chez les victimes et qui est répété au fil du temps. Elle se définit comme un rapport de force entre les intimidateurs et leurs victimes (Olweus, 1991; Pepler, Craig et Connolly, 1995). L'intimidation fait partie des comportements agressifs caractérisés par la domination. À mesure que l'intimidation se répète, des relations de puissance s'établissent entre les intimidateurs et leurs victimes, les intimidateurs exerçant de plus en plus leur pouvoir aux dépens des victimes de plus en plus oppressées. Dans ce genre de rapports, les jeunes qui subissent de l'intimidation sont de moins en moins capables de se défendre. Ce ne sont pas tous les comportements agressifs qui constituent de l'intimidation puisqu'ils ne s'appuient pas toujours sur la domination, mais toute intimidation est associée à des comportements agressifs.

Pepler et Craig (2000) ont étudié l'intimidation du point de vue du développement et soutiennent que ce genre de comportement agressif doit retenir l'attention parce qu'il est à la base de bon nombre de problèmes liés à la violence interpersonnelle observés au Canada. Selon cette perspective, le jeune qui aura appris à intimider ses camarades mettra à profit ces leçons dans ses autres relations importantes du point de vue de son développement. L'exercice du pouvoir et le recours à l'agression liés à l'intimidation dans la cour d'école présagent que, plus tard, l'intimidateur pourra se livrer à du harcèlement sexuel ou du harcèlement en milieu de travail, être agressif dans ses fréquentations ou commettre des actes de violence à l'égard de son conjoint, de ses enfants ou des aînés (Pepler, Craig, Connolly et Henderson, 2002). Par conséquent, la compréhension et la prévention de l'intimidation chez les jeunes peuvent réduire ces problèmes chez les adultes.

Les préoccupations soulevées par l'intimidation

Les chercheurs, les enseignants et les parents reconnaissent que tous les jeunes associés à l'intimidation en subissent le contrecoup. L'intimidation se produit le plus souvent à l'école et dans des circonstances où la surveillance des adultes est réduite (Craig et Pepler, 1997). Les jeunes intimidateurs ont plus de chances de se livrer à d'autres formes d'agression ou à du harcèlement sexuel, à faire preuve de violence dans leurs fréquentations à l'adolescence (McMaster, Connolly, Pepler et Craig, 2002; Pepler et coll., 2002) et à avoir des activités illégales, comme la délinquance et la consommation d'alcool ou de drogues (Pepler et coll., 2002).

Les victimes de l'intimidation présentent également une gamme de problèmes de comportement, par exemple, elles souffrent de dépression et d'anxiété et, dans des cas extrêmes, elles se suicident (Craig, 1998; Olweus, 1991). Certains jeunes maltraités sont tellement frustrés et furieux en raison des tourments incessants, qu'ils deviennent agressifs et commencent à leur tour à intimider les autres (Goldbaum, Craig, Pepler et Connolly, sous presse). Les jeunes qui intimident les autres et sont eux-mêmes maltraités (intimidateur/victimes) sont ceux qui sont les plus susceptibles à la fois d'internaliser et d'externaliser ces problèmes de comportement (Craig, 1998). Même ceux qui s'en tiennent au rôle de spectateur peuvent être touchés (Pepler, Craig, Ziegler et Charach, 1994), parce qu'ils sont souvent amenés à intervenir et qu'ils peuvent jouer un rôle majeur en exacerbant les rapports d'intimidation ou en y mettant un terme (Hawkins, Pepler et Craig, 2001; O'Connell, Pepler et Craig, 1999).

La recherche longitudinale révèle un lien entre l'intimidation durant l'enfance et un comportement antisocial à l'âge adulte, se manifestant, par exemple, par des activités criminelles et des chances réduites d'atteindre des objectifs désirables du point de vue social (Farrington, 1993). Comparativement aux jeunes qui ne sont pas des victimes, ceux qui sont maltraités courent le risque de développer divers traits de caractère négatifs : ils sont plus anxieux et inquiets (Olweus, 1991), se sentent dévalorisés (Craig, 1998), souffrent de solitude (Boulton et Underwood, 1992), ont plus de chances d'être rejetés par leurs camarades et sont plus déprimés (Craig, 1998). Pour les jeunes de l'école primaire, la tendance à être victimisé est stable. En se fondant sur des rapports rétrospectifs, Olweus (1978) a établi que les adolescents qui étaient maltraités à l'âge de 13 ans l'étaient également à l'âge de 16 ans. Les pairs souffrent de l'intimidation car la pression du groupe les incite à prendre part à ce genre de comportement. Le simple fait d'être témoin d'un acte d'intimidation peut engendrer de la souffrance (El-Sheikh, Cummings et Goetsch, 1989).

