Programme intégré canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (PICRA) : Au sujet du PICRA

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Le Programme intégré canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (PICRA) est un programme national de surveillance intégrée qui est coordonné par le Centre des maladies infectieuses d'origine alimentaire, environnementale et zoonotique et le Laboratoire national de microbiologie de l'Agence de la santé publique du Canada en collaboration avec des partenaires fédéraux, provinciaux et des partenaires de l'industrie provenant du secteur privé. Le PICRA recueille, analyse et communique les tendances de l'utilisation des antimicrobiens et de la résistance aux antimicrobiens pour certaines bactéries provenant des humains, des animaux et de la viande vendue au détail à travers le Canada. Les bactéries qui font l'objet de la surveillance sont connues sous le nom de bactéries entériques (elles peuvent être trouvées dans les intestins des personnes et des animaux) et peuvent être transmises entre les animaux et les personnes. Les informations obtenues par le PICRA appuient les mesures visant à contenir l'émergence et la propagation de bactéries résistantes parmi les animaux, les aliments et les personnes, dans le but de prolonger l'efficacité des antimicrobiens.

Le programme repose sur plusieurs composantes de surveillance représentatives et méthodologiquement unifiées qui peuvent être reliées pour examiner la relation entre les antimicrobiens utilisés chez les animaux destinés à l'alimentation et les humains, ainsi que les impacts relatifs sur la santé. Ces informations soutiennent : (i) la création de politiques fondées sur des données probantes pour contrôler l'utilisation des antimicrobiens dans les hôpitaux, dans la communauté et les milieux agricoles, et ainsi prolonger l'efficacité de ces médicaments, et (ii) l'identification de mesures appropriées pour contenir l'émergence et la propagation de bactéries résistantes entre les animaux, les aliments et les humains au Canada.

Le PICRA communique chaque année de nouvelles données de surveillance par le biais d'activités et de produits de communication ciblés tels que des présentations lors de la réunion annuelle des intervenants, des visualisations de données , des rapports de surveillance et des publications scientifiques.

Objectifs du programme

Les 20 ans du PICRA et au-delà

EN 2022, le PICRA a célébré ses 20 ans en tant que programme. Lorsque le PICRA a débuté en 2002, après des années de recherche, il a commencé avec trois composantes de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (RAM), la surveillance de l'utilisation des antimicrobiens (UAM) chez les humains et plusieurs projets de recherche ciblés. Vingt ans plus tard, le PICRA est devenu une grande équipe multidisciplinaire dotée de multiples composantes de surveillance de la RAM et de l'UAM et a étendu son engagement à plus de 900 intervenants, contributeurs et collaborateurs. Les intervenants du PICRA utilisent les données du PICRA pour éclairer les initiatives menées par l'industrie et pour suivre de près les activités de bonne gestion des antimicrobiens. Depuis 2002, les activités du PICRA font une différence dans la lutte contre la RAM!

Au-delà de 2022, le PICRA envisage d'élargir le programme en y ajoutant de nouvelles composantes de surveillance et l'application du séquençage du génome entier, ainsi que l'innovation et l'optimisation des moyens de communications tels que des visualisations de données interactives supplémentaires.

La résistance aux antimicrobiens constitue un problème de santé publique mondial urgent et menace la santé humaine et animale. Depuis le lancement du programme, l'objectif du PICRA est de travailler à la préservation d'antimicrobiens efficaces pour les humains et les animaux grâce à la surveillance des tendances en matière d'UAM et de RAM. L'une des clés du succès du PICRA depuis 2002 réside dans les relations solides établies entre le PICRA et ses intervenants et collaborateurs. Leurs contributions au PICRA sont inestimables.

Pour en savoir plus sur les 20 ans du PICRA et au-delà, veuillez consulter les infographies suivantes :

Activités de surveillance

Le PICRA suit de près les tendances de l'utilisation des antimicrobiens (UAM) et de la résistance aux antimicrobiens (RAM) chez certaines espèces bactériennes d'origine humaines, animales et alimentaires à travers le Canada (figure 1).

Résistance aux antimicrobiens : surveillance à l'échelle humaine, animale et alimentaire

La surveillance du PICRA de la population humaine comprend des activités de surveillance passive des cas humains de Salmonella et de Campylobacter. Les cas humains de Salmonella et de Campylobacter font l'objet d'une déclaration obligatoire à l'échelle nationale. Les échantillons sont prélevés lors d'une visite médicale et les isolats sont soumis par les laboratoires publics provinciaux au Laboratoire national de microbiologie (LNM) de l'Agence de la santé publique du Canada pour les tests de résistance aux antimicrobiens. Le PICRA utilise des échantillons prélevés par Réseau aliments Canada pour la surveillance des cas humains de Campylobacter avec des tests de résistance aux antimicrobiens effectués au LNM.

