Rapport de l'administrateur en chef de la santé publique sur l'état de la santé publique au Canada, 2014 – Utilisation des technologies numériques en santé publique

Utilisation des technologies numériques en santé publique

Points saillants

  • Les technologies sont utilisables de nombreuses manières pour améliorer, promouvoir et surveiller la santé.
  • Dans le domaine de la santé publique, les technologies sont utiles aux chercheurs, aux professionnels de la santé publique, aux collectivités et aux individus.
  • L’omniprésence des ordinateurs et des technologies informatiques peuvent grandement contribuer à la mise en œuvre et à l’exécution de programmes de prévention et de promotion de la santé.
  • Les médias sociaux constituent une technologie émergente en constante évolution bien adaptée aux besoins de certains secteurs importants de la santé publique, particulièrement ceux reposant sur l’échange d’information, tels que l’amélioration de la littératie en santé et la surveillance.

Les usages et les applications des technologies en santé publique évoluent au même rythme que les technologies elles-mêmes. Le téléphone est passé d’un moyen de communication de données électrocardiographiques au début du 20e siècle à un outil de télésanté permettant aux patients d’obtenir à distance de l'information et des conseils en matière de santé venant de professionnels de la santéNote de bas de page 345,Note de bas de page 346. Les Canadiens se sont habitués aux technologies utilisées dans les programmes et les services de santé, qu’il s’agisse des systèmes informatisés de renseignements médicaux et des dossiers médicaux électroniques ou des outils de diagnostic et du matériel de traitement. Les ordinateurs personnels et applications d'appareils mobiles offrent un accès à de l’information et à des outils concernant la santé. Parallèlement, des chercheurs travaillent dans l’ombre à élaborer des méthodes et des outils de santé publique fondés sur les technologies disponibles ainsi qu'à mettre au point de nouvelles technologies.

Les technologies offrent aux professionnels de la santé, aux collectivités et aux individus un large éventail d’outils permettant de s'attaquer aux problèmes concernant la santé publique plus efficacement, plus rapidement et de façon mieux intégrée. Le rôle des technologies en santé publique change au fil de leur évolution. La vaste gamme des technologies disponibles va continuer de servir dans l’éducation, l'information, la formation et la communication, tant auprès du public que des professionnels de la santé publique; dans les activités de surveillance et de collecte de données visant à repérer les éclosions de maladies infectieuses; dans la surveillance des maladies chroniques et des blessures; dans le suivi et l'évaluation des programmes; dans la prise de décisions transparentes fondées sur des preuves; dans l'amélioration de la rapidité et de l’exactitude des diagnostics et enfin dans la prestation de nouveaux traitements plus efficaces. Des utilisations nouvelles et innovatrices des technologies en santé publique vont naître au fur et à mesure que le domaine va se développer et évoluer.

Cette section présente comment certaines technologies numériques peuvent être (ou sont déjà) utilisées dans l’exécution de plusieurs fonctions importantes de la santé publique.

Promotion et protection de la santé

La promotion de la santé est une fonction de base de la santé publique. Les professionnels et les praticiens de la santé publique travaillent avec les collectivités, les organismes d'entraide et les individus à l'élaboration et à la mise en œuvre de programmes et d'interventions visant à encourager des comportements favorables pour la santéNote de bas de page 347.

Interventions de cybersanté

Une fois qu'un programme ou une intervention est au point, il faut le ou la mettre en œuvre. Les technologies en sont le moyen. Entre autres, les interventions de cybersanté permettent à la santé publique de tirer parti des technologies disponiblesNote de bas de page 348.

Une revue la documentation a évalué l'utilisation de certains types d'interventions de cybersanté visant à encourager l'adoption de comportements favorisant ou protégeant la santéNote de bas de page 348.

La cybersanté désigne les services de santé et de l'information offerts ou améliorés grâce à Internet et aux technologies connexesNote de bas de page 349.

Les interventions de cybersanté peuvent prendre de nombreuses formes et viser un large éventail de sujetsNote de bas de page 348. Pour s’assurer que l’évaluation soit gérable et cohérente, les interventions de cybersanté faisant appel à la télésanté, à la télémédecine, à la télévision, à la radio, aux dossiers médicaux électroniques, aux jeux (vidéo ou autres) et aux dispositifs personnels portables ont été exclus. Les interventions ont aussi été restreintes de manière à englober les fonctions historiques de la santé publiqueNote de bas de page 348. La documentation était constituée d’études américaines, néerlandaises, britanniques, australiennes et canadiennes ayant fait appel aux outils d’intervention suivants : des sites et des portails Web; des courriels et des messages texte; l’établissement d’objectifs; l’évaluation et le suivi; des évaluations des risques; des formations en ligne, du counselling et des entrevues motivationnelles; des commentaires personnalisés et des conseils de pairs et d’experts; et des sites de réseaux sociaux, des clavardages en direct et des groupes de discussionNote de bas de page 348. Les questions de santé publique visées par les interventions étaient l’alimentation, la nutrition, les poids santé, l’augmentation de l’activité physique, l’abandon du tabac, la promotion de la santé sexuelle, les taux de vaccination, la réduction de la consommation de substances toxiques et des questions générales ou multiples entourant les modes de vieNote de bas de page 348. Les interventions ont été réparties en trois catégories d’approche : le Web, la santé mobile (mHealth, utilisant les technologies mobiles comme les téléphones cellulaires et les tablettes) et l'ordinateur (ordinateurs autonomes sans Internet, par exemple les kiosques informatiques et les cédéroms)Note de bas de page 348.

