Évaluation de la fonction de surveillance au sein de l'Agence de la santé publique du Canada

Préparé par :
La Direction de l'évaluation
Agence de la santé publique du Canada et Santé Canada
14 janvier 2012

Table des matières

Sommaire

Le présent rapport contient les résultats d'une évaluation de la fonction de surveillance de l'Agence de la santé publique du Canada. Cette évaluation, qui porte sur la période qui s'étend de 2006‑2007 à 2011‑2012, a été menée par la Direction de l'évaluation de l'Agence de la santé publique du Canada et de Santé Canada.

Portée, objet et méthode de l'évaluation

L'objet initial de l'évaluation était la pertinence de la fonction de surveillance de l'Agence de la santé publique du Canada. Pendant que l'évaluation était en cours, on a élargi sa portée de manière à ce qu'elle englobe quelques éléments liés au rendement; les progrès réalisés par l'Agence de la santé publique en ce qui a trait à la réalisation des objectifs et à l'atteinte des résultats du Plan stratégique de surveillanceNote de bas de page 1de 2007 ont été utilisés en tant que mesure substitutive du rendement. L'évaluation a également porté sur les perspectives d'accroissement de l'efficience de la fonction de surveillance de l'Agence de la santé publique. Au moment d'évaluer le rendement de la fonction de surveillance, on a pris en considération la nature évolutive de la fonction et les récentes initiatives de transformation dont elle a fait l'objet.

La pertinence et le rendement des systèmes et des programmes de surveillance pris isolément n'ont pas été examinés dans le cadre de l'évaluation.

La haute direction a exigé que la présente évaluation soutienne la prise de décisions en ce qui a trait à l'initiative menée par l'Agence de la santé publique en vue de transformer la fonction de surveillance de la santé publique et à l'élaboration du nouveau plan stratégique de surveillanceNote de bas de page 2 pour la période de 2013‑2016. Elle a également exigé que les renseignements découlant de l'évaluation donnent suite aux documents suivants :

  • la Politique sur l'évaluationNote de bas de page 3 du Secrétariat du Conseil du Trésor de 2009, qui exige que toutes les dépenses de programmes directes sur une période de cinq ans soient visées par une évaluation exhaustive;
  • le Rapport de la vérificatrice générale du Canada de mai 2008Note de bas de page 4, qui comprend un examen de la surveillance des maladies infectieuses et qui recommande que l'Agence évalue périodiquement ses systèmes de surveillance.

Au cours de la période d'évaluation, l'Agence de la santé publique a fait l'objet d'un certain nombre de changements ayant une incidence sur quelques activités de surveillance, quelques structures de gouvernance et certaines affectations de ressources. Par conséquent, l'évaluation planifiée et menée a été une évaluation en cours d'exécution, à savoir une évaluation qui s'adapte aux réalités d'une dynamique non linéaire complexe plutôt que de tenter de plaquer un ordre et une certitude sur une réalité désordonnée et incertaineNote de bas de page 5. L'aspect évolutif de l'évaluation a contribué activement à façonner l'initiative de surveillance en cours.

Des renseignements de multiples sources ont été utilisés. Parmi ces sources, mentionnons les suivantes :

  • un examen de la documentation;
  • un examen des pratiques de surveillance en vigueur en Angleterre, aux États‑Unis, en Australie, en Suède et dans l'Union européenne;
  • des examens de dossiers et de documents administratifs;
  • des entrevues menées auprès d'informateurs clés de l'Agence de la santé publique et d'intervenants externes;
  • un sondage mené auprès des membres du personnel de l'Agence de la santé publique œuvrant dans le secteur de la surveillance.

La fonction de surveillance de l'Agence de la santé publique

La surveillance de la santé publique est l'une des six fonctions fondamentales liées à la santé publique. Elle comporte les éléments suivants :

  • le suivi et la prévision de tout événement ou déterminant relatif à la santé par la collecte continuelle de données;
  • l'intégration, l'analyse et l'interprétation des données aux fins de l'élaboration de produits de surveillance;
  • la diffusion de ces produits à l'intention de ceux qui ont besoin d'obtenir des renseignements afin de prendre les mesures nécessaires.