L'intimidation se paie chèrement puisqu'elle se solde par des coûts permanents dans divers secteurs, tels que la santé mentale, le système judiciaire pour les jeunes, l'éducation spéciale et les services sociaux. Il est impérieux de mettre un terme à ce type de comportement. La prévalence et la gravité de l'intimidation et de la victimisation incitent les chercheurs à étudier ces phénomènes en vue d'améliorer la santé des enfants et des jeunes. Une meilleure compréhension de ces comportements pourrait nous éclairer sur l'orientation à adopter relativement aux politiques sociales et sur les interventions efficaces visant l'élimination ou du moins l'atténuation de ce problème.

L'ampleur du problème de l'intimidation au Canada

L'intimidation est un problème qui dépasse les frontières nationales. Selon ce qu'ont déclaré les élèves canadiens qui ont pris part à l'enquête HBSC de 1998, le Canada est dans la moyenne, établie pour 11 pays, eu égard à l'importance de l'intimidation (King, Boyce et King, 1999). Par conséquent, nos taux d'intimidation et de victimisation ne sont pas parmi les plus élevés mais ne figurent en aucune façon parmi les plus faibles. Le présent document étudie le phénomène de l'intimidation en fonction de trois catégories qui s'excluent mutuellement : être victime d'intimidation, intimider d'autres élèves et être soimême à la fois victime et intimidateur.

La figure 8.1 illustre les pourcentages des élèves de la 6e à la 10e année qui ont été maltraités par d'autres au cours des deux ou trois derniers mois, mais qui n'ont toutefois pas eux-mêmes intimidé d'autres élèves. Plusieurs constatations valent la peine qu'on s'y attarde. Dans l'ensemble, beaucoup plus de garçons que de filles ont déclaré être victimisés (25 p. 100 contre 21 p. 100).

Figure 8.1 Élèves qui ont été victimes d'intimidation, mais qui n'ont pas intimidé d'autres élèves (%)

Figure 8.1 Élèves qui ont été victimes d'intimidation, mais qui n'ont pas intimidé d'autres élèves (%)

Deuxièmement, la prévalence de la victimisation atteignait un sommet, dans le cas des garçons, en 10e année (28 p. 100) et, dans celui des filles, en 8e année (24 p. 100). Troisièmement, la proportion des élèves, tant les garçons que les filles, ayant déclaré être maltraités environ une fois ou deux par semestre était assez uniforme (variant de 8 p. 100 à 16 p. 100). Enfin, le pourcentage d'élèves ayant déclaré qu'ils étaient victimes d'intimidation une fois ou plus par semaine s'établissait entre 2 et 8 p. 100. Comme nous l'avons déjà mentionné, ces jeunes sont ceux qui ont le plus besoin d'être soutenus dans les écoles et les collectivités.

Lorsqu'on a demandé aux élèves canadiens de la 6e année à la 10e année s'ils intimidaient les autres (c.-à-d. s'ils avaient des comportements d'intimidation), environ 23 p. 100 d'entre eux ont déclaré que cela était le cas (figure 8.2). Les garçons étaient beaucoup plus nombreux que les filles à adopter ce comportement (25 p. 100 contre 18 p. 100), dont le point culminant se situait en 10e année pour les garçons et en 7e et 8e année pour les filles. À mesure qu'elles avancent en âge, les filles abandonnent manifestement ce type de comportement; cette tendance n'est pas relevée chez les garçons. Comme on le voit à la figure 8.1, la majorité des élèves ont indiqué qu'ils ne se livraient pas souvent à des actes d'intimidation. Toutefois, une faible minorité d'élèves (de 2 p. 100 à 8 p. 100, selon l'année d'études) manifestent régulièrement ce type de comportement agressif. C'est auprès de ce groupe de jeunes que nous devons de toute évidence intervenir vigoureusement plutôt qu'auprès de ceux qui n'intimident pas souvent les autres. La proportion des intimidateurs est inférieure à celle des victimes. Cela donne à penser que les jeunes qui intimident les autres ciblent peut-être plus qu'une victime.