Les études retenues dans la revue ont été menées en grande partie auprès d’adultes représentatifs de l’ensemble de la population ainsi qu’auprès d’adolescents, d’étudiants de niveau collégial et universitaire et d’adultes en milieu de travailNote de bas de page 348. Un grand nombre de ces études visaient des adolescents, dans le but d’améliorer leurs habitudes alimentaires et leur degré d’activité physiqueNote de bas de page 348. Les études liées à la santé sexuelle visaient davantage les jeunes adultes, et portaient par exemple sur l’augmentation du dépistage des infections transmissibles sexuellement (ITS) et l’adoption de comportements sexuels sécuritairesNote de bas de page 348. Les interventions auprès des travailleurs concernaient plusieurs comportements liés au mode de vie, principalement une alimentation saine et la pratique d’activités physiquesNote de bas de page 348. Seules quelques études ont exploré des interventions auprès des personnes âgées : l’une d’elles portait sur l’utilisation des téléphones cellulaires par les personnes âgées, et une autre concernait une intervention sur le Web. Ces deux études visaient à augmenter le degré d’activité physique des personnes âgéesNote de bas de page 348. étant donné le vieillissement de la population canadienne, l’utilisation croissante d’Internet par les personnes de plus de 55 ans, et le manque d’interventions destinées à ces personnes, et étant donné également les résultats prometteurs des deux études citées, ce champ devrait être exploité davantageNote de bas de page 348.

Les études canadiennes portaient principalement sur des programmes Web et en ligne (sites et portails Web améliorés ou interactifs), et l’une portait sur une intervention par messages texteNote de bas de page 348. Les études traitaient de plusieurs sujets liés à la santé : la consommation de vitamine C, la réduction de la consommation d’alcool, la réduction de l’utilisation du tabac sans fumée, l’augmentation de l’activité physique, les comportements généraux favorables à la santé, la réduction de l’utilisation de drogues et l’accessibilité à de l’information sur les comportements sexuels à risque et sur le dépistage des ITS (voir l’encadré « Utilisation des technologies pour améliorer le dépistage des infections transmissibles sexuellement »)Note de bas de page 348. Il est intéressant de noter que plus de la moitié des études visaient les adolescents et les jeunes adultes.

Utilisation des technologies pour améliorer le dépistage des infections transmissibles sexuellement

En 2011, le Service de la santé publique d'Ottawa a lancé la campagne Se faire tester. Pourquoi pas? qui s'adresse au groupe des 15 à 29 ans. La campagne vise à augmenter le dépistage des ITS, de la chlamydia et de la gonorrhée, ainsi qu'à améliorer l'accès à l'information sur la santé. La campagne a son propre site Web bilingue conçu pour les jeunes, qui offre de l'information et des réponses aux questions sur les ITS. Les visiteurs du site peuvent évaluer leur risque d'ITS et ainsi vérifier la pertinence de se soumettre à un test de dépistage. Ils peuvent ensuite télécharger directement à partir du site un formulaire de demande de dépistage et l'utiliser pour la présentation d'un échantillon biologique (urine) à l'un des laboratoires locaux participants. Bien qu'il soit conseillé aux visiteurs de faire un suivi immédiatement avec leur médecin de famille ou dans un centre de soins de santé sexuelle lorsqu'ils observent des symptômes, cette approche élimine le besoin de consulter au préalable un fournisseur de soins primairesNote de bas de page 350. Après la première année de la campagne, les participants interrogés ont indiqué qu'ils avaient acquis de nouvelles connaissances, entre autres sur les services de dépistage des ITS et les facteurs de risque d'ITS, et qu'ils avaient l'intention de changer leurs comportements, notamment en demandant à leurs partenaires de se faire dépister et en utilisant des condomsNote de bas de page 350. En 2013, Santé publique Ottawa a lancé un nouveau site lié au site Se faire tester. Pourquoi pas? appelé Le sexe intelligent. Le but de ce site est de faire la promotion de pratiques sexuelles sûres, non seulement en encourageant les gens à se soumettre à un test de dépistage pour éviter la propagation des ITS, mais aussi en augmentant l'accès à des condoms gratuits. Les personnes et organismes intéressés peuvent commander gratuitement des condoms en ligne et se les faire livrer à leur domicile, et les organismes peuvent passer les prendre à Santé publique Ottawa, où on les aura préparés à leur intentionNote de bas de page 607.

