ARCHIVÉ - Actualités en bref pour maladies infectieuses - le 2 décembre 2011

 

Relevé des maladies transmissibles au Canada
RMTC Hebdomadaire

Infection à Cryptococcus gattii aux États-Unis : aspects cliniques de cette infection qui présente un pathogène émergent

Contexte. Cryptococcus gattii (Cg) a provoqué des infections croissantes dans le Pacific Northwest (PNW) des États-Unis depuis 2004. Notre objectif est de décrire cette éclosion et de comparer les aspects cliniques de l’infection aux États-Unis parmi les patients infectés par différents génotypes de Cg.

Méthodes. Depuis 2005, les départements de la santé des États de PNW ont mené une surveillance passive rétrospective et prospective des infections à Cg, y compris des entrevues avec les patients et l’examen de leur dossier médical; des isolats cliniques ont été génotypés dans les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) aux États-Unis. Nous avons examiné la fréquence des symptômes et les conditions sous-jacentes chez les patients aux États-Unis atteints de l’infection à Cg et avons modélisé les facteurs associés aux décès.

Résultats. Du 1er décembre 2004 au mois de juillet 2011, 96 infections à Cg ont été signalées aux CDC. Quatre-vingt-trois de ces cas d’infection étaient des patients hospitalisés ou des voyageurs dans le PNW, 78 d’entre eux avaient contracté une infection qui présentait les génotypes VGIIa, VGIIb, ou VGIIc (souches à l’origine de l’éclosion). Dix-huit patients dans les régions du PNW et à l’extérieur de ces dernières présentaient d’autres infections Cg de type moléculaire (souches qui ne sont pas à l’origine de l’éclosion). Les patients présentant des infections dont la souche est à l’origine de l’éclosion étaient plus susceptibles que ceux atteints des infections dont la souche n’est pas à l’origine de l’éclosion d’avoir une maladie préexistante (86 % en comparaison à 31 %, respectivement; p < 0,0001) et des symptômes respiratoires (75 % en comparaison à 36 %, respectivement; p = 0,03) et moins susceptibles de manifester des symptômes observés au niveau du système nerveux central (SNC) (37 % en comparaison à 90 %, respectivement; p = 0,008). Des maladies préexistantes ont été associées à un risque de pneumonie croissant et à une diminution du risque de méningite et des symptômes observés au niveau du SNC. Dix-neuf (33 %) des 57 patients sont décédés. L’utilisation de stéroïdes oraux l’année dernière a augmenté l’incidence de décès selon une analyse multivariable (p = 0,05).

Conclusions. Il se peut que des différences cliniques existent entre les souches à l’origine de l’éclosion (VGIIa, VGIIb, and VGIIc) et les souches qui ne sont pas à l’origine de l’éclosion des infections à Cg aux États-Unis. Les cliniciens devraient établir un seuil bas pour tester Cg, en particulier parmi les patients qui ont récemment voyagé à PNW.

Source : Clinical Infectious Diseases, (2011) 53 (12); 1188-1195 (en anglais seulement)

Diagnostic en laboratoire de la syphilis : une enquête visant à examiner la batterie de tests utilisés au Canada

Le diagnostic en laboratoire de la syphilis a fait l’objet de changements de taille au cours de la dernière décennie avec l’introduction des immunoassais et des antigènes recombinants de Treponema pallidum en tant qu’outils de dépistage de l’infection syphilitique. Afin de s’adapter à cette évolution des pratiques en laboratoire, un groupe de travail en laboratoire sur la syphilis à l’échelle nationale a été établi et est composé de membres de l’Agence de la santé publique du Canada, de laboratoires provinciaux de santé publique à travers le pays ainsi que de chercheurs, cliniciens et épidémiologistes dans le domaine des infections transmissibles sexuellement. Ce groupe de travail a pour objectif d’examiner la manière dont l’utilisation des immunoessais les plus récents aura une incidence sur le diagnostic et la surveillance de la syphilis ainsi que sur la gestion de la maladie. Afin de fournir un plan préliminaire pour ce travail, une enquête a été menée à l’automne 2009 en vue de déterminer les pratiques de laboratoire actuelles pour le diagnostic de la syphilis au Canada. Les tests les plus fréquemment utilisés étaient le test rapide de la réagine plasmatique, l’essai munoenzymatique, le test d’agglutination passive de T pallidum, les tests au Laboratoire de recherche sur les maladies vénériennes, le test d’immunofluorescence absorbée, le dosage immunoenzymatique en ligne et la réaction en chaîne de la polymérase avec des pourcentages respectifs de 92 %, 36 %, 32 %, 20 %, 12 %, 12 % et 12 % selon les laboratoires répondants qui ont déclaré avoir recours à ces méthodes. L’objectif premier de ce groupe de travail consistera à mettre à jour les lignes directrices du laboratoire en ce qui concerne le diagnostic de la syphilis, et d’établir les priorités en matière de recherche et de surveillance de la syphilis au Canada.

Source : The Canadian Journal of Infectious Diseases and Medical Microbiology, Autumn 2011, Volume 22, Issue 3:83-87 (en anglais seulement)

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