Figure 8.2 Élèves qui ont intimidé d'autres élèves, mais qui n'ont pas été victimes d'intimidation (%)

Figure 8.2 Élèves qui ont intimidé d'autres élèves, mais qui n'ont pas été victimes d'intimidation (%)

Un nombre élevé d'élèves de l'échantillon de l'enquête HBSC ont déclaré être à la fois des intimidateurs et des victimes (figure 8.3), ce qui tranche avec d'autres études faisant partie de la documentation. Même s'il est possible que ces autres études fondent sur un seuil différent l'analyse du chevauchement entre l'intimidation et la victimisation cette proportion demeure très élevée. Toutes classes confondues, le nombre de garçons ayant déclaré être à la fois intimidateur et victime dépasse considérablement celui des filles (24 p. 100 contre 19 p. 100). La prévalence est particulièrement forte chez les garçons de 10e année (28 p. 100); par contre, chez les filles, c'est en 8e année qu'on relève le taux le plus élevé (23 p. 100). Comme pour la victimisation, ce type de comportement tend à diminuer avec l'âge chez les filles mais non chez les garçons. Les jeunes qui ont intimidé d'autres élèves et qui ont aussi été victimes d'intimidation sont plus susceptibles d'éprouver des ennuis, car ils font état de problèmes associés à ces deux types de comportement (Craig, 1998). Une attention spéciale doit être portée à ce groupe qui représente une forte proportion des jeunes.


Figure 8.3 Élèves qui ont intimidé d'autres élèves et qui ont aussi été victimes d'intimidation (%)

Figure 8.3 Élèves qui ont intimidé d'autres élèves et qui ont aussi été victimes d'intimidation (%)

Les tactiques d'intimidation des jeunes

L'intimidation adopte bien des formes, les plus courantes étant les taquineries, l'exclusion et le commérage. L'enquête HBSC visait à déterminer quel genre d'actes d'agression avaient été commis à l'égard des élèves ayant déclaré être victimes d'intimidation. Les figures 8.4 et 8.5 montrent que, toutes classes confondues, beaucoup plus de filles que de garçons ont signalé qu'elles étaient victimes de taquineries (79 p. 100 contre 67 p. 100) et que des rumeurs étaient colportées à leur sujet (72 p. 100 et 63 p. 100, respectivement). La prévalence de ces comportements ne diminue pas sensiblement avec l'âge. En revanche, selon la figure 8.6, beaucoup plus de garçons (environ 45 p. 100) ont affirmé avoir été agressés physiquement, comparativement aux filles (environ 21 p. 100). Tant pour les garçons que pour les filles, les taux d'agression physique déclarés diminuent avec l'âge, cette tendance correspondant à la documentation sur le comportement agressif (Moffitt, Caspi, Rutter et Silva, 2001).


Figure 8.4 Élèves disant avoir été intimidés par des taquineries (%)

Figure 8.4 Élèves disant avoir été intimidés par des taquineries (%)

Figure 8.5 Élèves victimes d'intimidation qui disent qu'on les tient à l'écart ou qu'on lance des rumeurs ou qu'on dit des mensonges à leur sujet (%)

Figure 8.5 Élèves victimes d'intimidation qui disent qu'on les tient à l'écart ou qu'on lance des rumeurs ou qu'on dit des mensonges à leur sujet (%)

Figure 8.6 Élèves victimes d'intimidation qui disent qu'on les a agressés physiquement (%)

Figure 8.6 Élèves victimes d'intimidation qui disent qu'on les a agressés physiquement (%)

Étant donné que l'intimidation repose sur des comportements associant à la fois le pouvoir et l'agression et mettant à profit les points vulnérables des autres, l'enquête HBSC contenait des questions portant sur le harcèlement sexuel et l'intimidation fondée sur la race et la religion. À mesure qu'elles vieillissent, les filles sont plus nombreuses à déclarer des incidents de harcèlement sexuel, ce qui n'est pas le cas pour les garçons. En moyenne, environ 43 p. 100 des élèves ont signalé avoir été victimes de harcèlement sexuel (figure 8.7). Par contre, la probabilité d'être intimidé en raison de sa race était plus forte pour les garçons que pour les filles (figure 8.8). En dernier lieu, environ 14 p. 100 des élèves ont affirmé, en moyenne, que la religion était le motif de l'intimidation dont ils faisaient l'objet (figure 8.9). L'intimidation fondée sur la race et la religion était moins fréquente que tous les autres types d'intimidation.


