Bioterrorisme et préparatifs d'urgence

Au Canada, tous les paliers de gouvernement sont engagés dans les préparatifs et les interventions liés aux urgence ou aux catastrophes. Les administrations municipales interviennent en cas d'urgences locales, tandis que les gouvernements provinciaux et territoriaux répondent aux urgences qui surviennent sur leur territoire et peuvent demander le soutien du gouvernement fédéral si la situation requiert des ressources dont ils ne disposent pas.

Pour sa part, le gouvernement du Canada mobilise ses ressources s'il reçoit une demande d'assistance ou si l'urgence touche plus d'un territoire ou province.

Dans l'éventualité d'une urgence qui présente un risque pour la santé publique, l'Agence de santé publique du Canada, sous la coordination de Sécurité publique Canada et de concert avec d'autres ministères fédéraux tels que Santé Canada, joue un rôle clé dans la protection de la santé et de la sécurité des Canadiens. Par exemple, le personnel de l'Agence travaille de près avec des spécialistes de Santé Canada dans des domaines tels que la sécurité du sang et les urgences chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires. Il travaille également avec l'Agence canadienne d'inspection des aliments sur la sécurité alimentaire.

L'Agence assume les fonctions suivantes en matière de bioterrorisme et d'interventions d'urgence :

  • met au point et tient à jour les plans d'urgence nationaux tels que le Plan d'urgence national contre la variole;
  • gère les services de quarantaine dans les ports d'entrée canadiens conformément à la Loi sur la quarantaine;
  • établit des protocoles de laboratoire en vue de détecter d'éventuels agents de bioterrorisme et offre au Réseau des laboratoires de santé publique du Canada une formation relative à l'utilisation de ces protocoles;
  • met au point des protocoles et des tests de diagnostic pour agents de bioterrorisme et fournit ces tests au Réseau des laboratoires de santé publique du Canada;
  • assure une capacité de laboratoire mobile comprenant matériel et équipes d'intervention d'urgence microbiologique prêtes à être déployées rapidement n'importe où au Canada ou à l'étranger;
  • agit comme centre coordonnateur du Plan d'aide en cas d'urgence pour le transport d'agents des groupes de risque IV pour l'humain (p. ex. virus d'Ebola ou de Marburg, virus Nipah, virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo);
  • surveille les éclosions de maladie et les événements épidémiques mondiaux par la voie du Réseau d'information sur la santé mondiale;
  • gère la Réserve nationale de secours, un système de 330 millions de dollars qui assure la distribution rapide de fournitures médicales d'urgence aux provinces et aux territoires qui en font la demande;
  • collabore avec les provinces, les territoires et les autorités locales de la santé publique pour s'assurer que les premiers intervenants disposent des outils nécessaires pour reconnaître et diagnostiquer un incident requérant des fournitures médicales d'urgence;
  • travaille à la mise en place d'équipes d'intervention médicale d'urgence, qui viendront en aide aux provinces, territoires et autres administrations qui en feront la demande afin d'atténuer les répercussions médicales et sanitaires d'une catastrophe majeure.

Centres des opérations d'urgence (COU)

L'Agence de la santé publique du Canada collabore étroitement avec Santé Canada, avec le ministère de la Défense nationale et avec Sécurité publique Canada en tant que membre d'un réseau de centres des opérations d'urgence (COU) qui peut être mobilisé pour répondre aux appels à l'aide urgents provenant des gouvernements provinciaux et territoriaux, d'autres secteurs du gouvernement du Canada, ainsi que d'organismes internationaux de la santé. Le réseau est relié au système de gestion des interventions d'urgence du gouvernement administré par Sécurité publique Canada.