La surveillance du PICRA dans les populations animales et les aliments comprend des activités de surveillance active et passive. La surveillance active comprend des échantillons qui proviennent de bovins de boucherie, de bovins laitiers, de porcs, de poulets et de dindons en santé et ce, tout au long de la chaîne agroalimentaire (ferme, abattoir et vente au détail) pour Salmonella, E. coli et Campylobacter. La surveillance passive comprend des informations sur les isolats de Salmonella soumis aux laboratoires provinciaux de santé animale ou autres laboratoires (laboratoire universitaire ou privé) provenant d'animaux malades (principalement des bovins de boucherie, des bovins laitiers, des porcs, des poulets, des dindons et des chevaux). L'isolement bactérien (composantes de surveillance active) et les tests de RAM sont effectués au LNM ou dans d'autres laboratoires (laboratoire universitaire ou privé).

Données sur l'utilisation et les ventes d'antimicrobiens : animaux et cultures

Depuis 2017, les règlements de Santé Canada exigent que les fabricants, les importateurs et les préparateurs déclarent les ventes annuelles d'antimicrobiens importants sur le plan médical et destinés à être utilisés chez les animaux. Pour répondre à cette exigence, l'Agence de la santé publique du Canada et Santé Canada ont conçu et développé l'outil de déclaration en ligne, le système de Rapports sur les ventes de médicaments vétérinaires antimicrobiens (RVMVA). Le système RVMVA recueille des données sur les volumes d'antimicrobiens et les quantités vendues ou préparées par espèce animale et par province ou territoire. Avant 2019, l'Institut canadien de la santé animale (ICSA) fournissait volontairement au PICRA des données sur les antimicrobiens distribués pour la vente et destinés à être utilisés chez les animaux.

Les données concernant les antimicrobiens destinés à être utilisés comme pesticides sur les cultures sont recueillies par l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada et sont fournies au PICRA.

Dans le cadre du règlement sur les activités d'aquaculture, en vertu de la Loi sur les pêches, Pêches et Océans Canada oblige les propriétaires et les exploitants de l'industrie soumettent des rapports sur l'utilisation de médicaments et de pesticides, y compris les antimicrobiens. Les quantités d'antimicrobiens sont disponibles sous forme de données ouvertes sur la page intitulée Données nationales sur l'information publique en aquaculture.

Le PICRA recueille des données sur l'utilisation des antimicrobiens à la ferme au moyen de questionnaires administrés sur une base volontaire pour les fermes sentinelles de poulets de chair, de porcs en croissance-finition et de dindons. Les questionnaires sont remplis par le vétérinaire ou le personnel désigné et sont soumis au PICRA pour analyse.

Analyse et intégration des données

L'analyse et l'intégration des données par le PICRA comprennent l'évaluation et l'interprétation 1) des tendances de l'UAM et de la RAM; 2) des tendances de la RAM parmi les espèces bactériennes, parmi les populations animales et au sein de chaque population, en les comparant avec la RAM d'origine humaine; 3) des liens potentiels entre l'UAM et la RAM; et 4) la détection de nouvelles résistances, en mettant l'accent sur les antimicrobiens d'importance critique.

Engagement et rapports

L'engagement des intervenants et la communication des résultats de la surveillance se font par le biais de diverses activités, de produits de communication et de visualisations interactives.

Figure 1. Composantes de surveillance intégrée du PICRA
Figure 1. La version textuelle suit.
Figure 1 - Équivalent textuel

Le PICRA réunit des données sur la résistance aux antimicrobiens et l'utilisation des antimicrobiens provenant de diverses activités chez les humains, les animaux et les cultures.

Le PICRA exerce des activités de surveillance passive et active chez les humains et les animaux (y compris les bovins de boucherie, les bovins laitiers, les porcs, les poulets, les dindons et les chevaux). Les données de surveillance de la résistance humaine aux antimicrobiens sont obtenues à partir de cas humains d'infection à Salmonella et Campylobacter. Les données de surveillance de la résistance aux antimicrobiens chez les animaux comprennent des données provenant d'animaux d'élevage en santé échantillonnés à la ferme et à l'abattoir, ainsi que des données provenant de viandes vendues au détail. Le PICRA mène également des activités de surveillance de l'utilisation des antimicrobiens à la ferme dans les fermes sentinelles, et publie des données sur les ventes et la distribution d'antimicrobiens à partir de plusieurs sources de données. Les analystes et les épidémiologistes du PICRA analysent et intègrent les données sur la résistance aux antimicrobiens et l'utilisation des antimicrobiens. L'engagement des intervenants et la communication des résultats de la surveillance se font par le biais de diverses activités, de produits de communication et de visualisations interactives.

Notes :

1 Centre des maladies infectieuses d'origine alimentaire, environnementale et zoonotique (CMIOAEZ), Direction générale des programmes sur les maladies infectieuses et de la vaccination (DGPMIV), Agence de la santé publique du Canada (ASPC)

2 Division Une Santé et Division des maladies entériques, Direction générale du Laboratoire national de microbiologie, ASPC

3 Laboratoire universitaire ou laboratoire privé

4 Système canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (SCSRA), ASPC. Source des données : IQVIA

5 Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire, Santé Canada

6 Rapports sur les ventes de médicaments vétérinaires antimicrobiens (RVMVA), Direction des médicaments vétérinaires, Santé Canada et le CMIOAEZ, ASPC

7 Pêches et océans Canada

8 Réseau aliments Canada, CMIOAEZ, DGPMIV, ASPC

9 Engagement et rapports du PICRA y compris : webinaires annuels des parties prenantes, rapports sur les résultats intégrés, visualisations de données, rapports techniques de surveillance à la ferme (y compris les données sur la santé et la biosécurité), fiches d'information, infographies, publications dans des revues, rapports sur les points saillants des ventes d'antimicrobiens vétérinaires et rapports du SCSRA.

