Actualités en bref pour maladies infectieuses - le 1 février 2013

 

Relevé des maladies transmissibles au Canada
RMTC Hebdomadaire

Le Campylobacter a recours à la « navigation par satellite » pour trouver de la nourriture

Lorsque notre ventre gargouille, notre corps essaie de nous dire qu'il est l'heure de manger. De la même manière, les bactéries ont besoin de savoir quand elles doivent se nourrir. Des chercheurs de l'Institute of Food Research du Norwich Research Park ont découvert comment le pathogène bactérien d'origine alimentaire Campylobacter jejuni peut modifier son comportement natatoire pour trouver un emplacement qui renferme plus de nourriture. Le Campylobacter est la cause la plus commune de maladie bactérienne d'origine alimentaire au Royaume-Uni, le nombre de cas s'élevant à plus de 371 000 par année. Lorsque les gens deviennent infectés, la bactérie doit atteindre les cellules de la muqueuse intestinale, à partir de la source de contamination, le plus souvent de la volaille insuffisamment cuite, en passant à travers d'épaisses couches de mucus. En ces différents endroits, le Campylobacter doit trouver assez de nourriture pour assurer sa subsistance ainsi qu'un environnement propice à la respiration, processus de production d'énergie. À l'aide d'une épreuve biologique nouvellement mise au point, les chercheurs ont découvert que le Campylobacter fait la part entre les orientations données par deux systèmes différents pour rechercher des endroits plus riches en nutriments ou pour repérer les endroits où la respiration se fait le plus efficacement. On a employé des outils génétiques pour montrer que le système dirigeant le mouvement natatoire vers la nourriture l'emporte sur l'autre système, ce qui laisse entendre que le « désir de se nourrir » est la principale préoccupation du Campylobacter. Contrairement à d'autres microbes qui induisent des intoxications alimentaires, tels que E. coli ou salmonella, le Campylobacter est pourvu d'un éventail de systèmes capables de détecter différents produits chimiques dans l'environnement et de modifier le comportement natatoire en conséquence : la « navigation par satellite » du monde bactériel. Le Dr Mark Reuter, l'auteur principal, déclare : « Nous savons que le Campylobacter sait nager, ce qui contribue grandement à son caractère pathogène, mais la nage sans but est inefficace. Les microbes doivent savoir où ils veulent aller. » Le fait de découvrir comment ces « systèmes de navigation satellite » aident les microbes à se rendre vers le foyer d'infection pourrait contribuer à prévenir des maladies futures et s'avérer pertinent pour d'autres pathogènes intestinaux et d'origine alimentaire.

Source : Medical News Today, 31 janvier 2013 (disponible en anglais seulement)

La malaria en Laconie (Grèce), d'hier à aujourd'hui : un problème qui date de 2 500 ans

Contexte
La malaria représente toujours une menace active dans de nombreuses parties du monde. En Grèce, quelque part dans la région de la Laconie, on enregistrait déjà des épidémies de malaria au 5e siècle avant J.-C. Une éclosion locale de malaria a été rapportée à l'été et à l'automne de 2011.

Méthode
Une étude de recherche comparative s'appuyant sur des sources historiques et modernes a été réalisée dans le but d'explorer les éclosions de malaria ayant lieu dans la région de la Laconie en Grèce.

Résultats
L'étude à révélé que la zone centrale (Elos et Skala), la saison de pointe (début de l'automne), les espèces de Plasmodium (P. vivax), le moustique vecteur (Anopheles sacharovi) et les facteurs de risque (les terres humides et les mouvements de population) sont plus ou moins restés les mêmes au cours de cette période de 2 500 ans en Laconie.

Conclusions
Des caractéristiques régionales uniques entretiennent un schéma apparemment récurrent de flambées de malaria dans cette région de la Grèce. Cette étude, qui se base sur une recherche efficace et peu coûteuse, livre un message de santé publique clair. Les autorités grecques responsables de la politique en matière de santé pourraient s'appuyer sur ces constatations pour parvenir à l'éradication souhaitée.

Source : International Journal of Infectious Diseases, volume 17, no 1, p. e8­e11, janvier 2013

Détails de la page

Date de modification :