Les provinces et les territoires sont des partenaires et des collaborateurs importants de l'Agence de la santé publique puisqu'ils lui fournissent des données liées à la surveillance en raison des responsabilités qui leur incombent en matière de services de santé, et vu qu'ils sont responsables de nombreuses collectes de données administratives et cliniques liées à la santé (p. ex. en ce qui concerne les hospitalisations, les résultats d'essais en laboratoire et les ordonnances de médicaments). Par conséquent, l'Agence de la santé publique travaille en étroite collaboration avec les provinces et les territoires pour assurer la coordination de la stratégie pancanadienne en matière de surveillance de la santé publique.

L'évaluation traite du résultat stratégique de l'Agence de la santé publique (promotion de la santé, réduction des disparités en matière de santé et prévention et atténuation des maladies et des blessures), de l'Architecture d'alignement des programmes et de la structure de gouvernance de la surveillance qui étaient en vigueur au cours de la période visée par l'évaluation. Un nouveau cadre de gouvernance de la surveillance a été instauré en 2012. Une nouvelle Architecture d'alignement des programmes de l'Agence de la santé publique, y compris un nouveau résultat stratégique organisationnel, est en instance d'approbation.

La sous‑activité de surveillance de la santé publique (1.2.1) fait partie de l'Architecture d'alignement des programmes de l'Agence de la santé publique depuis 2010‑2011, et comporte les trois sous‑sous‑activités suivantes : surveillance des facteurs de risque et des déterminants de la santé (1.2.1.1), surveillance des maladies chroniques (1.2.1.2) et surveillance des maladies infectieuses (1.2.1.3). En 2010‑2011, l'Agence a investi environ 63 millions de dollars dans ces trois sous‑sous‑activités de surveillance de la santé publique.

Le Bureau de la pratique en santé publique est responsable de la coordination de la sous‑activité de surveillance de la santé publique, mais les programmes de surveillance, les systèmes de surveillance et l'autorité budgétaire sont répartis dans l'ensemble des programmes de l'Agence de la santé publique. Celle‑ci dispose de quelque 50 systèmes de surveillance et fonds de données qui sont administrés par ses divers secteurs de programme.

Durant la période visée par la présente évaluation, les activités de surveillance de l'Agence de la santé publique étaient orientées par le Plan stratégique de surveillanceNote de bas de page 6 de 2007, lequel comporte les cinq champs d'action suivants :

  • la gouvernance et l'organisation;
  • la surveillance intégrée;
  • la gestion des connaissances;
  • les partenariats et la collaboration;
  • la mesure du rendement, l'assurance de la qualité et l'évaluation.

Durant l'évaluation, la fonction de surveillance était en période de transition. En 2011‑2012, par suite de la transformation de la surveillance et de l'élaboration du Plan stratégique de surveillanceNote de bas de page 7 de 2013-2016, elle a fait l'objet de changements. De plus, en 2011, on a procédé à la restructuration du Réseau pancanadien de santé publique, ce qui a mené à la création du Groupe de travail sur l'infrastructure de surveillance nationale, lequel relève du Comité directeur sur l'infrastructure en santé publique. Ce groupe de travail et le groupe de travail sur l'entente multilatérale concernant l'échange de renseignements (qui a été conservé dans le cadre de la nouvelle structure) concentrent leurs efforts sur les questions liées à la surveillance de la santé publique.

Conclusions de l'évaluation et recommandations

L'analyse des renseignements recueillis aux fins de la présente évaluation a débouché sur des constatations et des conclusions (résumées dans le tableau 1) touchant la pertinence et le rendement de la fonction de surveillance, lesquelles se sont traduites par trois recommandations clés.

Conclusions

Pertinence

La surveillance de la santé publique représente manifestement un besoin continu, vu que l'apparition et la réapparition d'infections et de maladies chroniques et d'autres facteurs de risque pour la santé de la population continuent de menacer la santé des Canadiens et d'entraîner des coûts pour la société canadienne. La surveillance de la santé publique est une activité nécessaire pour cerner les facteurs de risque et les déterminants de la santé, pour surveiller ces risques liés à la santé des Canadiens et pour orienter les décisions prises par suite de politiques et de programmes en ce qui a trait aux interventions en amont et aux autres mesures de prévention et de contrôle. Par extension, pour que la fonction de surveillance de la santé publique soit efficace et puisse donner lieu à des mesures promptes, on doit continuer à soutenir l'infrastructure de surveillance, c'est‑à‑dire les structures et les processus requis pour l'exécution de la fonction fondamentale de surveillance de la santé publique.