Dans l’ensemble, les résultats des études indiquent que les interventions de cybersanté sont réalisables dans un cadre contrôlé et que la plupart des personnes sont ouvertes à l’utilisation de technologies pour surveiller et améliorer leurs comportements, leurs attitudes et leurs croyances en matière de santéNote de bas de page 348. Parfois, certaines technologies comme des messages texte courts, pertinents et positifs se sont avérées meilleures que d’autres pour stimuler la mobilisationNote de bas de page 351.

L’efficacité des interventions variait selon le domaine de santé. Les études sur la réduction et la prévention de la consommation d’alcool et les études sur la santé sexuelle ont donné des résultats généralement positifs et significatifs, tandis que celles sur l’abandon du tabac et la réduction de plusieurs facteurs de risque ont montré des résultats à la fois positifs et négatifs selon le type d’interventionNote de bas de page 348. Les interventions de cybersanté associées aux résultats les plus positifs et les plus significatifs sont celles qui, tous sujets confondus, avaient plusieurs composantes (p. ex. site Web et soutien en personne), qui étaient adaptées aux besoins individuels (commentaires ou conseils personnalisés) et qui intégraient des théories de modification du comportementNote de bas de page 348. De nombreuses études ont fait ressortir des effets à court terme (en moins de six mois), mais les résultats à long terme faisaient défautNote de bas de page 348. Il importe également de garder à l’esprit, dans l’évaluation de l’efficacité des interventions, les limites des études : les résultats étaient auto-déclarés, la faible taille des échantillons a nui à la généralisation des résultats, les taux d’attrition étaient élevés et un certain nombre de sujets ont été perdus de vueNote de bas de page 348.

À l’instar des autres aspects de l’utilisation des technologies en santé publique, il faut prendre en compte l’accessibilité pour assurer une prestation équitable des programmes et des services. Par exemple, dans toutes les études sur les interventions de santé mobile (mHealth) sauf une, les participants devaient avoir un téléphone cellulaire et même, dans certains cas, un forfait de donnéesNote de bas de page 348,Note de bas de page 352. De même, l’utilisation de messages texte peut marginaliser les personnes ayant une faible littératie ou n’ayant pas accès à un téléphone cellulaireNote de bas de page 348. Les interventions doivent être adaptées à la population cible et intégrées à l’ensemble des interventions de santé publiqueNote de bas de page 348. Les stratégies de cybersanté doivent acheminer l’information sur la santé sous des formes culturellement et socioéconomiquement acceptables, accroître la capacité à transmettre de l’information accessible sur la santé et mobiliser les personnes à la tête des réseaux sociaux en ligne et les intervenants fiables (p. ex. pour les aînés)Note de bas de page 348,Note de bas de page 353. Pour aborder les inégalités de santé, il faut tenir compte de certains facteurs comme l’absence d’accès physique aux technologies, le manque d’accès réel (l’information doit être présentée de manière à atteindre et intéresser les divers publics ciblés), les compétences linguistiques et la littératie en cybersanté, l’âge, les invalidités et la pertinence culturelle des outilsNote de bas de page 348,Note de bas de page 354. Il est essentiel d’amener les utilisateurs finaux à participer à la conception des interventions de cybersanté pour en assurer la pertinence, la mise en application et l’utilisation soutenueNote de bas de page 348.

Les interventions de cybersanté soigneusement conçues ont leur place dans la santé publique au Canada, mais il faut prêter attention aux facteurs nuisant à l’équité en santé. Il faut aussi favoriser la réalisation d’autres recherches sur les applications en cybersanté dans le contexte canadienNote de bas de page 348. De nouvelles interventions sont en cours d’élaboration, et un certain nombre d’entre elles ont déjà été mises en œuvre (voir l’encadré « ImmunizeCA »).

ImmunizeCA

L'immunisation est l'une des grandes réussites de la santé publiqueNote de bas de page 355. La diminution de la fréquence des maladies évitables par la vaccination au Canada a largement contribué à l'amélioration générale de la santé et à la hausse de l'espérance de vieNote de bas de page 355. Chaque province et territoire du Canada s'est doté du calendrier de vaccination recommandé et d'un système d'enregistrement des immunisationsNote de bas de page 356. Cependant, pour de nombreuses personnes, il peut être difficile de suivre et gérer ses propres immunisations ainsi que celles de ses enfants, ce qui peut mener à des immunisations ratées ou incomplètes. En mars 2014, l'application mobile ImmunizeCA a été lancée pour aider les Canadiens à suivre et à gérer leurs immunisations et leurs dossiersNote de bas de page 357.