Caractéristiques des COU :

  • un système de communication convivial comprenant satellites, téléphones cellulaires et radios avec émetteurs-récepteurs, de même que des liaisons téléphoniques terrestres pour faciliter la communication avec n'importe qui n'importe où, et pour pouvoir rediriger certains appels vers d'autres centres de gestion de crises;
  • des babillards pratiques et des murs sur lesquels on peut écrire, pour recueillir les données et les partager; • capacité de communiquer et d'afficher directement l'information provenant d'autres centres d'intervention d'urgence;
  • circuit vidéo ayant la capacité d'afficher des images vidéo à partir de postes de travail, d'ordinateurs portables, de systèmes de vidéo-conférence, de DVD, de cassettes vidéo, de caméras de transmission de documents;
  • capacités de suivi médiatique;
  • logiciel de gestion des situations d'urgence capable d'aider à la gestion efficace de toutes les phases d'une crise;
  • téléphones munis d'affichage visuel pour interfacer avec les médias audio et vidéo présents dans la salle;
  • importantes alimentations électriques de secours.

Les COU peuvent intervenir à quatre niveaux

Niveau 1 - (Niveau de préparation normale) C'est généralement à ce niveau que le COU fonctionne. Le personnel s'acquitte des activités quotidiennes normales et on peut profiter du centre pour faire des exercices de formation à l'intervention d'urgence, pour des réunions et pour des activités de surveillance continue.

Niveau 2 - (Niveau d'attention accrue) On continue de s'acquitter des activités normales, mais le personnel du COU commence à surveiller une situation qui évolue. Les plans de secours sont revus et le personnel est mis en attente.

Niveau 3 - (Activation partielle) On renforce la surveillance continue et on peut procéder à des dotations partielles (p. ex. 12 h/24 ou 16 h/24).

Niveau 4 - (Pleine activation) Le plan d'intervention d'urgence de l'Agence de la santé publique du Canada est activé. L'effectif du COU est augmenté et peut assurer un soutien 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Collaborer avec nos partenaires

L'Agence de la santé publique du Canada maintient des partenariats et des relations de travail avec des organismes internationaux, fédéraux, provinciaux, territoriaux et locaux dont les compétences combinées permettent d'intervenir avec plus de vigueur et d'efficacité en situation d'urgence. Parmi ces partenariats, on compte les exemples suivants :

  • Le Canada joue un rôle de chef de file au sein du Groupe de travail sur la protection de la santé mondiale en vue d'améliorer les préparatifs et les interventions en santé publique pour des situations éventuelles de terrorisme chimique, biologique, radiologique ou nucléaire. Ce groupe comprend les pays du G7, le Mexique, la Commission européenne et l'Organisation mondiale de la Santé.
  • De concert avec d'autres ministères du gouvernement fédéral et le R.-U., l'Agence a pris part à un exercice de contre-terrorisme baptisé TopOff3. Dirigé par les États-Unis, cet exercice était conçu pour familiariser les hauts dirigeants avec les enjeux liés aux attentats terroristes mettant en jeu des armes de destruction massive, et il a aidé les participants à assumer leurs rôles et responsabilités dans une situation de bioterrorisme.
  • L'Agence a collaboré avec l'Organisation mondiale de la Santé à la création et à la mise en place du Réseau d'information sur la santé mondiale - un système d'alerte précoce en cas de risque potentiel pour la santé publique dans le monde, y compris les menaces chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires (CBRN), en temps réel et en tout temps. Ce système permet d'assurer une surveillance médiatique en sept langues (arabe, chinois traditionnel et simplifié, anglais, français, russe et espagnol) pour colliger et disséminer l'information pertinente.
  • L'Agence de santé publique est un partenaire dans de nombreux projets financés par l'Initiative de recherche et de technologie CBRN du gouvernement du Canada. Ces projets visent à améliorer les préparatifs et interventions d'urgence du Canada en cas d'activité terroriste.
  • De concert avec ses partenaires canadiens, l'Agence a mis sur pied un nouveau réseau de laboratoires d'intervention en cas d'attentat bioterroriste, sous la direction de son Laboratoire national de microbiologie. L'objectif premier de ce réseau pancanadien est de faire en sorte que les laboratoires locaux, provinciaux et fédéraux soient capables d'analyser et d'identifier rapidement tout agent inconnu.
  • L'Agence continue en outre de travailler au sein d'un Réseau fédéral-provincial-territorial des mesures et interventions d'urgence en vue de renforcer la capacité du pays de répondre à toute urgence de santé nationale.

Pour plus de renseignements, visitez les sites web suivants :

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