La fonction de surveillance de l'Agence de la santé publique cadre avec les objectifs et les priorités du gouvernement du Canada en veillant à la santé des Canadiens. En outre, les activités de surveillance permettent à l'Agence de la santé publique de réaliser son résultat stratégique — « Un Canada capable de promouvoir la santé, de réduire les disparités en matière de santé et de prévenir et d'atténuer les maladies et les blessuresNote de bas de page 8 » — et soutiennent les priorités nationales en matière de maladies transmissibles et non transmissibles. La fonction de surveillance de la santé publique cadre aussi avec l'objectif no 2 énoncé dans le Plan stratégique de l'Agence de la santé publique du Canada : 2007- 2012, Information, Savoir, ActionNote de bas de page 9, à savoir le suivant : « Veiller à ce que les interventions soient soutenues par des fonctions intégrées liées à l'information et au savoir. »

Le gouvernement du Canada et l'Agence de la santé publique du Canada ont un mandat à exécuter et un rôle à jouer en ce qui a trait à la surveillance de la santé publique. Divers textes législatifs, notamment la Loi sur le ministère de la santéNote de bas de page 10 et la Loi sur l'Agence de la santé publique du CanadaNote de bas de page 11 confèrent au gouvernement fédéral le pouvoir d'assurer la surveillance de la santé publique. Le Canada assume également, aux termes du Règlement sanitaire internationalNote de bas de page 12, l'obligation d'exécuter la surveillance de la santé publique. Toutefois, les divers partenaires, particulièrement les provinces et les territoires, ne possèdent aucune compréhension commune du mandat en question, ni de la vision, des rôles, des responsabilités et des priorités connexes.

Le gouvernement fédéral a joué un rôle dans les activités suivantes :

  • surveillance des éclosions touchant diverses administrations;
  • fourniture d'éléments probants de portée nationale sur les tendances liées aux maladies et aux épidémies;
  • liaison avec les homologues à l'échelle internationale;
  • fourniture d'un soutien aux partenaires fédéraux pour les aider à remplir leur mandat en matière de surveillance;
  • renforcement de la capacité des provinces et des territoires en matière de surveillance et d'épidémiologie;
  • coordination des activités nationales de surveillance.

Ces rôles sont appropriés pour le gouvernement du Canada, et concordent avec les besoins et les attentes des provinces, des territoires et des autres intervenants.

Il a été conclu que, dans son ensemble, la fonction de surveillance de la santé publique ne faisait pas double emploi avec les activités des autres organisations fédérales, mais il a été constaté que les rôles et les responsabilités incombant à chaque intervenant ne sont pas clairs. Une collaboration plus étroite entre les partenaires fédéraux (p. ex. Statistique Canada, Santé Canada et l'Agence canadienne d'inspection des aliments) et avec des organisations comme l'Institut canadien d'information sur la santé permettrait probablement d'améliorer la complémentarité des programmes.

Rendement

Le Réseau pancanadien de santé publique et l'Agence de la santé publique disposent tous deux de processus d'établissement des priorités. Toutefois, le processus officiel d'établissement des priorités en matière de surveillance de l'Agence n'est pas très visible, vu que les priorités sont fixées à l'échelon des programmes ou à celui des centres.

Les progrès réalisés par l'Agence de la santé publique en ce qui a trait à l'harmonisation de ses activités en vue de réaliser les objectifs du Plan stratégique de surveillance de 2007Note de bas de page 13 ont été utilisés pour évaluer le rendement de la fonction de surveillance.

Dans l'ensemble, l'Agence de la santé publique a réalisé des progrès en ce qui concerne la mise en œuvre des initiatives liées aux objectifs du Plan stratégique de surveillance de 2007. Cependant, des lacunes persistent dans certains éléments clés de l'infrastructure de surveillance de la santé publique. Parmi les éléments qui font défaut, mentionnons les suivants :

  • des ententes sur l'échange de renseignements;
  • des processus, des procédures, des méthodes et des outils coordonnés et normalisés de collecte de données permettant d'améliorer la collecte de renseignements comparables;
  • des systèmes nationaux et interexploitables solides;
  • la fourniture de renseignements opportuns, exacts et complets aux décideurs du secteur de la santé publique et aux Canadiens.