Résistance aux antimicrobiens

La résistance aux antimicrobiens (également connue sous le nom de résistance aux antibiotiques) est un problème urgent de santé publique mondiale et menace la santé humaine et animale. Les antimicrobiens sont des médicaments utilisés pour traiter les infections bactériennes. La résistance aux antimicrobiens se produit lorsque les bactéries deviennent résistantes à ces médicaments et que ces derniers ne sont plus efficaces pour traiter ces infections, ce qui peut entraîner des infections résistantes aux antimicrobiens potentiellement mortelles ou mortelles. La résistance aux antimicrobiens menace également les soins de santé modernes. Les antimicrobiens sont des médicaments importants pour la prévention et le traitement des infections à la suite d'interventions chirurgicales telles que les arthroplasties et les interventions cardiaques, ou pendant les traitements tels que les thérapies anticancéreuses. La résistance aux antimicrobiens peut conduire à des situations où ces procédures ou traitements et d'autres ne peuvent pas être effectués.

Bien que les antimicrobiens soient des médicaments qui sauvent des vies, toute utilisation d'antimicrobiens peut entraîner une résistance aux antimicrobiens. L'utilisation d'antimicrobiens est largement considérée comme un contributeur majeur au développement de la résistance aux antimicrobiens. Cependant, l'épidémiologie ou les causes de la résistance aux antimicrobiens sont complexes impliquant de nombreux hôtes (animaux, humains), l'environnement et de nombreuses voies de transmission directes et indirectes (voir figure 2).

Le PICRA travaille à la préservation d'antimicrobiens efficaces pour les humains et les animaux en surveillant les tendances de l'utilisation des antimicrobiens et de la résistance aux antimicrobiens.

Figure 2. Épidémiologie de la résistance aux antimicrobiensa

Épidémiologie de la résistance aux antimicrobiens
Figure 2 – Équivalent textuel

L'épidémiologie de la résistance aux antimicrobiens est complexe et implique de nombreux hôtes et milieux où la résistance aux antimicrobiens peut émerger, persister ou être transmise (directement et indirectement). Étant donné que l'utilisation d'antimicrobiens est un facteur qui contribue principalement à l'apparition de la résistance aux antimicrobiens, il est important de comprendre son impact sur l'émergence, la persistance et la transmission de la résistance aux antimicrobiens.

Les hôtes ou les milieux où il y a une utilisation ou une exposition aux antimicrobiens :

  • Humains (hospitalisés, communauté urbaine et rurale, centres de soins de longue durée, voyageurs)
  • Animaux de production (bovins, volailles, moutons, porcs, veaux de boucherie et autres animaux d'élevage)
  • Animaux de compagnie (par exemple : chiens, chats, chevaux, poissons et autres)
  • Aquaculture (par exemple : saumon et autres poissons, crustacés)
  • Production végétale, grandes cultures, fruits
  • Produits antibactériens à usage industriel et domestique
  • Producteurs d'éthanol

Les hôtes ou les milieux où la résistance aux antimicrobiens peut émerger, persister ou se transmettre :

  • Humains (hospitalisés, communauté urbaine et rurale, centres de soins de longue durée, voyageurs)
  • Animaux de production (bovins, volailles, moutons, porcs, veaux de boucherie et autres animaux d'élevage)
  • Animaux de compagnie
  • Aquaculture
  • Production végétale, grandes cultures, fruits
  • Effluents de ferme et épandage de fumier
  • Aliments pour animaux, équarrissage, animaux morts, les rejets, abattoirs commerciaux/usines de transformation, viande au détail, ainsi que la manipulation, la préparation et la consommation d'aliments (y compris les aliments pour animaux et les produits carnés importés)
  • Eau potable, rivières et ruisseaux, océans et lacs, baignade
  • Enfouissement, sol, faune et eaux usées

a Cette figure comporte des éléments représentant 1) des hôtes ou des milieux où la résistance aux antimicrobiens peut émerger, persister et/ou être transmise (tous les cercles, rectangles, carrés ou ovales de couleur solide); 2) voies de transmission de la résistance aux antimicrobiens, y compris le sens de transmission (flèches); 3) modes de transmission (carrés sans couleur); et 4) les paramètres d'utilisation ou d'exposition aux antimicrobiens (cercles ou ovales de couleurs solides).

Adaptée par Linton AH (1977)

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Pour obtenir des informations supplémentaire, veuillez nous contacter par courriel : cipars-picra@phac-aspc.gc.ca

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