Figure 8.7 Élèves victimes d'intimidation qui disent qu'on a fait des blagues, des commentaires ou des gestes à caractère sexuel à leur endroit (%)

Figure 8.7 Élèves victimes d'intimidation qui disent qu'on a fait des blagues, des commentaires ou des gestes à caractère sexuel à leur endroit (%)

Figure 8.8 Élèves ayant dit avoir été intimidés à cause de leur race ou de la couleur de leur peau (%)

Figure 8.8 Élèves ayant dit avoir été intimidés à cause de leur race ou de la couleur de leur peau (%)

Figure 8.9 Élèves ayant dit avoir été intimidés à cause de leur religion (%)

Figure 8.9 Élèves ayant dit avoir été intimidés à cause de leur religion (%)

Dans l'enquête HBSC, on demandait également aux élèves qui avouaient intimider les autres de quelle manière ils les victimisaient (figures 8.10 à 8.15). En règle générale, pour ce qui est des taquineries, du colportage de rumeurs, de l'agression physique, du harcèlement sexuel et du harcèlement racial ou religieux, les taux déclarés par les intimidateurs étaient plus faibles que ceux dont faisaient état les victimes. Les différences entre les sexes pour ceux qui ont déclaré de quelle manière ils intimidaient les autres et pour ceux qui ont déclaré de quelle manière ils étaient victimes d'intimidation étaient analogues, sauf pour ce qui est du harcèlement sexuel. Les victimes, garçons et filles, ont déclaré des taux de harcèlement sexuel assez similaires, qui augmentaient avec l'âge dans le cas des filles. Par contre, les intimidateurs de sexe masculin ont immanquablement déclaré plus d'actes de harcèlement sexuel que les filles et ce comportement s'aggravait avec l'âge. L'écart relevé eu égard aux taux déclarés par les victimes et les intimidateurs, relativement à des types particuliers d'agression, laisse croire qu'ils interprètent ces comportements et en font l'expérience de manière différente. Ainsi, le comportement qui, pour les victimes, constitue une agression peut ne pas être perçu comme tel par l'intimidateur. D'où la nécessité que soient expressément abordées, dans le volet éducatif des programmes d'intervention, les diverses formes d'agression et leurs conséquences néfastes.


Figure 8.10 Auteurs d'actes d'intimidation qui disent s'en prendre à leurs victimes en les taquinant (%)

Figure 8.10 Auteurs d'actes d'intimidation qui disent s'en prendre à leurs victimes en les taquinant (%)

Figure 8.11 Auteurs d'actes d'intimidation qui disent s'en prendre à leurs victimes en les tenant à l'écart ou en lançant des rumeurs ou en disant des mensonges à leur sujet (%)

Figure 8.11 Auteurs d'actes d'intimidation qui disent s'en prendre à leurs victimes en les tenant à l'écart ou en lançant des rumeurs ou en disant des mensonges à leur sujet (%)

Figure 8.12 Auteurs d'actes d'intimidation qui disent s'en prendre à leurs victimes en les agressant physiquement (%)

Figure 8.12 Auteurs d'actes d'intimidation qui disent s'en prendre à leurs victimes en les agressant physiquement (%)

Figure 8.13 Auteurs d'actes d'intimidation qui disent s'en prendre à leurs victimes à cause de leur race ou de la couleur de leur peau (%)

Figure 8.13 Auteurs d'actes d'intimidation qui disent s'en prendre à leurs victimes à cause de leur race ou de la couleur de leur peau (%)

Figure 8.14 Auteurs d'actes d'intimidation qui disent s'en prendre à leurs victimes à cause de leur religion (%)

Figure 8.14 Auteurs d'actes d'intimidation qui disent s'en prendre à leurs victimes à cause de leur religion (%)

Figure 8.15 Auteurs d'actes d'intimidation qui disent s'en prendre à leurs victimes en faisant des blagues, des commentaires ou des gestes à caractère sexuel à leur endroit (%)