La nature décentralisée de la surveillance au sein de l'Agence de la santé publique a rendu l'analyse plus compliquée, et l'équipe d'évaluation a été incapable de mesurer l'efficience et le rendement économique globaux de la fonction de surveillance. Toutefois, des informateurs clés ont indiqué que, selon leurs prévisions, il serait possible d'accroître l'efficience et le rendement économique au moyen des activités suivantes :

  • harmonisation, coordination et intégration;
  • gestion des données;
  • établissement des priorités en matière de surveillance et de publications.

Recommandations

L'Agence de la santé publique devrait adopter une démarche plus stratégique en matière de surveillance de la santé publique. Elle devrait notamment :

  • assumer un rôle de chef de file au moment d'élaborer une vision fédérale‑provinciale–territoriale commune de la fonction de surveillance de la santé publique au Canada;
  • établir un mécanisme et des critères officiels afin de cerner les priorités en fonction des investissements liés aux activités de surveillance;
  • élaborer une démarche plus stratégique en ce qui concerne l'approbation et la diffusion des produits et des renseignements liés à la surveillance.

Cadre stratégique en vue d'un modèle fédéré de surveillance de la santé publique au Canada

Durant la période visée par l'évaluation, les activités de surveillance de l'Agence de la santé publique étaient orientées par le Plan stratégique de surveillanceNote de bas de page 14 de 2007. Toutefois, un cadre stratégique global en vue d'un modèle « fédéré » de surveillance de la santé publique au Canada énonçant une vision commune et les éléments essentiels d'une fonction de surveillance nationale serait avantageux pour l'Agence et ses partenaires provinciaux et territoriaux. Un tel cadre devrait englober les maladies infectieuses et les maladies chroniques, et devrait décrire, entre autres :

  • le mandat des administrations fédérale, provinciales, territoriales et locales;
  • les rôles et les responsabilités en matière de surveillance;
  • les buts, les objectifs et les principes directeurs;
  • les priorités en matière de surveillance.

Il est de mise que l'élaboration de ce cadre soit dirigée par l'Agence de la santé publique. Toutefois, la coopération des provinces et des territoires est un élément essentiel de l'établissement d'un système efficace de surveillance de la santé publique. Par conséquent, ce cadre devrait être élaboré de façon collaborative et être diffusé à grande échelle de manière à ce qu'il donne lieu à une compréhension commune d'un système national de surveillance de la santé publique au Canada.

Établissement des priorités de l'Agence

Au sein de l'Agence de la santé publique, le financement des activités de surveillance est octroyé par les programmes ou les centres, et les priorités sont fixées à l'échelon des centres. Cependant, l'Agence pourrait administrer ses investissements en matière de surveillance de façon plus stratégique au moyen d'un mécanisme officiel — qui s'assortirait notamment de critères prédéfinis — qui lui permettrait de cerner ses priorités en matière de surveillance. Celles‑ci doivent concorder avec les objectifs énoncés dans son Plan stratégiqueNote de bas de page 15 et avec les priorités de programme et les besoins en matière d'information des provinces et des territoires et soutenir leur réalisation. Un tel processus aiderait le personnel de l'Agence à prendre des décisions relatives à l'affectation des ressources et garantirait que les investissements dans les activités de surveillance sont effectués dans les secteurs prioritaires.

Gestion des connaissances

Le rôle de l'Agence de la santé publique consiste à fournir aux décideurs du secteur de la santé publique et aux Canadiens des analyses et des produits de surveillance d'envergure nationale sous une forme qui leur est utile. L'Agence élabore une vaste gamme de produits de connaissance; ces produits prennent différentes formes, et sont diffusés à diverses fréquences. Cependant, il a été constaté que plusieurs facteurs avaient une incidence sur la capacité de l'Agence d'élaborer et de diffuser des produits de surveillance en temps suffisamment opportun pour qu'ils puissent contribuer à la détection des éclosions ou à orienter les décisions relatives aux politiques et aux programmes. Parmi ces facteurs, mentionnons l'opportunité et l'exactitude des renseignements fournis par les provinces, les territoires et d'autres fournisseurs de données, les processus internes d'approbation du contenu et les processus de communication. Pour faire en sorte que les investissements dans les activités de surveillance se traduisent par des renseignements utiles en matière de surveillance qui répondent aux besoins des publics interne et externe, il faudrait que les programmes de l'Agence évaluent régulièrement les besoins des utilisateurs et leur satisfaction à l'égard de leurs produits de surveillance, et qu'ils recueillent systématiquement des données sur l'utilisation qui est faite de leurs produits et de leurs renseignements liés à la surveillance dans le cadre des interventions découlant des politiques et des programmes.