ImmunizeCA est une application bilingue mise au point grâce à une collaboration entre l'Association canadienne de santé publique, Immunisation Canada et l'Institut de recherche de l'Hôpital d'Ottawa, et grâce à un financement de l'Agence de la Santé publique du CanadaNote de bas de page 357. Cette application donne accès aux dossiers de vaccination personnels de même qu'à des calendriers et à des renseignements adaptés aux enfants, aux adultes et aux voyageursNote de bas de page 357,Note de bas de page 358. Les utilisateurs peuvent personnaliser l'application en fonction de leur âge, de leur sexe et de leur province ou territoire de résidence, de sorte que les renseignements fournis sont adaptés à leur situationNote de bas de page 359. Outre le stockage des dossiers personnels, l'application permet un accès rapide et facile à de l'information fiable provenant d'experts au sujet des calendriers de vaccination, des maladies évitables par la vaccination et des vaccinsNote de bas de page 358. Elle permet aussi aux utilisateurs de gérer leurs rendez vous et diffuse des alertes en cas d'éclosion de maladie dans la régionNote de bas de page 358.

La nouvelle application ImmunizeCA, disponible sur Android, iPhone et BlackBerry, est téléchargeable gratuitement auprès de Google Play, d'iTunes et de BlackBerry WorldNote de bas de page 358.

À la lumière de l'utilisation qui est faite des technologies pour encourager les comportements favorisant et protégeant la santé, il est clair que les réseaux sociaux pourraient être mieux exploitésNote de bas de page 348. On sait que certains comportements de santé individuels, et les problèmes de santé chroniques qui en découlent comme le tabagisme et l'obésité, sont « contagieux » jusqu'à un certain degré, c'est-à-dire, qu'ils tendent à se « propager » à l'intérieur des réseaux sociauxNote de bas de page 360-362. Si une personne a des liens sociaux avec d'autres qui fument ou qui sont obèses, le risque qu'elle fume ou soit obèse est plus élevéNote de bas de page 360-362. Sachant cela, on pourrait utiliser les médias sociaux notamment pour adapter les programmes et les interventions de santé publique et ainsi cibler des individus plutôt que des réseaux entiers dans l'espoir de provoquer chez une personne un changement qui se diffusera à son entourageNote de bas de page 360.

Éducation et sensibilisation

Amélioration de la littératie en santé

Le secteur de la santé publique utilise des programmes d'éducation et de sensibilisation pour influencer les comportements en matière de santé et diffuser de l'information afin que les Canadiens soient en mesure de mieux gérer et comprendre leur santé et celle des autresNote de bas de page 2. Cependant, pour participer à la gestion de sa santé, il faut un certain degré de littératie en santé, c'est à dire être capable de consulter, de comprendre et de mettre en application de l'information sur la santéNote de bas de page 267. Le Conseil canadien sur l'apprentissage estime que 60 % des Canadiens de 15 ans et plus n'ont pas le degré de littératie en santé nécessaire pour obtenir et comprendre de l'information sur la santé ni pour agir ou prendre des décisions appropriées au sujet de leur santéNote de bas de page 363,Note de bas de page 364.

La littératie en santé est la capacité de trouver, de comprendre, d'évaluer et de communiquer l'information de manière à promouvoir, à maintenir et à améliorer sa santé dans divers milieux au cours de sa vieNote de bas de page 267.

Les technologies peuvent être utilisées de diverses manières en santé publique pour améliorer la connaissance et la compréhension que les Canadiens ont de leur santé. Elles peuvent entre autres contribuer à améliorer la littératie en santé. Un aspect important de la littératie en santé est la capacité à obtenir de l'information de base sur la santé pour prendre des décisions appropriéesNote de bas de page 365. Bien que l'information à elle seule ne soit probablement pas suffisante pour entraîner la modification d'un comportement, elle joue néanmoins un rôle incontournable. Les médias sociaux ont le potentiel d'aider à véhiculer l'information vers la population canadienneNote de bas de page 366.

Internet est une source extrêmement répandue d’information sur la santé en Amérique du NordNote de bas de page 366,Note de bas de page 368. Selon une étude de 2012, les trois quarts des adultes aux États-Unis avaient recherché de l’information sur la santé en ligne durant l’année précédenteNote de bas de page 369. Au Canada, 70 % des utilisateurs d’Internet à la maison avaient recherché de l’information médicale ou sur la santé en ligne en 2009, contre 59 % deux ans plus tôtNote de bas de page 368. Comme en témoignent 200 millions et plus d’utilisateurs mensuels actifs de Twitter et le milliard et plus d’utilisateurs de Facebook à l’échelle mondiale, les médias sociaux sont bien placés pour mettre en contact des millions de Canadiens avec de l’information importante en matière de santé publiqueNote de bas de page 370,Note de bas de page 371.

Les médias sociaux sont des sites Web et applications qui permettent aux utilisateurs de créer et de mettre en commun du contenu, ou de participer à du réseautage socialNote de bas de page 367.