Figure 8.15 Auteurs d'actes d'intimidation qui disent s'en prendre à leurs victimes en faisant des blagues, des commentaires ou des gestes à caractère sexuel à leur endroit (%)

Les comportements belliqueux

Les bagarres, définies ou non comme de l'intimidation (suivant l'existence d'un déséquilibre dans le rapport de force), constituent une forme extrême d'agression et doivent retenir notre attention. La figure 8.16 montre le nombre de fois que les élèves faisant partie de l'échantillon de l'enquête HBSC ont pris part à une bataille. Plusieurs observations peuvent être faites à partir de ces données. Premièrement, toutes classes confondues, plus de garçons que de filles ont déclaré avoir participé à une bataille et les garçons ont signalé se bagarrer plus souvent que les filles. Le nombre de garçons qui ont fait savoir qu'ils avaient pris part à une bataille était bien plus considérable que celui des filles; s'établissant à 47 p. 100 comparativement à 24 p. 100 chez les filles. Deuxièmement, ce type de comportement s'atténuait avec l'âge dans le cas des garçons mais les taux étaient inchangés pour ce qui est des filles. Troisièmement, lorsqu'on a demandé aux élèves avec qui ils se bagarraient, une forte proportion de garçons et de filles ont indiqué qu'ils se battaient avec des amis ou des connaissances. Qui plus est, les filles ont précisé qu'il y avait plus de chances qu'elles se bagarrent avec un frère ou une sœur (tableau 8.1). Cela s'explique peut-être par le fait que les filles sont plus susceptibles de manifester leur agressivité envers un membre de leur famille ou parce qu'il est plus acceptable de se bagarrer avec ces personnes. Les garçons ont également indiqué qu'ils se chamaillaient avec leurs frères et sœurs mais ce comportement s'atténuait avec l'âge. Les élèves plus âgés étaient plus enclins à se bagarrer avec des étrangers, sans savoir si ces personnes ont des antécédents ou des tendances en matière d'agressivité. En agissant de la sorte, ces élèves peuvent courir de grands risques d'être gravement blessés ou de subir un préjudice sérieux. Les batailles avec des adultes membres de la famille ou une personne envers laquelle les jeunes éprouvent des sentiments amoureux sont assez rares, tant dans le cas des garçons que dans celui des filles.

Figure 8.16 Nombre de fois que les élèves ont pris part à une bataille au cours des 12 derniers mois (%)

Figure 8.16 Nombre de fois que les élèves ont pris part à une bataille au cours des 12 derniers mois (%)
Tableau 8.1 Personnes avec lesquelles les élèves se sont bataillés (%)
  6e année 7e année 8e année 9e année 10e année
Garçons Filles Garçons Filles Garçons Filles Garçons Filles Garçons Filles
Parfait étranger 5 2 6 4 12 6 20 4 17 9
Membre adulte de la famille 1 2 2 1 1 3 1 1 2 2
Frère ou sœur 21 43 17 38 13 34 11 40 13 37
Petit ami ou petite amie 2 3 1 3 2 2 1 4 1 3
Amis ou amies ou connaissance 48 31 50 38 46 37 46 38 44 31
Autre 23 19 24 16 26 18 21 13 23 18

Principales constatations

  • Plus de 20 p. 100 des élèves ont déclaré être à la fois des intimidateurs et des victimes d'intimidation .
  • Le harcèlement sexuel déclaré par les filles atteint un point culminant en 9e année.
  • Pour les garçons, c'est en 7e année que les actes d'agression physique atteignent un paroxysme.
  • Dans le cas des filles, le harcèlement sexuel s'intensifie avec l'âge.
  • Plus de garçons que de filles ont été victimes de harcèlement fondé sur la race, l'origine ethnique et la religion.
  • Les élèves qui ont déclaré avoir été intimidés par des camarades étaient moins nombreux que ceux qui ont signalé avoir été victimes d'intimidation.
  • Plus de garçons que de filles ont indiqué non seulement qu'ils se bagarraient mais qu'ils le faisaient fréquemment.
  • Les batailles diminuent chez les garçons avec l'âge mais demeurent constantes chez les filles
  • Les garçons se battent plus souvent avec des amis et des connaissances tandis que les filles sont tout aussi susceptibles de livrer bataille à leurs frères et sœurs.

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