En outre, l'Agence de la santé publique devrait faire ce qui suit :

  • donner un degré de priorité élevé à ses publications liées à la surveillance et au contenu de son site Web touchant à la surveillance;
  • établir la fréquence appropriée de diffusion de ses produits en fonction des besoins des utilisateurs;
  • examiner d'autres stratégies d'approbation, d'élaboration et de diffusion opportunes de ses produits de surveillance.

RECOMMANDATION 1

Adopter une démarche stratégique en ce qui concerne la surveillance. Cette démarche devrait comprendre, entre autres, ce qui suit :

  1. Travailler avec les partenaires et les intervenants pour élaborer un cadre stratégique en vue d'un modèle « fédéré » de surveillance de la santé publique et pour concevoir une stratégie de mise en œuvre de ce modèle;
  2. La mise en place, au sein de l'Agence de la santé publique, d'un mécanisme et de critères officiels d'établissement des priorités en matière de surveillance qui permettent d'établir des liens entre les priorités liées à la surveillance et les priorités stratégiques liées à la santé publique des provinces, des territoires et de l'Agence;
  3. Élaborer une approche de gestion des données de surveillance qui établit la liste des priorités et des produits de surveillance pertinents, examine les approches pour qu'elles soient approuvées, mises en œuvre et diffusées en temps opportun, et reflète les besoins de divers publics.

Surveillance intégrée

Le terme « surveillance intégrée » doit être défini et diffusé. Malgré l'absence d'une compréhension commune, les gestionnaires de la surveillance et le personnel de l'Agence de la santé publique soutiennent l'intégration, et estiment qu'elle doit comprendre ce qui suit :

  • une meilleure coordination et des communications internes accrues dans l'ensemble des divisions et des centres de l'Agence de la santé publique;
  • une normalisation des pratiques de surveillance et l'adoption de démarches communes en la matière au sein de l'Agence de la santé publique, y compris une intégration et un regroupement des données et la mise en place de critères et de processus liés à l'établissement des priorités, de même que des analyses de données et des pratiques redditionnelles.

Tous les échelons de gouvernement reconnaissent qu'une normalisation et une harmonisation à plus grande échelle se traduiront par la production de données comparables à l'échelle du pays. En l'absence d'une démarche harmonisée en matière de surveillance, les systèmes ne sont pas susceptibles d'être interexploitables. Il serait possible de travailler en collaboration avec les partenaires du secteur de la surveillance en ce qui concerne, entre autres, les éléments suivants :

  • le contenu des données (y compris les normes et les définitions);
  • les processus de gestion des données (y compris le transfert et l'entreposage sûrs des données et l'accès aux données);
  • les plateformes et les outils technologiques;
  • les dossiers de santé électroniques.

L'Agence de la santé publique devrait continuer de collaborer avec ses partenaires pour cerner et régler les problèmes liés à la mise en œuvre de ces éléments.

RECOMMANDATION 2

Assumer un rôle de chef de file dans cadre du travail effectué avec les partenaires pour uniformiser davantage les pratiques et les processus de surveillance, et, lorsque c'est possible, étudier les possibilités au sein de l'Agence d'intégrer et de relier les systèmes et les programmes de surveillance.

L'Agence de la santé publique peut renforcer davantage sa fonction de surveillance en perfectionnant ses fonctions de gouvernance et de mesure du rendement.

Gouvernance

La structure interne de gouvernance de la surveillance de l'Agence de la santé publique, plus particulièrement l'Équipe d'intégration de la surveillance, est une instance efficace d'échange horizontal de renseignements entre les programmes et de gestion des problèmes. L'équipe d'intégration de la surveillance, composée d'experts en surveillance de l'ensemble des organisations de l'Agence, travaille en étroite collaboration avec l'Unité de coordination de la surveillance pour élaborer une stratégie collaborative en ce qui concerne la surveillance. Toutefois, elle pourrait jouer un rôle plus efficace au moment de cerner les priorités en matière de surveillance et de faire la promotion d'une mise en œuvre cohérente des initiatives liées à la surveillance dans l'ensemble de l'Agence. Bien qu'une modification importante de la structure de gouvernance actuelle ne soit pas requise, les informateurs clés ont souligné, conformément aux conclusions de l'examen à mi‑parcours de la gouvernance, qu'il était possible de renforcer les principaux éléments de la structure en question, ce qui se traduirait, entre autres, par les mesures suivantes :