Bien que les médias sociaux soient couramment associés aux jeunes, des recherches aux États-Unis ont révélé que près des deux tiers des utilisateurs d’Internet âgés de 50 à 64 ans et près de la moitié de ceux âgés de 65 ans ou plus avaient utilisé des sites de réseautage social comme Facebook et Twitter en 2013Note de bas de page 372. Il est donc logique que les organismes de santé exploitent ces technologies pour s’adresser à ce publicNote de bas de page 366.

Outre l’étendue de leur bassin d’utilisateurs, les médias sociaux ont d’autres caractéristiques ou aspects qui en font des outils efficaces d’échange d’information sur la santé. Par exemple, il est très facile d’échanger de l’information en temps réelNote de bas de page 373. Les organisations peuvent tirer profit des infrastructures existantes pour réduire leurs coûts d’utilisationNote de bas de page 373. Le caractère multidirectionnel des communications permet de diffuser l’information plus rapidement et plus largement qu’avec les méthodes classiquesNote de bas de page 373.

Cependant, l’accès à l’information n’est qu’un aspect de la littératie en santé; les utilisateurs doivent être en mesure de comprendre et d’évaluer l’information reçue pour prendre des décisions appropriéesNote de bas de page 267. L’information doit donc être adaptée au niveau de lecture et de compréhension des utilisateursNote de bas de page 366. Il est aussi essentiel de comprendre le rôle de la famille, du milieu social, de la culture et de l’éducationNote de bas de page 374,Note de bas de page 375. Ces facteurs influencent la manière dont chaque personne traite l’information sur la santé, perçoit ses problèmes de santé et exprime ses symptômes et ses points de vue quant au traitement à recevoir et à la personne la mieux placée pour l’administrerNote de bas de page 375,Note de bas de page 376.

Le fait d’utiliser exclusivement du texte peut nuire à la littératie en santéNote de bas de page 377. Les fournisseurs d’information sur la santé en ligne devraient envisager l’utilisation de formats médiatiques alternatifs ou complémentaires — par exemple, des photographies, des illustrations, des animations, des vidéos, des séminaires en direct et des jeux interactifs — et leur diffusion dans des milieux d’apprentissage qui permettront aux Canadiens aux prises avec des difficultés de compréhension ou de langage d’assimiler l’information plus facilement (voir l’encadré « T2X : Pour rejoindre les adolescents »)Note de bas de page 374,Note de bas de page 377.

T2X : Pour rejoindre les adolescents

Financé par les Instituts nationaux de la santé des États-Unis, Teen 2 Xtreme (T2X) est un site Web (www.t2x.me) conçu pour les adolescents qui fait appel aux réseaux sociaux pour améliorer la littératie en santéNote de bas de page 378-380.

Le contenu du site Web, qui est destiné uniquement aux adolescents, est rédigé à la fois par des adolescents et par des professionnelsNote de bas de page 378,Note de bas de page 380. Les visiteurs du site Web peuvent en apprendre davantage sur des questions importantes liées à la santé et au mode de vie, notamment sur la nutrition, la santé sexuelle, le tabagisme, le stress et la violenceNote de bas de page 378,Note de bas de page 380. Le site exploite de nombreuses ressources interactives (blogues, vidéos, messages texte, jeux et clavardages) pour diffuser de l'informationNote de bas de page 378,Note de bas de page 379.

Les adolescents peuvent clavarder en tout temps avec des spécialistes de la santé, participer à des réseaux sociaux en ligne axés sur la santé et accéder à des campagnes d'éducation leur permettant de texter des mots clés à un numéro fourni et de recevoir des réponses et du contenu personnalisés sur leurs appareils mobilesNote de bas de page 378. Les campagnes d'éducation en cours sont Talking to Your Doctor, ReThink Your Drink (réduction de la consommation de boissons gazeuses), Pertussis, Meningitis, Stop Bullying et Smoking PreventionNote de bas de page 381. Les membres participants aux campagnes doivent remplir un questionnaire visant à évaluer leurs connaissances avant et après la campagne en question ainsi que l'évolution de leurs intentions par rapport à un comportement de santé donnéNote de bas de page 381. Les résultats obtenus jusqu'à maintenant sont positifs. Par exemple, chez les adolescents ayant participé à la campagne ReThink Your Drink, les évaluations ont fait ressortir des améliorations de 21 % au chapitre des connaissances, de 26 % au chapitre des attitudes et de 19 % au chapitre des intentions en faveur d'un changement vers un comportement positifNote de bas de page 381.

Surveillance mondiale de la santé

Internet et les médias sociaux peuvent non seulement fournir des renseignements importants pour le public, mais aussi être une source de données précieuses pour les professionnels et les organisations de santé publique partout dans le monde. La surveillance mondiale de la santé est en constante évolution, et elle continue de s'ajuster à l'influence d'Internet à l'échelle mondialeNote de bas de page 389. L'information peut circuler librement et rapidement, ce qui permet aux responsables de la santé publique de détecter rapidement les éclosions et d'échanger en peu de temps de l'information avec le publicNote de bas de page 389. De plus, les sources d'information en ligne donnent une perspective différente de celles offertes par les méthodes de déclaration classiques en santéNote de bas de page 389.