  • renforcer le rôle de l'agent principal de surveillance de la santé (anciennement le conseiller principal en surveillance) de manière à ce qu'il ait le pouvoir de mettre en œuvre l'initiative de transformation de la surveillance à l'échelle de l'Agence de la santé publique et pour garantir que le programme fera l'objet d'une reddition de comptes appropriée (rapports d'étape réguliers sur la mise en œuvre des priorités liées à la surveillance);
  • renforcer le rôle consultatif de l'Équipe d'intégration de la surveillance;
  • veiller à ce que l'unité de coordination de la surveillance soit structurée et qu'elle dispose des ressources requises pour appuyer l'agent principal de surveillance de la santé dans ses fonctions et pour coordonner une activité horizontale majeure mettant à contribution la plupart des centres et des programmes de l'Agence de la santé publique.

Mesure du rendement

Le Rapport de la vérificatrice générale du Canada de mai 2008Note de bas de page 16 indique que l'Agence de la santé publique doit mesurer le rendement de ses systèmes de surveillance. Pour combler les lacunes en ce qui concerne les données relatives au rendement, l'Agence a récemment élaboré un cadre de mesure du rendement de ses sytèmes de surveillance. Elle doit parachever et mettre en œuvre ce cadre, et élaborer un plan de suivi des économies et de l'efficience.

De façon générale, les programmes de l'Agence de la santé publique recueillent déjà certaines données pour mesurer le rendement de leurs systèmes de surveillance, et ce, en vue d'orienter l'amélioration et l'évaluation continues de ces systèmes. En mettant en œuvre le cadre de mesure du rendement des sytèmes de surveillance, les programmes rendront des comptes au moyen de l'ensemble de base d'indicateurs, ce qui rendra possible une évaluation du rendement de leur fonction de surveillance respective. Une telle évaluation permettra d'établir si la fonction de surveillance de l'Agence de la santé publique est efficace, si elle répond aux besoins des intervenants et si elle fournit des données de qualité aux fins de la prise de décisions liées à la santé publique.

RECOMMANDATION 3

Renforcer la structure de gouvernance et de responsabilisation de la fonction de surveillance de l'Agence de la manière suivante :

  1. conférer aux composantes de la structure de gouvernance les pouvoirs appropriés et définir clairement les exigences redditionnelles que les programmes doivent respecter;
  2. parachever et mettre en œuvre un cadre de mesure du rendement des systèmes de surveillance à l'échelle de l'Agence de la santé publique, et élaborer les outils requis aux fins du suivi des économies et de l'efficience.
Tableau 1 : Résumé des constatations, des conclusions et des recommandations
  Constatations Conclusions Recommandations
Pertinence

La surveillance de la santé publique est un besoin continu.

Il est nécessaire que le gouvernement fédéral et l'Agence de la santé publique jouent un rôle en matière de surveillance de la santé publique. Toutefois, la surveillance de la santé publique relève principalement des administrations provinciales, territoriales et locales. Les partenaires de l'Agence ne comprennent pas bien sa vision, son mandat, ses rôles, ses responsabilités et ses priorités en ce qui concerne la surveillance.

Le rôle que joue l'Agence de la santé publique sur le plan de la surveillance cadre avec les besoins et les attentes des intervenants. Cependant, des mesures supplémentaires doivent être prises pour combler les lacunes relatives à ce qui suit :

  • les ententes sur l'échange de renseignements;
  • la normalisation et l'automatisation des processus de surveillance;
  • l'interexploitabilité des systèmes;
  • la fourniture en temps opportun de renseignements liés à la surveillance.
  1. Adopter une démarche stratégique en ce qui concerne la surveillance. Cette démarche devrait comprendre, entre autres, ce qui suit :
    1. Travailler avec les partenaires et les intervenants pour élaborer un cadre stratégique en vue d'un modèle « fédéré » de surveillance de la santé publique et pour concevoir une stratégie de mise en œuvre de ce modèle;
    2. La mise en place, au sein de l'Agence de la santé publique, d'un mécanisme et de critères officiels d'établissement des priorités en matière de surveillance qui permettent d'établir des liens entre les priorités liées à la surveillance et les priorités stratégiques liées à la santé publique des provinces, des territoires et de l'Agence;
    3. Élaborer une approche de gestion des données de surveillance qui établit la liste des priorités et des produits de surveillance pertinents, examine les approches pour qu'elles soient approuvées, mises en œuvre et diffusées en temps opportun, et reflète les besoins de divers publics.
  2. Assumer un rôle de chef de file dans cadre du travail effectué avec les partenaires pour uniformiser davantage les pratiques et les processus de surveillance, et, dans la mesure du possible, étudier les possibilités au sein de l'Agence d'intégrer et de relier les systèmes et les programmes de surveillance.
  3. Renforcer la structure de gouvernance et de responsabilisation de la fonction de surveillance de l'Agence de la manière suivante :
    1. conférer aux composantes de la structure de gouvernance les pouvoirs appropriés et définir clairement les exigences redditionnelles que les programmes doivent respecter;
    2. parachever et mettre en œuvre un cadre de mesure du rendement des systèmes de surveillance à l'échelle de l'Agence de la santé publique, et élaborer les outils requis aux fins du suivi des économies et de l'efficience.

Les activités de surveillance de l'Agence de la santé publique du Canada cadrent avec son résultat et ses priorités stratégiques de même qu'avec les priorités du gouvernement du Canada.

Le gouvernement du Canada et l'Agence de la santé publique du Canada ont clairement le mandat de procéder à la surveillance de la santé publique.

Les partenaires de l'Agence ne comprennent pas bien son mandat et sa vision en matière de surveillance.

Les provinces et les territoires s'attendent à ce que l'Agence de la santé publique assume certaines fonctions de direction. Ils s'attendent notamment à ce qu'elle dirige l'élaboration collaborative d'une stratégie nationale de surveillance de la santé publique au Canada.

L'Agence de la santé publique du Canada doit jouer un rôle de chef de file au moment de combler les lacunes de l'infrastructure de surveillance.

Rendement
Efficacité

Il serait avantageux pour l'Agence de la santé publique de mettre au point un processus d'établissement des priorités relatives en ce qui concerne les investissements en matière de surveillance nationale.

L'Agence de la santé publique a réalisé des progrès considérables en ce qui a trait à la réalisation des objectifs énoncés dans le Plan stratégique de surveillance de 2007.

On a posé bon nombre des fondements d'une stratégie plus coordonnée et plus cohérente en matière de surveillance à l'échelle de l'Agence.

Cela dit, il y a encore place à l'amélioration, notamment au chapitre de la mise en œuvre de ces éléments fondamentaux à l'échelle de l'Agence.

En outre, d'autres mesures doivent être prises pour réaliser les objectifs et les résultats énoncés dans le Plan stratégique de surveillance de 2007 en ce qui concerne ce qui suit :

  • la surveillance intégrée;
  • la gestion des connaissances;
  • la gouvernance;
  • la mesure du rendement.

L'Agence de la santé publique du Canada a réalisé des progrès notables en ce qui concerne le renforcement de la fonction de surveillance de la santé publique et la conception d'un bon nombre des éléments fondamentaux d'une démarche intégrée. Toutefois, il n'existe toujours aucun modèle organisationnel global de gestion et de pratique de la surveillance.

La structure de gouvernance de la surveillance est un cadre efficace d'échange horizontal de renseignements et de gestion des problèmes.

La surveillance intégrée envisagée dans le Plan stratégique de surveillance de 2007 ne s'est pas encore concrétisée.

L'Agence de la santé publique du Canada ne fournit pas systématiquement des produits de surveillance opportuns et utiles.

L'Agence de la santé publique du Canada collabore beaucoup avec les partenaires et les intervenants externes dans le cadre d'activités de surveillance.

L'Agence de la santé publique du Canada a élaboré une stratégie globale de mesure du rendement, mais ne l'a pas encore complètement mise en œuvre.

Efficience et économies

Il serait possible d'accroître l'efficience et de réaliser davantage d'économies.

Des gains d'efficience et des économies peuvent être réalisés au moyen des activités suivantes :

  • normalisation, coordination et intégration;
  • gestion des données;
  • établissement de l'ordre de priorité des activités de surveillance et des produits d'information en matière de surveillance.

Les progrès réalisés relativement aux gains d'efficience et aux économies doivent faire l'objet d'un examen suivi.

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