La surveillance de la santé publique est la collecte, l'analyse et l'interprétation systématiques et permanentes des données de santé essentielles à la planification, à la mise en œuvre et à l'évaluation des pratiques de santé publique, étroitement complétées par la diffusion de ces données aux parties qui en ont besoin et qui interviennent dans la prévention et la lutteNote de bas de page 388.

La valeur d'Internet et des médias sociaux pour la surveillance repose sur la capacité des nouveaux moyens d'information et de communication électroniques de faire ressortir rapidement les épidémies, les éclosions et les autres changements affectant la santé de la populationNote de bas de page 389-391. Inversement, les responsables de la santé publique peuvent utiliser des données relatives à l'information partagée avec le public pour cibler leurs interventions, éduquer, corriger l'information erronée et apaiser les craintesNote de bas de page 390,Note de bas de page 392. C'est ce que l'OMS a fait durant les jours ayant suivi le tsunami qui a frappé le Japon en 2011Note de bas de page 393. Les médias sociaux ont servi d'outil de communication pour aider l'OMS à gérer l'information cruciale sur la santé qui était diffusée au public à la suite de l'incident (voir l'encadré « Risques associés aux rayonnements de Fukushima : information du public par l'entremise des médias sociaux »)Note de bas de page 393.

Risques associés aux rayonnements de Fukushima : information du public par l'entremise des médias sociaux

L'OMS a utilisé les médias sociaux pour gérer la crise sanitaire mondiale déclenchée par le tsunami japonais de 2011 et par l'urgence nucléaire de Fukushima qui s'en est suivie. Certaines personnes craignant d'être affectées par les rayonnements émis par le réacteur endommagé de la centrale nucléaire de Fukushima à la suite du tsunami ont bu des solutions de nettoyage de plaies dans l'espoir que l'iode s'y trouvant les protégerait. D'autres personnes ont pris des pilules d'iode. L'OMS a été mise au courant de la situation par les médias sociaux trois jours après le tsunami. Elle s'est tournée vers Facebook et Twitter pour prévenir le public qu'il était dangereux de boire des solutions de nettoyage des plaies et qu'il était préférable de consulter un professionnel de la santé plutôt que de prendre des pilules d'iode.

Trois jours plus tard, l'OMS a constaté, grâce aux médias sociaux, que certaines personnes en Chine se constituaient des réserves de sel iodé et que d'autres ingéraient des algues ou des compléments alimentaires à base d'algues après avoir lu des renseignements erronés au sujet de l'iode. Encore une fois, l'OMS a utilisé les médias sociaux pour corriger ces comportements en publiant un micromessage indiquant que ni les algues ni le sel ne contenaient suffisamment d'iode pour conférer une protection contre les irradiations aiguës et que la surconsommation de sel iodé pouvait en fait causer une intoxication. Les communications de l'OMS dans les médias sociaux ont rapidement porté fruit : à peine deux jours plus tard, on apprenait que les consommateurs chinois tentaient de retourner leur sel aux détaillants.

Les médias sociaux ont amélioré la vitesse et la facilité avec laquelle l'OMS a été en mesure d'intervenir face à cette crise sanitaire mondiale, et ils continuent d'être utilisés par l'OMS à des fins d'éducation, de sensibilisation et de clarification de rumeursNote de bas de page 393.

En plus des messages informels affichés par le public dans les médias sociaux et sur le Web, des données secondaires en ligne, par exemple des reportages, des bulletins spécialisés et d'autres renseignements ayant déjà été synthétisés, analysés ou publiés, peuvent être utilisés dans la surveillance de la santé publiqueNote de bas de page 390,Note de bas de page 394. Il existe aussi un certain nombre de systèmes de surveillance par Internet reposant sur une approche sélective orientée vers des sources de données secondaires de qualité préparées par des experts, par exemple le Réseau mondial d'information en santé publique (RMISP), mis sur pied au Canada en 1997, et HealthMap, créé aux États-Unis en 2006Note de bas de page 389,Note de bas de page 390,Note de bas de page 394. Ces systèmes, qui font appel à un processus automatisé de surveillance et d'analyse des sources en ligne, facilitent la détection précoce des menaces pour la santé publique mondiale (voir l'encadré « Réseau mondial d'information en santé publique »)Note de bas de page 389,Note de bas de page 390,Note de bas de page 394-396.

Réseau mondial d'information en santé publique

La notion de surveillance par Internet ne date pas d'hier. Un des premiers systèmes à avoir été conçu à cet effet est le Réseau mondial d'information en santé publique (RMISP), lancé en 1997 dans le cadre du Réseau mondial d'alerte et d'action en cas d'épidémie (GOARN) de l'OMSNote de bas de page 389. Le RMISP est un système électronique d'alerte précoce en santé publique qui a été mis sur pied par l'Agence de la santé publique du Canada pour faciliter la détection des éclosions de maladies d'importance mondiale et des autres menaces pour la santé dans le monde en exploitant les communications virtuelles à l'échelle mondialeNote de bas de page 389,Note de bas de page 390,Note de bas de page 395. Le RMISP vise à diffuser des alertes rapides pour aider à contrôler les éclosions, la propagation de maladies infectieuses, la contamination des aliments et de l'eau, le bioterrorisme, les catastrophes naturelles et l'exposition à des agents chimiques et à des matières nucléairesNote de bas de page 396.

Cette initiative mondiale est constituée d'un système de surveillance par Internet qui vise à analyser des renseignements de source ouverte comme les fils de presse, les groupes de discussion et les sites Web, en neuf langues, et à colliger les rapports pertinentsNote de bas de page 395,Note de bas de page 397. Ces rapports sont examinés par un groupe pluridisciplinaire d'experts, qui utilisent leurs habiletés d'interprétation et d'analyse pour cerner et signaler aux membres du RMISP les événements pouvant avoir des répercussions importantes sur la santé publiqueNote de bas de page 397. Les méthodes de déclaration de pointe du RMISP ont été grandement mises à contribution durant les premiers stades de l'épidémie de SRAS en 2003Note de bas de page 389.

Surveillance syndromique

Comme son nom l’indique, la surveillance syndromique vise à suivre les symptômes associés à un syndrome donné, par exemple le syndrome grippal ou une maladie respiratoire aiguë, plutôt qu’à utiliser des données sur les cas de maladie confirmés en laboratoireNote de bas de page 398-400. Auparavant, cette surveillance reposait sur les cas déclarés par des sources officielles comme les services des urgences et les fournisseurs de soins primairesNote de bas de page 398,Note de bas de page 401. Cependant, aujourd’hui, le grand public peut contribuer directement à ces données par l’entremise des réseaux sociauxNote de bas de page 399,Note de bas de page 402. Lorsqu’on parle de ses symptômes, de ses maladies et de son état de santé avec d’autres sur des forums ou des blogues, on fournit de l’information supplémentaire pour ces systèmes de surveillanceNote de bas de page 399,Note de bas de page 400.

La surveillance de la grippe a ainsi bénéficié de l’utilisation de la surveillance syndromique fondée sur les médias sociaux. Bien que des tests diagnostiques puissent être utilisés pour confirmer des cas de grippe individuels, on ne peut au mieux qu’estimer la prévalence de la grippe au sein de la population à un moment donnéNote de bas de page 402. Beaucoup de ces estimations dépendent de la surveillance syndromique pour la détection des symptômes liés au syndrome grippal. Cependant, comme les personnes aux prises avec des symptômes ne se rendent pas toutes à une salle d’urgence ou dans un cabinet de médecins, une partie des données ne sont pas prises en compte par les méthodes classiquesNote de bas de page 401. De plus, les systèmes classiques font appel à un nombre limité de sites sentinelles pour la déclaration, et les retards sont fréquentsNote de bas de page 401. La saisie de données liées au syndrome grippal générées par les utilisateurs dans Internet peut donner un portrait en temps réel plus complet des tendances et des cas liés à la grippeNote de bas de page 401-403.

Google a appliqué ce concept pour mettre au point Google Suivi de la grippe (Google Flu Trends [GFT])Note de bas de page 403,Note de bas de page 404. Le service GFT est fondé sur l’idée que les personnes atteintes du syndrome grippal feront des recherches sur leurs symptômes qui les aideront à diagnostiquer elles-mêmes leur état. GFT suit les recherches effectuées à l’aide de mots-clés et de phrases liés au syndrome grippal. Il a été établi que les estimations de l’activité grippale de GFT présentent une forte corrélation avec les données déclarées par les organisations de santé publique partout dans le monde (voir la figure 5)Note de bas de page 403,Note de bas de page 404.

Figure 5 Activité grippale et estimations de Google Suivi de la grippe au Canada, de la semaine du 28 septembre 2003 à la semaine du 30 mars 2014Footnote 405-408

Équivalent textuel - Figure 5

La figure présente une comparaison entre les estimations historiques de la grippe fondées sur les requêtes dans Google pour le Canada et les données officielles de surveillance du syndrome grippal recueillies par la Surveillance de l’influenza.

* Cas de syndrome grippal pour 1 000 consultations.
† Estimations fondées sur les données de recherche de Google.

Malgré tous les avantages qu'ils présentent, les systèmes fondés sur le Web restent cependant moins précis que les systèmes classiques et entraînent plus souvent des estimations erronéesNote de bas de page 409. En 2009, GFT a grandement sous-estimé la prévalence du syndrome grippal au début de la pandémie de grippe H1N1 aux États-UnisNote de bas de page 410. Bien que son algorithme ait été modifié par la suite, il a aussi largement surestimé les pics du taux de grippe du début de 2013 aux États-UnisNote de bas de page 409. Malgré leurs limites, les systèmes tels que GFT peuvent fournir des renseignements utiles. Ils ne devraient néanmoins pas remplacer les systèmes de surveillance et de déclaration classiques, mais plutôt être utilisés en complément. Des recherches ont montré que la combinaison des données de GFT et des CDC aux états Unis avaient donné de meilleures estimations que celles fondées sur un seul de ces deux systèmesNote de bas de page 409.

Comme les recherches menées sur Internet ne constituent qu'une mesure indirecte de l'activité grippale, elles ne peuvent pas produire d'autres données liées à la grippe, par exemple l'utilisation des soins de santé ou le spectre clinique des manifestationsNote de bas de page 401. Pour recueillir des données de ce type, on peut demander aux personnes de remplir un questionnaire Web dans lequel elles doivent indiquer leurs symptômes exacts et leur utilisation des soins de santé au fil du tempsNote de bas de page 401. Des systèmes de cohortes recrutées par Internet ont ainsi été mis en œuvre dans plusieurs pays européens, notamment la Belgique et les Pays-Bas (sous le nom « Der Grote Griepmeting » - la grande mesure de la grippe), le Portugal (« Gripenet ») et l'Italie (« Influweb »)Note de bas de page 401. Ces systèmes, dont les résultats correspondent à ceux obtenus avec les méthodes de surveillance classiques, pourraient permettre de détecter les hausses de l'activité grippale plus rapidementNote de bas de page 401. Ils peuvent être utilisés en complément des systèmes classiques pour générer des renseignements supplémentairesNote de bas de page 401.

Les éclosions de maladies infectieuses et leurs tendances ne sont pas les seuls éléments d'information disponibles grâce à Internet et aux médias sociaux. Les recherches, les discussions et les messages en ligne fournissent également de l'information utile sur les grandes questions entourant les maladies chroniques, notamment les maladies mentalesNote de bas de page 411,Note de bas de page 412. Par exemple, l'exploration des médias sociaux peut faire ressortir des foyers de mauvaise santé mentale ou de maladie mentale dans les collectivités et ainsi permettre au service de santé responsable de mettre au point des stratégies d'intervention précoceNote de bas de page 412. Des chercheurs de Taïwan ont observé que la relation entre le suicide et les ventes de loteries était un indicateur indirect du sentiment de désespoir sur le plan socialNote de bas de page 413. Une étude sud-coréenne a vérifié l'hypothèse voulant que les données des médias sociaux, comme le contenu des blogues, constituent des sources plus prometteuses d'information sur l'humeur publique que les activités telles que les ventes de loteries. L'étude, qui a révélé une relation significative entre les données des médias sociaux et le taux de suicide national, a abouti à un modèle prédictif qui pourrait potentiellement être utilisé pour mettre au point de nouveaux modèles de prévision et de prévention du suicideNote de bas de page 414.

Poursuivre nos efforts

Cette section n'a abordé qu'une fraction des nombreuses relations entre les technologies et la santé publique. Par exemple, les technologies pourraient devenir un problème de santé publique en soi, comme dans le cas des messages texte au volant, des effets des médias sociaux sur la santé mentale et de la transformation des interactions entre les jeunes par les médias sociaux (p. ex. intimidation), et il faudra se pencher sur cette question à mesure que les technologies prendront plus de place dans la vie quotidienne des Canadiens. Cette section n'a pas non plus traité des questions éthiques, juridiques ou de celles liées à la vie privée qui sont soulevées par l'utilisation des médias sociaux à titre de sources de données. Ces préoccupations légitimes doivent être mises de l'avant lors de toute planification ou discussion à ce sujet.

Les manières dont la santé publique et les technologies peuvent être combinées sont infinies. Bien qu'on ne sache pas encore le rôle qu'occuperont les technologies dans la santé publique, les Canadiens peuvent d'ores et déjà prendre conscience de la situation actuelle et tenter de planifier et d'orienter cette relation entre technologie et santé publique.

Le domaine de la santé publique peut :

  • appuyer la poursuite des recherches sur les nouvelles technologies et utiliser les technologies existantes comme outils de santé publique;
  • évaluer l’efficacité des outils pour éviter que l’on n’adopte des technologies en présumant qu’elles sont toutes avantageuses ou intéressantes;
  • s’attaquer à toute difficulté rencontrée par les utilisateurs ou les destinataires, par exemple sur le plan de la langue, de la culture, de la littératie ou de leur localisation, pour éviter que la mise en œuvre des outils technologiques n’augmente les inégalités de santé;
  • veiller à ce que la mise en œuvre des technologies dans les programmes et les politiques soit souple, ouverte et adaptable aux nouveaux développements et à l’évolution rapide des technologies.

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